Des cheveux épais entourent son visage aux pommettes larges et aux traits presque enfantins. Très peu de maquillage, pas de bijoux, Saida Fikri dégage l'image de la Maghrébine moderne.
Née à Casablanca il y a une trentaine d'années, elle habite aujourd'hui à Mohammedia. Tout commence au conservatoire de Casablanca. Saida décide d'apprendre à jouer de la guitare, l'instrument qui l'accompagnera tout au long de sa carrière.
L'instrument grâce auquel elle a composé, à quatorze ans, sa première chanson, «Liyyam». Pour la petite histoire, Saida a attendu de faire son quatrième album pour la présenter au public.
Après avoir donné des cours de guitare, elle décide d'écouter ceux qui croient en elle et de chanter pour un plus large public.
Elle s'entoure d'une équipe de jeunes musiciens. L'arrangeur n'a pas plus de 27 ans. Ce qui plaît particulièrement aux jeunes qui en ont fait leur idole depuis longtemps.
Ces derniers retrouvent leur rejet de l'intolérance dans les textes de Saida. Ils lui écrivent de tout le Maghreb, de l'Algérie en particulier. À cet égard, une précision s'impose: comme beaucoup le croient, Saida Fikri n'est pas d'origine algérienne. Pour Saida, le plus important est que les gens partagent avec elle sa douleur. Qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, les admirateurs de Saida Fikri sont unanimes.
Elle chante vrai, ses paroles s'inspirent de la réalité. Quelques voix rétrogrades se sont élevées contre son style décalé au début des années 90. Seulement, elle ne fait rien d'autre qu'être une artiste de son temps. Une chanteuse moderne qui ne veut en aucun cas se mettre dans le moule. Elle a voulu casser l'image de la diva en robe longue qui se tortille et s'égosille dans des mélopées plaintives dépassées par les événements.
Son grand souci a toujours été de créer une chanson d'un genre nouveau. Dans ce sens, Saida a créé son propre style. Parolier, compositeur et interprète, Saida réalise sa chanson du début jusqu'à la fin. Le fait qu'elle s'accompagne d'instruments tout ce qu'il y a de plus occidentaux n'empêche en rien la grande qualité de son travail. Parfois, c'est son frère qui lui écrit ses chansons. Pour d'autres, c'est elle-même qui les compose. Mais l'important pour elle, c'est de chanter.
Paradoxalement, depuis qu'elle chante en professionnelle, la télévision n'a plus fait appel à elle. Pourquoi? Saida Fikri ne comprend pas. Nous non plus. Pourtant, elle en est à son huitième album. Elle est connue dans tout le Maghreb. En 1993, Saida sort son premier album. En 94, elle se produira en Europe à l'occasion de son 2e album. Amsterdam, Bruxelles sur une grande place... Elle chantera contre le racisme, contre l'intolérance.
L'accueil qu'on lui réserve est plus que chaleureux. Forte de ce succès, Saida retournera au Maroc avec la ferme intention de faire encore mieux. Mais c'était mal connaître la frilosité des producteurs et autres médias marocains, car ses paroles poignantes gênent leur petit confort de fonctionnaires ou de boutiquiers.
Aujourd'hui, Saida Fikri vit aux Etats-Unis ou elle a fait sortir un album pour le marché américain, intitulé «One World». Cet album est basé sur des thèmes d'amour et de paix dans le monde.
Son huitième et dernier album «Essilm» est dans les bacs pour ses fans au Maghreb et en Europe, depuis 2006. Pourtant, elle continue d'être ignorée, occultée, voire écartée des médias nationaux.
Comme si ces derniers mélangeaient créativité et médiocrité. Malgré un chemin truffé d'embûches, de mauvais goût et d'ignorance, Saida continue.
REPÈRES
Les albums de l'artiste
>1993 : Nadmana
> 1995 : Salouni alâdab
> 1998 : Ala Alhamich
> 2001 : Kloub Arrahma
> 2004 : Assir Almadfoune
> 2005 : Hanna
> 2006 : Essilm.
