Mais, avons-nous déjà pensé à l'immense structure qui se trouve derrière ces deux chiffres qui sont le 1 et le 5, aux contraintes et difficultés que vivent les éléments de la Protection civile pour accomplir leur mission, au circuit que suit une alerte ? La Protection civile est-elle toujours la dernière qui arrive sur les lieux, comme avancent plusieurs citoyens ?
Selon Mustapha Touile, commandant régional de la Protection civile du Grand Casablanca, toutes les alertes sont traitées illico presto. "Aucune alerte n'est négligée. Dès qu'on reçoit un appel et qu'on juge que ce n'est pas une fausse alerte, la machine se met rapidement en route", souligne-t-il. Ceci dit, plusieurs contraintes existent, ajoute-t-il.
En effet, selon le Commandement régional de Casablanca, il faut composer avec plusieurs difficultés notamment l'étendue des secteurs d'intervention, le problème de la circulation, l'insuffisance des moyens humains et matériels, l'absence d'un organigramme particulier du Commandement régional de Casablanca à l'instar des grandes métropoles, et le manque de coordination entre les acteurs de la gestion du risque.
L'insuffisance, voire le manque de normes de sécurité dans les constructions et les différents secteurs d'activité, le manque de coopération et de coordination avec les partenaires socio-économiques dans le domaine de la sécurité et l'absence de plans particuliers d'intervention et de procédures d'urgence figurent également sur la liste des défaillances à corriger.
Le Commandement parle aussi de l'insuffisance des crédits de fonctionnement, de la défaillance du Centre de traitement d'alertes, du système d'alerte de la population (sirène), du manque d'une unité mobile régionale de renfort et de cartographie numérisée. "Pour l'amélioration quantitative et qualitative des prestations de services rendus par la Protection civile, beaucoup d'efforts sont à effectuer tant au niveau du recrutement du personnel qualifié qu'au niveau de l'acquisition du matériel adéquat et spécifique", note M. Touile.
Selon les statistiques, Casablanca dispose d'un seul élément de la Protection civile pour 7.700 habitants alors qu'en France, par exemple, la moyenne est d'un élément pour 1.000 habitants et de 1 pour 200 habitants aux Etats-Unis. Côté ambulances, la moyenne à Casablanca est de 1 pour 125.000 habitants.
En France, c'est 1 ambulance pour 35.000 habitants. L'objectif visé au Maroc est 1 élément pour 4.000 habitants, 1 ambulance pour 60.000 habitants et 1 camion de secours pour 17 km2 au lieu des 34 km2 actuels. Pour atteindre cet objectif, un programme a été lancé et qui devrait apporter ses fruits à l'horizon 2010.
Il prévoit 24 centres de secours au lieu des 13 actuels et un effectif total de 1.200 personnes.
Le manque à combler s'élève à 714 éléments dont 54 officiers, 180 sous-officiers et 480 agents de secours. Pour les véhicules, le manque à gagner s'élève à 60 véhicules de sauvetage et de lutte contre l'incendie et 70 ambulances. Le coût total d'investissement est estimé à 103,05 millions de DH. "Ces investissements vont nous permettre de réduire le délai des interventions qui varie actuellement entre 15 et 35 min, selon le trajet et la circulation, à seulement 15 min", explique le commandant.
Le manque d'effectif et de matériel n'empêche pas les éléments de la Protection civile de bien effectuer leur travail. Selon le témoignage d'un élément de la caserne d'Aïn Sebaâ, dès que la sirène d'alerte retentit, tout le monde se mobilise corps et âme pour mener à bien sa tâche. "C'est de vies humaines qu'il s'agit. Parfois, c'est une question de minutes.
La moindre petite seconde compte, et personnellement, je n'ai jamais vu un collègue prendre sa responsabilité à la légère", indique-t-il.
Selon lui, certains citoyens, peu scrupuleux, compliquent également la tâche comme ceux qui s'amusent à donner de fausses alertes.
