Un coup de sifflet strident déchire le silence religieux de la nuit, dans lequel baignait ce quartier du centre-ville. Il était minuit passé depuis un bon bout de temps. Mohammad saute de sa chaise, se saisit de son gourdin en guise de matraque, effectue quelques pas en diagonale dans la ruelle et se poste au milieu de la chaussée, en plein croisement avec une autre rue, afin d'avoir une vue en perspective. Il jette un coup d'œil dans les quatre sens et reste dans l'expectative. Un deuxième coup de sifflet retentit, suivi d'un troisième.
A ce moment, Mohammad plonge la main dans la poche de son veston, en sortit… un sifflet, donne plusieurs coups d'expiration dans le gadget, en direction des trois issues de la rue à l'exception de celle d'où provenait le sifflement. D'autres sons de la même espèce retentiront simultanément de partout, suivis de bruits de pas, des pas de course. Puis plus rien. Des hommes commencent à apparaître au bout des venelles. Petit détail, ils tiennent tous, à la main, des gourdins similaires à celui de Mohammad.
Les quatre hommes semblent se concerter.
"Il s'est enfui quand je l'ai repéré, il a pris la ruelle de Ba Mâachi et il a dû certainement bifurquer vers la Perception, vu qu'il n'est pas venu vers toi Mohammad… Ba Mâachi, tu ne penses pas que tu te fais un peu vieux pour ce métier ? Ce salaud t'est passé sous le nez, tu devais ronfler comme le moteur d'une "bitchi"… ", lança l'un d'eux, taquinant le vieil homme, sous l'éclat de rire de ses camarades. " Bitchi " est, en fait, l'appellation populaire donnée aux camions de marque " Mitsubishi ". Ensemble, les quatre hommes se mettent à examiner les entrées sombres des immeubles, à se pencher pour voir sous certaines grosses voitures, sans trouver celui qu'ils cherchaient, tout en le taxant des mots les plus inamicaux, avec une vulgarité qui semble faire partie des qualificatifs réservés à leurs pires ennemis, les voleurs de tout acabit en l'occurrence.
Fausse alerte, donc, ou alerte bien placée, sauf que le larron leur a filé entre les doigts. Lui, c'est un énergumène qui rôdait autour d'une voiture avant d'être apostrophé par Lahcen. Eux, ce sont des veilleurs de nuit qui quadrillent une partie de ce quartier de Mustapha Lamâani. Seuls quatre ont fait leur apparition, car
" l'objet convoité " s'est retrouvé dans leur intersection. Mais il y en a d'autres, des veilleurs, dans les ruelles avoisinantes, mais ces derniers ne sont amenés à se retrouver entre eux qu'en fonction de la direction qu'aura prise la personne suspecte durant sa fuite. Le sifflet constitue le seul signal d'alarme dont ils disposent.
Dès que ça retentit, on se met en alerte de façon à pouvoir intercepter le fuyard, qui est souvent repéré pendant ou après l'accomplissement de son forfait. Généralement, ce sont les voitures qui sont ciblées par les cambrioleurs, autrement ce sont les magasins ou, de manière très rare, les logements.
Trois des quatre hommes ont également un autre point en commun : ils sont tous originaires de Fetouaka, dans la région de Demnate, à l'exception de Mohamed, surnommé L'fkih, qui est issu de la ville de Salé. Ce dernier arrive en seconde position, en parlant d'âge, après Ba Mâachi.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le premier des Demnatis à s'être " installé " dans le quartier n'est pas le fameux Ba Mâachi, la soixantaine. Ancien porteur d'eau, il n'a déniché son poste de veilleur de nuit que tout récemment. Il assurait la relève d'un autre veilleur issu du même patelin, pendant que ce dernier était parti pour un séjour au bled, puis il en a profité pour se rendre à la commune urbaine et se faire faire les papiers nécessaires à l'occupation de pareil poste.
Un litige qui oppose jusqu'à aujourd'hui les deux Demnatis, vu qu'ils sont tous deux autorisés à exploiter la ruelle en question. Bonjour la commune !
Ce sont plutôt les frères Lahcen et L'Houssein, qui se postent au bout de la ruelle perpendiculaire à celle où travaille le patriarche, qui ont initié ce mouvement. De l'autre côté, ce sont Mohammad et Miloud, frères demnatis également, qui se relaient à l'autre bout de la rue. " Notre frère aîné était le premier à faire ce métier dans le quartier, il s'occupait d'une rue à quelques encablures de là. Il lui est arrivé la même histoire que Ba Mâachi et la personne qu'il devait remplacer. Nous avons alors débarqué ici, c'était en 1977, nous étions les premiers à occuper ce poste ", se remémore Lahcen, cadet de la famille âgé de 47 ans.
A chaque fois que l'un des frères était de retour au patelin, il était sollicité par son entourage de lui trouver un petit job à Dar Al-Beida. C'est chose faite aujourd'hui et ça explique la raison pour laquelle autant de Fetouaka ont investi le quartier.
