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Frénésie d'achat à Derb Omar

Les grandes marques et le «Made in China» se font une rude concurrence pour séduire
A la veille de la rentrée scolaire, les Casablancais affluent les «kissariyat» et espaces commerciaux pour s'approvisionner en livres, nouveaux habits et fournit

Frénésie d'achat à Derb Omar
Les transactions commerciales y sont encore plus florissantes et l'activité plus abondante. «A chaque rentrée scolaire, on a droit à la même effervescence.

Cependant, l'activité est plus dense cette année parce que le mois de septembre coïncide avec le Ramadan», indique un propriétaire de magasin. Au niveau de ce centre commercial considéré comme une plaque tournante de l'économie de la métropole, les marchands et particuliers affluent des quatre coins du pays pour y faire leurs achats. «On profite des périodes de vacances pour faire tous nos achats de Casablanca, notamment les fournitures scolaires parce qu'elles sont généralement présentées à bas prix», nous confie un père de famille originaire de la région de Berkane. «Comme la majorité de nos libraires s'approvisionnent ici, on essaie d'obtenir à peu près les mêmes prix qu'eux», ajoute-t-il sur un ton ironique.

En effet, les commerçants de Derb Omar présentent des marchandises variées dédiées à toutes les couches sociales. Cahiers, cartables, stylos, tabliers, uniformes scolaires, habits pour enfants …les échoppes et étales de ce quartier proposent une multitude d'articles pour tous les goûts et bien évidemment pour toutes les bourses.

Résultat, les consommateurs, particulièrement les pères de famille, y confluent de tout bord pour faire leurs achats aux meilleurs prix. «Tout le monde sait qu'à Derb Omar, on peut toujours trouver des articles qui correspondent aux différents budgets», affirme un vendeur de cartables. Et d'ajouter que ce centre commercial, le plus grand du pays, est également connu partout pour le meilleur rapport qualité-prix des marchandises proposées. «Chacun achète selon ses désirs et ses moyens, d'autant plus que le choix est des plus variés», souligne un autre commerçant.

A partir de 9h, une activité impressionnante anime le quartier. Les magasins ne désemplissent plus, les allers-retours des clients commencent à devenir de plus en plus abondants et évoluent à longueur de journée.

En longeant les multiples artères et rues commerçantes de cet espace casablancais, on aperçoit des centaines de personnes qui bougent dans tous les sens. Elles flânent un peu partout, visitent magasin après l'autre, demandent les prix et marchandent avant d'acheter. Les grossistes aussi s'activent pour emballer les commandes destinées aux revendeurs de toutes les régions du pays. «La particularité de cet endroit est qu'on peut trouver à la fois des articles chinois ainsi que des produits nationaux ou fabriqués en Europe», affirme un habitant de la cité blanche.

Selon certains vendeurs, la majorité des clients se rabattent en général sur les produits chinois, pratiquement sans concurrence en matière de prix sur le marché de la fourniture scolaire. De fait, certains commerçants ont carrément changé de fournisseurs pour se spécialiser dans ce genre d'articles.

Ce rush sur les produits chinois s'explique par l'abondance des boutiques et centres commerciaux chinois mais aussi par le faible pouvoir d'achat des citoyens, notamment les familles nombreuses. «A l'approche de la rentrée scolaire, certains pères de famille se voient souvent obligés d'acheter les fournitures scolaires de trois ou quatre enfants. Les prix extrêmement bas des produits chinois font certainement beaucoup de différence pour eux», explique un commerçant.
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Rude concurrence

Ainsi, les étalages de tout à 3 DH font un ravage parmi les citoyens lambda. «Au contraire de ce que croit une bonne partie des citoyens, le «Made in China» n'est pas obligatoirement synonyme de mauvaise qualité. D'ailleurs, les fournitures produites en Europe ne sont pas toutes signées forcément haut de gamme.