Plus de 90% des alertes sont fausses, indique un responsable.
Et d'ajouter: comme notre numéro est gratuit, plusieurs nous appellent juste pour essayer leur téléphone portable. Pour déceler ces tricheurs, la Protection civile compte sur l'expérience de ses standardistes qui développent une certaine technique qui les aide à bien "lire" les appels téléphoniques. Autre difficulté, la célèbre curiosité des Marocains.
"La foule est toujours énorme et entrave notre intervention. Parfois, les gens se contentent de voir et ne prennent même pas la peine de nous alerter. C'est la police qui le fait dans la plupart des cas", avance un officier. Pis encore, parfois nous sommes même confrontés à des agressions verbales, voire physiques, surtout dans les bidonvilles. Dès l'arrivée des véhicules, chaque victime veut qu'on arrose son habitation en premier.
Et c'est la pagaille. "Plusieurs fois, des habitants ont coupé nos tuyaux ou nous ont menacés avec des armes blanches", raconte ce sapeur-pompier.
Pour ces combattants du feu, les tâches les plus difficiles sont les interventions en cas de feu dont l'origine est un produit dangereux.
"C'est très risqué", souligne un responsable. La plupart du temps, nous ne disposons pas d'un bon plan des lieux et nous avançons à l'aveuglette. Le risque est omniprésent.
Mais, quand on ne veut pas prendre de risque, la protection civile est le dernier métier à choisir. "Mieux vaut alors être avocat, médecin ou notaire", lance un autre sapeur-pompier, le sourire sur les lèvres. Notre grande satisfaction qui nous aide à avancer dans le métier en bravant tous les dangers reste un petit geste de remerciement ou un sourire de la part de quelqu'un pour qui on vient de sauver un être cher.
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Ce constat milite en faveur de l'établissement et de la mise en œuvre d'une stratégie de formation et de sensibilisation en prenant en considération les différentes catégories de groupes socio-économiques destinataires et de la spécificité des risques dont il est question.
Une des plus importantes catégories qui doit être visée par les messages de sensibilisation est celle constituée par les personnes qui se rendent sur les lieux de travail. En effet, cette catégorie est d'abord considérée comme la plus attentive aux compagnes de sensibilisation pour que la sécurité devienne un réflexe sur tous les lieux. C'est dans cette optique que la journée mondiale de la protection civile, célébrée le 1er mars de chaque année, sera axée pour l'année 2007 sur le thème "La protection civile et la sécurité sur les lieux de travail".
Le Maroc célébrera cette journée par l'organisation de plusieurs manifestations initiées et coordonnées par la Direction de la protection civile et qui revêtiront la forme de journées Portes ouvertes. Durant ces journées, il sera procédé à la présentation des risques de la localité et des équipements et matériels de secours, à l'exécution de manœuvres et de démonstrations en matière de secours, de sauvetage et d'extinction des incendies, à l'animation de séances de sensibilisation des citoyens, particulièrement les écoliers et les étudiants, aux différents risques et à la distribution d'affiches et de dépliants.
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Le concours est basé sur l'aptitude physique. Le candidat doit courir un kilomètre, traverser la distance de cent mètres à la nage libre et monter à la corde. "L'épreuve la plus difficile et la plus incontournable pour un élément de la Protection civile", estime un officier.
Les candidats suivront d'abord une formation de base de deux mois en stage fermé. Ensuite, ils sont affectés dans des casernes où ils suivront des stages pratiques de dix mois pour les sous-officiers et de 22 mois pour les officiers. Le nombre des recrues pour 2007 s'élèvera, comme en 2006, à 500. Les filles sont de plus en plus nombreuses parmi les candidats.
Selon Mustapha Touile, commandant régional de la Protection civile du Grand Casablanca, toutes les alertes sont traitées illico presto. "Aucune alerte n'est négligée. Dès qu'on reçoit un appel et qu'on juge que ce n'est pas une fausse alerte, la machine se met rapidement en route", souligne-t-il. Ceci dit, plusieurs contraintes existent, ajoute-t-il.
