Dans le monde entier, les femmes doivent se battre pour participer à la vie politique. Mais au Moyen-Orient, le nombre de celles qui y sont parvenues est particulièrement faible. Depuis quelques décennies, quelques-unes d'entre elles ont peu ou prou accédé à la responsabilité politique, mais… qu'ils sont lents les progrès qu'encouragent de nombreuses organisations occidentales.
Qu'est-ce qui donc tient les femmes à l'écart d'une meilleure représentation dans la sphère politique? Que peut-on faire pour favoriser leur participation?
Les résultats des élections récentes au Maroc ont remis sur le devant de la scène politique le débat sur la représentation des femmes. Seules 34 femmes se sont fait élire à la Chambre basse de l'assemblée législative, chiffre à comparer avec celui des élections précédentes, à savoir 35 femmes. Cela ne représente guère que 5 % à la Chambre. En Turquie, les femmes ont remporté 50 des 550 sièges du Parlement. Cela ne fait jamais que 9% du total, mais c'est malgré tout un signe encourageant, puisque le nombre d'élues a plus que doublé depuis les dernières législatives. C'est, après l'Irak, où l'assemblée compte 70 femmes sur un total de 275 membres, le deuxième score de la région.
Au Moyen-Orient, les femmes en politique sont généralement soumises à des conditions politiques, sociales et culturelles très délicates et très compliquées. Pour éviter la polémique, elles préfèrent souvent renoncer à toute participation à la vie politique. Des interprétations conservatrices de la religion restreignent parfois la participation de la femme à la vie publique, les empêchent de se mêler aux hommes ou encore d'accepter des charges publiques. Et il y a aussi à prendre en compte la dimension familiale, la responsabilité des charges domestiques revenant encore, par tradition, aux femmes.
Très souvent aussi, elles apparaissent comme moins expérimentées dans le domaine des affaires publiques, ce qui fait que les électeurs –aussi bien les hommes que les femmes– sont moins portés à voter pour elles.
Le résultat est que les femmes ou bien se retiennent de se lancer dans la course à la responsabilité politique ou bien abandonnent très vite, faute de soutien local.
Voilà ce qui explique en général pourquoi si peu de femmes posent leurs candidatures pour s'occuper des affaires publiques. Par exemple, à Oman, lors des élections du 27 octobre, sur un total de 800 candidats, 25 seulement étaient des femmes.
Mais il y a encore d'autres facteurs qui font obstacle à ce que des femmes participent à ‘'la compétition'' pour des fonctions politiques: des niveaux variables, et qui laissent souvent à désirer, de démocratie, de liberté d'expression, de pluralisme, de respect de la diversité et du libre dialogue. Ces facteurs ont affecté aussi bien les femmes que les hommes, reste que, lorsqu'ils sont associés à des structures sociales et culturelles qui accordent aux hommes un avantage sur les femmes dans l'arène politique, celles-ci en sont encore plus durement affectées.
De plus, cela tend à freiner le développement d'une conscience politique parmi les citoyens.
Faire progresser une participation effective et une représentation authentique des femmes en politique revient à éveiller la conscience du rôle des femmes dans la vie publique, à les former à assumer des postes publiques, à les encourager à pénétrer dans ce qui est politique pour enrichir leurs propres expériences, à gagner la confiance de l'électeur et à préparer les futures générations féminines à y accéder plus nombreuses encore. Il y a un moyen d'améliorer la participation des femmes: un système de quota qui leur réserverait un pourcentage au niveau des sièges.
