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Pauleta, l'aigle portugais

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La France rencontrera face au Portugal, en demi-finale du Mondial-2006 de football, une vieille connaissance, Pauleta, deux fois meilleur buteur du Championnat français, mais qui passe bizarrement à côté des grands rendez-vous en sélection.

Dans l'Hexagone, "l'Aigle des Açores" survole les débats. Déjà sacré meilleur buteur de Ligue 1 en 2002 sous le maillot de Bordeaux (22 buts), l'attaquant a une nouvelle fois plané sur la saison écoulée avec 21 réalisations sous les couleurs du Paris SG. Et, à 33 ans, le Portugais a sans doute inscrit un de ses plus beaux buts en demi-finale de Coupe de France face à Nantes (2-1) d'une volée d'anthologie.
Mais le cauchemar se poursuit avec la Selecçao pour celui qui est né, Pedro Miguel Carreiro Resendes.

Après n'avoir pas marqué un seul but à son "Euro", au Portugal en 2004, son compteur est resté bloqué à un seul but en Allemagne, inscrit en poule contre... l'Angola.

Pourtant, Pauleta semblait bien parti pour faire trembler les filets cette fois-ci. Le numéro 9 lusitanien avait ainsi battu cette année le record de buts marqués avec la Selecçao par le "Roi" Eusebio (41 buts) grâce à un doublé contre la Lettonie le 12 octobre 2005 en qualification pour le Mondial-2006 (Pauleta inscrivait là ses 41e et 42e buts).
Et le joueur du PSG terminait même meilleur buteur de la zone européenne des qualifications avec 11 buts.

"Ma performance personnelle passe après celle de l'équipe, déclarait-il à l'époque. L'important c'est que le Portugal aille le plus loin possible et donne une bonne image de son football". Il ne croyait pas si bien dire puisque lui, l'homme aux 47 buts en 86 sélections, a été sorti à la 62e minute et remplacé par Simao Sabrosa après une prestation transparente en quart de finale contre l'Angleterre.

Voilà qui ne va pas arranger les relations complexes qu'il entretient avec sa sélection et les fans portugais, alternant le chaud et le froid. Idole en France, il est loin de faire l'unanimité au Portugal. Tout a commencé avec des débuts tardifs pour ce premier joueur des Açores appelé en équipe nationale. Il enfile enfin le maillot rouge et vert à 24 ans en août 1997 contre l'Arménie. Mais il lui faut attendre un an et demi pour sa première titularisation contre les Pays-Bas.

Peu utilisé à l'Euro-2000, en tant que doublure de Nuno Gomes, il brillera enfin au Mondial-2002, à 29 ans, avec un triplé contre la Pologne, le dernier "hat-trick" en date en Coupe du monde (mais le Portugal sort au premier tour).
Puis il y a eu la feuille blanche de l'Euro-2004 et les critiques.
La presse lusitanienne le décrit comme un opportuniste, qui attend que la balle lui arrive, posté dans le dos de la défense, à la limite du hors-jeu.
Il est aussi vilipendé pour son manque de relations sur le terrain avec les pourvoyeurs de ballons Figo et Cristiano Ronaldo.

Peut-être que le manque de reconnaissance dans son pays tient aussi au fait qu'il n'a jamais évolué en première division portugaise. Il avait effectué ses premiers pas à l'Uniao Micaelense (3e division en 1994-95), puis au CD Estoril-Praia (2e division en 1995-96) avant de s'envoler pour l'Espagne (Salamanque puis Deportivo La Corogne) et de rejoindre la France.

Eusebio, lui, venait de Benfica, un des bastions du football portugais. Et Eusebio avait marqué 6 buts en 9 matches à la Coupe du monde 1966, le Portugal finissant 3e, meilleur résultat de son histoire jusqu'ici. La comparaison risque encore d'être cruelle pour Pauleta à la fin de cette Coupe du monde, sans doute sa dernière.
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