En effet, selon le Commandement régional de Casablanca, il faut composer avec plusieurs difficultés notamment l'étendue des secteurs d'intervention, le problème de la circulation, l'insuffisance des moyens humains et matériels, l'absence d'un organigramme particulier du Commandement régional de Casablanca à l'instar des grandes métropoles, et le manque de coordination entre les acteurs de la gestion du risque.
L'insuffisance, voire le manque de normes de sécurité dans les constructions et les différents secteurs d'activité, le manque de coopération et de coordination avec les partenaires socio-économiques dans le domaine de la sécurité et l'absence de plans particuliers d'intervention et de procédures d'urgence figurent également sur la liste des défaillances à corriger.
Le Commandement parle aussi de l'insuffisance des crédits de fonctionnement, de la défaillance du Centre de traitement d'alertes, du système d'alerte de la population (sirène), du manque d'une unité mobile régionale de renfort et de cartographie numérisée. "Pour l'amélioration quantitative et qualitative des prestations de services rendus par la Protection civile, beaucoup d'efforts sont à effectuer tant au niveau du recrutement du personnel qualifié qu'au niveau de l'acquisition du matériel adéquat et spécifique", note M. Touile.
Selon les statistiques, Casablanca dispose d'un seul élément de la Protection civile pour 7.700 habitants alors qu'en France, par exemple, la moyenne est d'un élément pour 1.000 habitants et de 1 pour 200 habitants aux Etats-Unis. Côté ambulances, la moyenne à Casablanca est de 1 pour 125.000 habitants.
En France, c'est 1 ambulance pour 35.000 habitants. L'objectif visé au Maroc est 1 élément pour 4.000 habitants, 1 ambulance pour 60.000 habitants et 1 camion de secours pour 17 km2 au lieu des 34 km2 actuels. Pour atteindre cet objectif, un programme a été lancé et qui devrait apporter ses fruits à l'horizon 2010.
Il prévoit 24 centres de secours au lieu des 13 actuels et un effectif total de 1.200 personnes.
Le manque à combler s'élève à 714 éléments dont 54 officiers, 180 sous-officiers et 480 agents de secours. Pour les véhicules, le manque à gagner s'élève à 60 véhicules de sauvetage et de lutte contre l'incendie et 70 ambulances. Le coût total d'investissement est estimé à 103,05 millions de DH. "Ces investissements vont nous permettre de réduire le délai des interventions qui varie actuellement entre 15 et 35 min, selon le trajet et la circulation, à seulement 15 min", explique le commandant.
Le manque d'effectif et de matériel n'empêche pas les éléments de la Protection civile de bien effectuer leur travail. Selon le témoignage d'un élément de la caserne d'Aïn Sebaâ, dès que la sirène d'alerte retentit, tout le monde se mobilise corps et âme pour mener à bien sa tâche. "C'est de vies humaines qu'il s'agit. Parfois, c'est une question de minutes.
La moindre petite seconde compte, et personnellement, je n'ai jamais vu un collègue prendre sa responsabilité à la légère", indique-t-il.
Selon lui, certains citoyens, peu scrupuleux, compliquent également la tâche comme ceux qui s'amusent à donner de fausses alertes.
Plus de 90% des alertes sont fausses, indique un responsable.
Et d'ajouter: comme notre numéro est gratuit, plusieurs nous appellent juste pour essayer leur téléphone portable. Pour déceler ces tricheurs, la Protection civile compte sur l'expérience de ses standardistes qui développent une certaine technique qui les aide à bien "lire" les appels téléphoniques. Autre difficulté, la célèbre curiosité des Marocains.
"La foule est toujours énorme et entrave notre intervention. Parfois, les gens se contentent de voir et ne prennent même pas la peine de nous alerter. C'est la police qui le fait dans la plupart des cas", avance un officier. Pis encore, parfois nous sommes même confrontés à des agressions verbales, voire physiques, surtout dans les bidonvilles. Dès l'arrivée des véhicules, chaque victime veut qu'on arrose son habitation en premier.