Dans les pays où de telles mesures ont été adoptées, on voit davantage de femmes en politique. Au Yémen, tout récemment encore, les femmes se sont battues pour un quota de 15% et l'ont obtenu. En plus de l'établissement du quota, les chefs des partis politiques ainsi que les responsables des institutions de la société civile devraient être amenés à inscrire des femmes sur leurs listes et à leur confier des fonctions d'autorité. Promouvoir la culture de soutien aux candidats grâce à des levées de fonds est aussi un bon moyen de surmonter une situation économique difficile qui peut contrarier la participation des femmes. En effet, dans beaucoup de sociétés traditionnelles, ce sont surtout les hommes qui gèrent le plus clair des finances domestiques. Dans la plupart des pays du Moyen-Orient, il existe plusieurs organisations qui s'intéressent aux questions féminines et aux droits de l'Homme. On favoriserait la promotion et le soutien aux femmes en politique en mettant en réseau les institutions de la société civile, que ce soit dans un seul pays ou bien au niveau régional ou international.
De nombreux pays de la région ont créé un ministère des Affaires de la Femme. C'est, évidemment, un pas dans la bonne direction, mais il arrive trop que, souvent, chacune de ces institutions travaille dans son coin, en toute indépendance par rapport aux autres ministères, au lieu de mettre à profit le rôle que chaque ministère pourrait jouer pour la promotion d'une stratégie nationale cohérente visant à augmenter la représentation des femmes.
Au niveau international, un certain nombre d'organisations ont travaillé, en partenariat avec des organisations locales du Moyen-Orient, pour former des femmes à la vie politique et pour les aider à surmonter certains des problèmes auxquels elles sont confrontées. Par le passé, des organisations non gouvernementales américaines comme le ‘'National Democratic Institute (NDI)'' et l'''International Republican Institute (IRI)'' ont accueilli des activités combinées, comme la formation politique des femmes dans le Levant, dans le Golfe et en Amérique du Nord, pendant des campagnes électorales récentes. Et le NDI comme l'IRI n'ont pas cessé d'organiser des congrès et des ateliers pour aider les femmes à acquérir de l'expérience dans ce domaine.
Par la coordination des efforts et la mise en réseau de ces organisations, il sera possible d'éliminer, à la base, les obstacles à la participation dans la vie politique pour les femmes. Aider les femmes à se rendre compte de l'importance de leur engagement politique peut contribuer à développer leur participation à tous les niveaux.
La route vers l'égalité totale des sexes est longue, mais le combat continue. Ces petites avancées révèlent que, dans les coulisses, beaucoup de gens s'activent pour faire pencher la balance.
Qu'est-ce qui donc tient les femmes à l'écart d'une meilleure représentation dans la sphère politique? Que peut-on faire pour favoriser leur participation?
Les résultats des élections récentes au Maroc ont remis sur le devant de la scène politique le débat sur la représentation des femmes. Seules 34 femmes se sont fait élire à la Chambre basse de l'assemblée législative, chiffre à comparer avec celui des élections précédentes, à savoir 35 femmes. Cela ne représente guère que 5 % à la Chambre. En Turquie, les femmes ont remporté 50 des 550 sièges du Parlement. Cela ne fait jamais que 9% du total, mais c'est malgré tout un signe encourageant, puisque le nombre d'élues a plus que doublé depuis les dernières législatives. C'est, après l'Irak, où l'assemblée compte 70 femmes sur un total de 275 membres, le deuxième score de la région.
Au Moyen-Orient, les femmes en politique sont généralement soumises à des conditions politiques, sociales et culturelles très délicates et très compliquées. Pour éviter la polémique, elles préfèrent souvent renoncer à toute participation à la vie politique. Des interprétations conservatrices de la religion restreignent parfois la participation de la femme à la vie publique, les empêchent de se mêler aux hommes ou encore d'accepter des charges publiques. Et il y a aussi à prendre en compte la dimension familiale, la responsabilité des charges domestiques revenant encore, par tradition, aux femmes.
Très souvent aussi, elles apparaissent comme moins expérimentées dans le domaine des affaires publiques, ce qui fait que les électeurs –aussi bien les hommes que les femmes– sont moins portés à voter pour elles.
Le résultat est que les femmes ou bien se retiennent de se lancer dans la course à la responsabilité politique ou bien abandonnent très vite, faute de soutien local.
