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Khalid Labied, le dribbleur

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Comme tous les jeunes joueurs de son âge, Khalid Labied s'est adonné au football de quartier avec des équipes du derb avant d'être repéré par la célèbre équipe du FUS de Rabat où, contrairement à ses coéquipiers, il passa par une seule catégorie, celle des juniors.

C'est donc au FUS qu'il entame sa carrière à la fin de l'année 73. Il faut savoir que ce club disposait à cette époque de l'une des meilleures écoles de formation et ce n'est pas par hasard si ces jeunes du grand club r'bati se distinguaient dans différentes compétitions.

C'est donc au sein de cette prestigieuse école du FUS, chère à Hassan Akesbi, Arrouba, Arsalane Kébir, Kébir Mezzour, Fettah, Meghraoui entre autres, que Khalid Labied a appris à jouer et encore junior il fut lancé dans le bain en évoluant en première division.

En effet, après avoir passé seulement une année chez les juniors, Khalid Labied disputa son premier match avec l'équipe seniors contre le WAC en 1975. Aligné au poste d'ailier droit, Khalid se retrouve face aux « rouge et blanc », tels Shaïta, Larbi, Abdelhak, Bouderbala, Zaki.

Le jeune Labied, nullement impressionné par tous ces artistes, gagna sa place de titulaire, et le public au stade du FUS l'apprécia pour l'intelligence de son jeu et de son efficacité. L'ailier se souviendra encore de son premier but de sa carrière dans l'équipe du FUS. Il l'avait marqué contre l'ASS.

Devenu l'événement essentiel de l'attaque de son club, Khalid fut tout naturellement appelé en sélection junior, entraînée alors par Belhassan. Dans la même foulée, il disputa avec la sélection olympique sous la direction de Sabri et de Labsir. C'était en 1977.

Son talent lui valut de figurer régulièrement dans l'équipe type des Lions de l'Atlas. Engagée dans le tournoi de football des Jeux Méditerranées à Split, la sélection comprenait des joueurs de talent, tels Dolmy, Jabrane, Shaïta, Boussati. Parmi ce groupe figurait Khalid Labied, titulaire au poste d'ailier droit.

L'équipe entraînée à l'époque par l'inoubliable Guy Cluseau, avait fait bonne figure. On a encore en mémoire ce match fabuleux qu'avait fourni le Onze national face à la redoutable équipe de Yougoslavie.

A Zadar au cours d'un après-midi de samedi de septembre 1979, les nationaux, supérieurs à tous les niveaux, avaient dominé les Yougoslaves présumés difficiles à manœuvrer.

Les Lions de l'Atlas se permirent même le luxe de mener au score devant une équipe grandissime favorite. Dans cette équipe nationale, Boussati avait réussi un beau but. C'est ce même joueur qui allait rater un second but avant que la Yougoslavie n'égalise et prenne l'avantage pour gagner par 2-1.

Ce jour-là, Abdelmajid Dolmy avait fourni une prestation extraordinaire, tout comme ses coéquipiers du reste. Notre ami et confrère Arsalane Kébir, présent au match, peut en témoigner.

Khalid Labied, devenu l'un des principaux éléments de la sélection nationale. Celle-ci lui ouvrait ses portes en 1980 et il reçut là sa consécration du meilleur buteur marocain en Coupe d'Afrique des Nations.

Le sociétaire au Fath de Rabat (FUS), déjà titulaire, devient rapidement l'un des meilleurs ailiers du Maroc. Ses débordements à base de dribles et de changements de direction, ses services précis et sa mobilité font merveille. Il est difficile à déséquilibrer quand il part belle au pied. Costaud, il conserve bien le ballon. Comme de surcroît, il cultive un opportunisme de bon aloi, Khalid est un attaquant fort précieux.

Lors de la douzième édition de la Coupe d'Afrique des Nations, Labied, titularisé à l'aile droite, a été, le 16 mars 1980 à Ibadan, le « bourreau» du Ghana alors champion en titre. Il a inscrit le but précieux, il a donné la victoire et permis l'accès des Lions de l'Atlas aux demi-finales.

Dans cette phase, Labied et ses coéquipiers perdirent le match par 1-0 face au Nigeria, pays organisateur.

Au match de classement, Khalid Labied fait plier l'Egypte (2-0) au Stadium à Lagos. Il avait inscrit un but par mi-temps, le premier à la 9e et le second à la 78e. L'équipe alignée était: Zaki, Limane, Mohou, El Filali M'barek, Daïdi, Timoumi, Houmama (Hanoun), Labied, Jebbran Jamel, Bouderbala Aziz.

Les entraîneurs : Jabrane et Hamidouch. Fort de son acquis nigérian, le R'bati se considère désormais intouchable. Mais au fil des matches, l'ascension d'Aziz Bouderbala, lui valut d'abandonner le poste d'ailier droit. Labied ne perd pas sa place dans la sélection nationale. Bientôt, il retrouve son poste habituel quand Bouderbala se transforme en inter.

Jabrane et Hamidouch terminent l'intérim et laissent la place au Brésilien Valente. Avec lui, Khalid est au sommet de son art. En effet, Valente lui donna donc l'opportunité d'étaler son talent et son beau jeu.

A l'occasion des XIe Jeux Méditerranéens de Casablanca, en 1983, c'est l'apothéose : le Maroc décroche la médaille d'or et le buteur de la finale (3-0 face à la Turquie) a pour nom : Labied.

Valente parti, José Faria prend la direction technique des Lions de l'Atlas. Avec ce Brésilien, Labied devient le deuxième avant de pointe. En dépit de sa nouvelle reconversion, il remplit bien sa tâche et participe à la qualification du Maroc pour le Mondial 1986 à Mexico et à la Coupe d'Afrique des Nations en Egypte.

Non retenu par Faria pour Mexico, Labied ira au Mexique. En effet, il fait partie du lot de joueurs récompensés et qui ont pu suivre, à partir des tribunes, les dernières rencontres des nationaux qualifiés au 2e tour. Reconverti en milieu de terrain, Labied poursuit sa carrière avec son club d'origine, le FUS. En 1993, Khalid préfère se retirer des terrains avec les honneurs de peur de faire la saison de trop.

Aujourd'hui, Labied avec les anciennes gloires, tels Akesbi et Arrouba, goûtent pleinement leur vie loin des stades.
Le football, pour eux, maintenant, c'est la télé.
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