Et c'est la pagaille. "Plusieurs fois, des habitants ont coupé nos tuyaux ou nous ont menacés avec des armes blanches", raconte ce sapeur-pompier.
Pour ces combattants du feu, les tâches les plus difficiles sont les interventions en cas de feu dont l'origine est un produit dangereux.
"C'est très risqué", souligne un responsable. La plupart du temps, nous ne disposons pas d'un bon plan des lieux et nous avançons à l'aveuglette. Le risque est omniprésent.
Mais, quand on ne veut pas prendre de risque, la protection civile est le dernier métier à choisir. "Mieux vaut alors être avocat, médecin ou notaire", lance un autre sapeur-pompier, le sourire sur les lèvres. Notre grande satisfaction qui nous aide à avancer dans le métier en bravant tous les dangers reste un petit geste de remerciement ou un sourire de la part de quelqu'un pour qui on vient de sauver un être cher.
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Sécurité sur les lieux de travail
Quels que soient les efforts entrepris dans le domaine de la protection des populations, ils demeureront toujours insuffisants tant que le citoyen lui-même n'est pas associé à l'effort de prévention et d'atténuation des risques qu'il court. L'information et la formation restent alors les deux moyens les plus efficaces à même de réduire le nombre d'accidents et de limiter les conséquences des catastrophes.Ce constat milite en faveur de l'établissement et de la mise en œuvre d'une stratégie de formation et de sensibilisation en prenant en considération les différentes catégories de groupes socio-économiques destinataires et de la spécificité des risques dont il est question.
Une des plus importantes catégories qui doit être visée par les messages de sensibilisation est celle constituée par les personnes qui se rendent sur les lieux de travail. En effet, cette catégorie est d'abord considérée comme la plus attentive aux compagnes de sensibilisation pour que la sécurité devienne un réflexe sur tous les lieux. C'est dans cette optique que la journée mondiale de la protection civile, célébrée le 1er mars de chaque année, sera axée pour l'année 2007 sur le thème "La protection civile et la sécurité sur les lieux de travail".
Le Maroc célébrera cette journée par l'organisation de plusieurs manifestations initiées et coordonnées par la Direction de la protection civile et qui revêtiront la forme de journées Portes ouvertes. Durant ces journées, il sera procédé à la présentation des risques de la localité et des équipements et matériels de secours, à l'exécution de manœuvres et de démonstrations en matière de secours, de sauvetage et d'extinction des incendies, à l'animation de séances de sensibilisation des citoyens, particulièrement les écoliers et les étudiants, aux différents risques et à la distribution d'affiches et de dépliants.
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Aptitude physique, intelligence et surtout observation
Selon un formateur de l'Ecole nationale de la protection civile à Casablanca, un bon élément doit être très intelligent, avoir une bonne aptitude physique et surtout avoir l'art de l'observation. "Une bonne lecture et reconnaissance du milieu peut s'avérer parfois vitale", avance-t-il. Mais avant d'avoir tout cela, il faut bien sûr passer par une formation. Deux niveaux de formation sont disponibles. Une première pour les officiers et une seconde pour les sous-officiers.Le concours est basé sur l'aptitude physique. Le candidat doit courir un kilomètre, traverser la distance de cent mètres à la nage libre et monter à la corde. "L'épreuve la plus difficile et la plus incontournable pour un élément de la Protection civile", estime un officier.
Les candidats suivront d'abord une formation de base de deux mois en stage fermé. Ensuite, ils sont affectés dans des casernes où ils suivront des stages pratiques de dix mois pour les sous-officiers et de 22 mois pour les officiers. Le nombre des recrues pour 2007 s'élèvera, comme en 2006, à 500. Les filles sont de plus en plus nombreuses parmi les candidats.