Voilà ce qui explique en général pourquoi si peu de femmes posent leurs candidatures pour s'occuper des affaires publiques. Par exemple, à Oman, lors des élections du 27 octobre, sur un total de 800 candidats, 25 seulement étaient des femmes.
Mais il y a encore d'autres facteurs qui font obstacle à ce que des femmes participent à ‘'la compétition'' pour des fonctions politiques: des niveaux variables, et qui laissent souvent à désirer, de démocratie, de liberté d'expression, de pluralisme, de respect de la diversité et du libre dialogue. Ces facteurs ont affecté aussi bien les femmes que les hommes, reste que, lorsqu'ils sont associés à des structures sociales et culturelles qui accordent aux hommes un avantage sur les femmes dans l'arène politique, celles-ci en sont encore plus durement affectées.
De plus, cela tend à freiner le développement d'une conscience politique parmi les citoyens.
Faire progresser une participation effective et une représentation authentique des femmes en politique revient à éveiller la conscience du rôle des femmes dans la vie publique, à les former à assumer des postes publiques, à les encourager à pénétrer dans ce qui est politique pour enrichir leurs propres expériences, à gagner la confiance de l'électeur et à préparer les futures générations féminines à y accéder plus nombreuses encore. Il y a un moyen d'améliorer la participation des femmes: un système de quota qui leur réserverait un pourcentage au niveau des sièges.
Dans les pays où de telles mesures ont été adoptées, on voit davantage de femmes en politique. Au Yémen, tout récemment encore, les femmes se sont battues pour un quota de 15% et l'ont obtenu. En plus de l'établissement du quota, les chefs des partis politiques ainsi que les responsables des institutions de la société civile devraient être amenés à inscrire des femmes sur leurs listes et à leur confier des fonctions d'autorité. Promouvoir la culture de soutien aux candidats grâce à des levées de fonds est aussi un bon moyen de surmonter une situation économique difficile qui peut contrarier la participation des femmes. En effet, dans beaucoup de sociétés traditionnelles, ce sont surtout les hommes qui gèrent le plus clair des finances domestiques. Dans la plupart des pays du Moyen-Orient, il existe plusieurs organisations qui s'intéressent aux questions féminines et aux droits de l'Homme. On favoriserait la promotion et le soutien aux femmes en politique en mettant en réseau les institutions de la société civile, que ce soit dans un seul pays ou bien au niveau régional ou international.
De nombreux pays de la région ont créé un ministère des Affaires de la Femme. C'est, évidemment, un pas dans la bonne direction, mais il arrive trop que, souvent, chacune de ces institutions travaille dans son coin, en toute indépendance par rapport aux autres ministères, au lieu de mettre à profit le rôle que chaque ministère pourrait jouer pour la promotion d'une stratégie nationale cohérente visant à augmenter la représentation des femmes.
Au niveau international, un certain nombre d'organisations ont travaillé, en partenariat avec des organisations locales du Moyen-Orient, pour former des femmes à la vie politique et pour les aider à surmonter certains des problèmes auxquels elles sont confrontées. Par le passé, des organisations non gouvernementales américaines comme le ‘'National Democratic Institute (NDI)'' et l'''International Republican Institute (IRI)'' ont accueilli des activités combinées, comme la formation politique des femmes dans le Levant, dans le Golfe et en Amérique du Nord, pendant des campagnes électorales récentes. Et le NDI comme l'IRI n'ont pas cessé d'organiser des congrès et des ateliers pour aider les femmes à acquérir de l'expérience dans ce domaine.
Par la coordination des efforts et la mise en réseau de ces organisations, il sera possible d'éliminer, à la base, les obstacles à la participation dans la vie politique pour les femmes. Aider les femmes à se rendre compte de l'importance de leur engagement politique peut contribuer à développer leur participation à tous les niveaux.
La route vers l'égalité totale des sexes est longue, mais le combat continue. Ces petites avancées révèlent que, dans les coulisses, beaucoup de gens s'activent pour faire pencher la balance.
