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Jilal Fadel, la tour défensive du WAC

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Sa grande taille et sa corpulence ont fait de lui l'un des plus puissants défenseurs que le WAC ait connus. En effet du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Fadel avait toujours de l'ascendant sur ses adversaires, les attaquants, en l'occurrence, qui avaient bien du mal à le contourner ou à lui subtiliser une balle de la tête.

Né en 1964 à Casablanca, il commença par fréquenter les terrains qui pullulaient autour de son quartier de Aïn Chock, là où de nombreux joueurs ont fait leur début. Il ne pensait jamais atterrir dans un club comme le Wydad tant il était loin des tumultes des grands clubs. Il se contenta de signer sa première licence avec un petit club de 3e division, le Tifaq de Aïn Chok, en 82.

Mais, c'est avec cette équipe qu'il va se faire remarquer par deux spécialistes de la prospection du club des rouge et blanc, Abdelhak et Moujahid. « Ce sont eux, en effet, qui m'ont repéré alors que je venais tout juste de débuter avec le Tifaq, se rappelle Fadil. Je n'ai joué qu'un seul match et j'ai rejoint les rangs des juniors du WAC. C'était pour moi un grand jour car jouer avec ce club n'était pas à la portée du premier venu. Il fallait batailler pour avoir une place de titulaire.»

Effectivement, ce grand gaillard va lutter pour mériter une titularisation avec l'équipe première. Au fil des semaines, il se met en évidence et gagne la confiance des différents entraîneurs qui se sont succédé au club, à commencer par Moujahid puis Tachkov. Il se rappelle de son premier match avec les seniors comme si c'était hier.

« J'ai disputé ce premier match à Kénitra contre le KAC, explique Fadel. Avant ma titularisation, c'était mon ami, Aziz Gana, qui occupait ce poste mais comme il s'était blessé, je l'ai remplacé et depuis, je suis resté titulaire.» C'est le Brésilien Suarez, entraîneur à cette époque, qui fait appel à lui.

Fadel, véritable tour défensive, va se donner de l'assurance et devient un gage de sécurité pour ses coéquipiers, notamment les gardiens de but Abdelhadi et Azmi, les latéraux Kamal, Hers, Zemmouri, etc. Il a côtoyé les meilleurs joueurs de l'époque, en l'occurrence Hassan Benabicha, Hassan Nader, Fakhredine, Bennij, Abdelfattah Alaoui, Moussa Ndaw, Rachid Daoudi, ... Avec cette équipe, il trouva le bonheur avec divers entraîneurs qui ont donné des titres au WAC.

Jugez le palmarès de Fadel: il remporta quatre fois le titre de champion, trois coupes du Trône, le championnat d'Afrique, une coupe Afro-asiatique, une coupe Arabe à Marrakech. Il a vu défiler près d'une dizaine de techniciens qui ne l'ont pas laissé indifférent. Il avait du respect pour chacun d'eux.

« C'était parfois dur de se séparer d'un entraîneur surtout quand on faisait un bon parcours et que subitement la série rose s'arrête. C'est toujours le technicien qui est remercié. Moi, j'ai gardé de bons souvenirs de chacun d'entre eux », avoue aujourd'hui Fadel.

Il a connu Moujahid, Tachkov, Bettach, Khalfi, Vincent, Maickel, Vanderhart, Chérif. Avant la Coupe du monde au Mexique en 1986, Faria le convoque avec les Lions de l'Atlas. Il fait donc ce déplacement qui restera l'un de ses meilleurs souvenirs. « Evidemment, ce sont des moments qu'on ne peut pas oublier, se souvient le Wydadi. Vivre une Coupe du monde est quelque chose de merveilleux. Je pense que tout joueur rêve d'y participer.

En plus, nous avons fait un parcours irréprochable avec le mage Mehdi Faria et un groupe qui avait son mot à dire. Qu'on joue ou qu'on ne joue pas, les émotions sont les mêmes. »

Il a bien failli être aligné face à l'Allemagne au deuxième tour lorsque Biaz était incertain suite à une blessure. Il restera au service de son club pendant plus d'une douzaine d'années. Intraitable sur le terrain, il était plutôt d'une extrême gentillesse en dehors. Respecté par le public, il donna le meilleur de lui-même jusqu'en 1997, année des changements qu'a connus le club avec le départ de Mekouar, Smaïn, Haj Mouktadir et d'autres membres du comité et l'arrivée au pouvoir d'une autre équipe composée du docteur Sentissi, Bensaoud, Boubker Jdahim. Le WAC venait de remporter la Coupe du Trône grâce à un beau but de Rachid Daoudi à Marrakech.

Au début de la saison, l'entraîneur Louzani comptait sur lui. Mais les choses se sont passées un peu précipitamment et Fadel, excédé par quelques tiraillements entre les membres du comité, décida de mettre fin à sa carrière. Un parcours du combattant bien rempli qui lui a permis d'enrichir ses connaissances et de vivre des moments merveilleux. Aujourd'hui, c'est un employé de banque bien dans sa peau qui n'hésite pas à chausser de temps en temps ses godasses pour participer à un jubilé ou une œuvre de bonne volonté avec l'association sport et amitié présidée par l'ami Saïd Benmansour.
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