Née à Casablanca il y a une trentaine d'années, elle habite aujourd'hui à Mohammedia. Tout commence au conservatoire de Casablanca. Saida décide d'apprendre à jouer de la guitare, l'instrument qui l'accompagnera tout au long de sa carrière.
L'instrument grâce auquel elle a composé, à quatorze ans, sa première chanson, «Liyyam». Pour la petite histoire, Saida a attendu de faire son quatrième album pour la présenter au public.
Après avoir donné des cours de guitare, elle décide d'écouter ceux qui croient en elle et de chanter pour un plus large public.
Elle s'entoure d'une équipe de jeunes musiciens. L'arrangeur n'a pas plus de 27 ans. Ce qui plaît particulièrement aux jeunes qui en ont fait leur idole depuis longtemps.
Ces derniers retrouvent leur rejet de l'intolérance dans les textes de Saida. Ils lui écrivent de tout le Maghreb, de l'Algérie en particulier. À cet égard, une précision s'impose: comme beaucoup le croient, Saida Fikri n'est pas d'origine algérienne. Pour Saida, le plus important est que les gens partagent avec elle sa douleur. Qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, les admirateurs de Saida Fikri sont unanimes.
Elle chante vrai, ses paroles s'inspirent de la réalité. Quelques voix rétrogrades se sont élevées contre son style décalé au début des années 90. Seulement, elle ne fait rien d'autre qu'être une artiste de son temps. Une chanteuse moderne qui ne veut en aucun cas se mettre dans le moule. Elle a voulu casser l'image de la diva en robe longue qui se tortille et s'égosille dans des mélopées plaintives dépassées par les événements.
Son grand souci a toujours été de créer une chanson d'un genre nouveau. Dans ce sens, Saida a créé son propre style. Parolier, compositeur et interprète, Saida réalise sa chanson du début jusqu'à la fin. Le fait qu'elle s'accompagne d'instruments tout ce qu'il y a de plus occidentaux n'empêche en rien la grande qualité de son travail. Parfois, c'est son frère qui lui écrit ses chansons. Pour d'autres, c'est elle-même qui les compose. Mais l'important pour elle, c'est de chanter.
Paradoxalement, depuis qu'elle chante en professionnelle, la télévision n'a plus fait appel à elle. Pourquoi? Saida Fikri ne comprend pas. Nous non plus. Pourtant, elle en est à son huitième album. Elle est connue dans tout le Maghreb. En 1993, Saida sort son premier album. En 94, elle se produira en Europe à l'occasion de son 2e album. Amsterdam, Bruxelles sur une grande place... Elle chantera contre le racisme, contre l'intolérance.
L'accueil qu'on lui réserve est plus que chaleureux. Forte de ce succès, Saida retournera au Maroc avec la ferme intention de faire encore mieux. Mais c'était mal connaître la frilosité des producteurs et autres médias marocains, car ses paroles poignantes gênent leur petit confort de fonctionnaires ou de boutiquiers.
Aujourd'hui, Saida Fikri vit aux Etats-Unis ou elle a fait sortir un album pour le marché américain, intitulé «One World». Cet album est basé sur des thèmes d'amour et de paix dans le monde.
Son huitième et dernier album «Essilm» est dans les bacs pour ses fans au Maghreb et en Europe, depuis 2006. Pourtant, elle continue d'être ignorée, occultée, voire écartée des médias nationaux.
Comme si ces derniers mélangeaient créativité et médiocrité. Malgré un chemin truffé d'embûches, de mauvais goût et d'ignorance, Saida continue.
REPÈRES
Les albums de l'artiste
>1993 : Nadmana
> 1995 : Salouni alâdab
> 1998 : Ala Alhamich
> 2001 : Kloub Arrahma
> 2004 : Assir Almadfoune
> 2005 : Hanna
> 2006 : Essilm.