Il faut savoir que chaque pays prévoit des niveaux de qualité variables pour un même produit», nous explique un vendeur d'articles fabriqués en Chine. «C'est vrai, mais les produits de bonne qualité sont toujours très convoités parce qu'ils évitent aux parents d'acheter les mêmes articles plusieurs fois par an. C'est sûr qu'un crayon de marque française ou allemande dure beaucoup plus qu'un autre made in china», répond un libraire de la place. «Je ne mets jamais la réputation de mon magasin en jeu en vendant ces articles de mauvaise qualité et de packaging trompeur», ajoute-t-il sur un ton plus sérieux.

En effet, la clientèle nantie et une partie de classe moyenne boudent tout ce qui est fabriqué en Chine et même au Maroc. Malgré le coût élevé des listes scolaires, ces parents optent le plus souvent pour les «marques sûres». «J'en ai souvent pour plus de 1.000 DH de fournitures scolaires mais je préfère acheter une fois pour toute de bonnes marques comme Fabercastel ou Maped au lieu de refaire mes achats deux mois après», affirme le père d'une fille en primaire. Et d'ajouter que l'école de son enfant exige des cahiers et crayons de couleurs de bonne qualité.

Il faut dire que le montant d'une seule liste «bonne qualité» peut atteindre plus de 3.000 DH selon l'école et les fournitures demandées : un cahier 200 pages grand format 40 DH, la trousse jusqu'à 200 DH, le cartable signé 500 DH, en plus des livres scolaires qui coûtent entre 100 et 200 DH l'unité.

«Généralement, je choisis les produits provenant de certains pays arabes parce qu'ils présentent un bon rapport qualité-prix ainsi qu'un design soigné pour plaire aux enfants. Ainsi, je peux avoir un cahier de bonne qualité à 15 DH au lieu de 38 ou 40», indique une maman.
Une bonne partie de la classe moyenne a donc pu trouver l'équilibre entre la bonne qualité et les prix du marché ; alors que d'autres, plus économes, ne se procurent chez les libraires que les manuels scolaires et préfèrent compléter leurs listes sur les étalages des produits plus accessibles.

Ces derniers peuvent se procurer des crayons de couleurs à 6 DH la boîte de douze, une règle double et un rapporteur à 3 DH, un taille-crayon avec réservoir à 2 DH. Par ailleurs, les cahiers ne leur coûteront pas plus de 8 à10 DH. Toutefois, il est à noter qu'en face de cette rude concurrence, les différentes marques tablent sur le design pour attirer l'attention des enfants.

En fin de compte, ce sont eux qui décident. Dans ce cadre, le système marketing devient de plus en plus agressif et emprunte ses références au monde de la mode et des dessins animés. Les designers des fournitures font aussi preuve de beaucoup d'imagination. Pour la petite information, cette année la tendance, selon les commerçants, est aux objets siglé Spiderman, Oui Oui, Winx et Witch ainsi que d'autre héros des chaînes satellitaires arabes et étrangères.

Toutefois, la fameuse poupée «Barbie» et sa version voilée «Fulla» illustrent toujours les cartables et trousses des jeunes filles.
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Marché des anciens livres

Certains parents à revenu limité optent durant la rentrée scolaire pour livres d'occasion. En effet, ce marché connaît une véritable croissance durant les dernières années, notamment chez les bouquinistes de «Labhira». Les marchands des anciens livres s'approvisionnent chez les jeunes étudiants qui veulent se faire de l'argent de poche ou bien chez les «grossistes» de Derb Gallef.

Ces derniers proposent, en général, des listes complètes d'ouvrages, selon les différents niveaux d'étude. «Au début, on commençait à vendre les manuels durant les vacances mais actuellement les clients préfèrent attendre la décision du ministère et des différentes délégations qui incluent certaines modifications sur le programme ou le changent carrément», indique un vendeur de vieux manuels. Et d'ajouter que parfois, les commerçants font de mauvaises affaires quand les livres acquis ne sont plus d'actualité à la rentrée.

Il est à signaler que les manuels presque neufs se vendent à moitié prix alors que ceux qui ont quelques pages de moins sont proposés à des pris très abordables. En outre, les livres importés sont un peu plus chers. Le client doit être un bon négociateur pour les avoir à un prix convenable.
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