Lahcen et L'Houssein (53 ans) ont quasiment le même rythme de vie. Lorsque l'un assure la garde au coin de la rue dans ce quartier casablancais, l'autre retourne au bled pour s'occuper d'un petit bout de terre agricole appartenant à la famille.
Mohammad et Miloud en font de même. Tous laissent femmes et enfants à Demnate, durant une année entière chacun pour les premiers et six mois pour les seconds, pour aller travailler à Casablanca. Aussi, chacune des paires de frères crèche dans une chambre avec voisins dans l'ancienne médina, où ils se relaient également.
Ba Mâachi ne semblait pas trop apprécier le ton plaisantin avec lequel l'a interpellé Lahcen. La chose renvoie à un mauvais souvenir que le vieil homme avait vécu dans ce même quartier. Un souvenir remettant en question la qualité première que lui incite son métier : sa vigilance. C'était il y a quatre ans. Ba Mâachi avait été victime en plein service d'une agression pendant qu'il… dormait. Deux individus l'ont assailli et ont pris la fuite avec la coquette somme de 3.000 DH qu'il avait sur lui. Le temps de sortir son sifflet et de réveiller tout le quartier, les deux compères étaient déjà en train de compter leur butin quelque part. Il explique le fait de trimbaler une somme pareille sur lui par la crainte de la laisser dans la chambre où il vit, à la merci des voisins qui pourraient défoncer sa porte et s'en emparer.
" Pour quelqu'un qui exerce un métier à risques, ce n'est pas très futé de sa part de travailler avec le pactole destiné à sa femme et à ses enfants dans la veste. Encore moins malin le fait de dormir alors que vous avez pris en charge la protection de biens que l'on vous a confiés ", estime Lahcen.
Et en parlant de risques du métier, la liste des dangers qui guettent ces hommes de la nuit s'avère d'une longueur inquiétante. En effet, outre le fait de prendre un coup de couteau entre les côtes ou un passage à tabac par une bande de malfrats, ils encourent également le risque de se retrouver poursuivis en justice dans le cas où ils prennent bien soin d'un malfaiteur. L'absence de tout cadre juridique qui régirait leur profession fait office d'épée de Damoclès, suspendue en permanence au dessus de leur tête par ce simple crin de cheval.
" J'ai un pote qui fait le même travail que moi et qui avait surpris une bande de voleurs en train de délester une voiture. Il a foncé sur eux, réussissant à en cueillir un tandis que ses acolytes ont pris la fuite.
Celui qui a été arrêté a tout déballé à la police et le reste de la bande s'est retrouvé en prison. Une fois purgée leur peine, ils sont revenus le voir… ", raconte Mohammad. La suite est tout simplement ahurissante. Mohammad explique que les trois individus sont venus en voiture, se sont garés tout près du veilleur de nuit et lui ont demandé de faire descendre une valise qui se trouvait dans le coffre, sous prétexte qu'elle était destinée à l'un des locataires de l'immeuble en bas duquel il fait le guet. " En toute bonne foi, il a plongé la moitié de son corps dans la malle de la voiture ; deux des trois individus ont alors brusquement soulevé ses jambes, l'ont engouffré dans le coffre et l'ont enfermé à l'intérieur.
Ils l'ont emmené en dehors de la ville où l'attendait la pire correction de sa vie ", raconte Mohammad. Hormis l'aspect de cet acte vindicatif, les veilleurs de nuit sont des gens que l'on ne porte pas souvent sur le cœur. Leur réputation d'indics de la police n'étant pas fortuite, puisque leur métier est de nature à leur permettre d'épier les faits et gestes des citoyens, ils sont plutôt évités, pris avec des pincettes ou carrément rejetés. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont promis à une extinction éminente, bien au contraire, le métier a des jours meilleurs en perspective, insécurité galopante oblige.
---------------------------------------------------
Quant à certains automobilistes, ils ne s'acquittent pas du moindre sou, d'autres vous tendent un billet de 20 DH tous les mois, alors que la règle voudrait que le gardiennage de leur véhicule leur coûte 100 DH mensuels ", précise Lahcen. Ironie du sort, un veilleur de nuit est, par définition, responsable des biens des bons et des mauvais payeurs. " Je ne peux pas assister sans réagir à un voleur en train de défoncer la portière d'une voiture ou d'un magasin, sous prétexte que son propriétaire ne me paye pas.
Cela est compliqué car ce dernier pourrait se retourner contre moi et m'accuser d'être l'instigateur de son malheur dans l'objectif de l'amener à s'acquitter de mon misérable salaire ", conclut Mohammad.
Ainsi, il n'est pas étonnant de constater que tous les veilleurs de nuit sont des vendeurs de cigarettes en détail, s'occupent du lavage de véhicules ou s'autoproclament agents immobiliers dans certains cas. L'histoire n'a rien de particulier, puisqu'il s'agit, somme toute, de joindre les deux bouts.
A ce moment, Mohammad plonge la main dans la poche de son veston, en sortit… un sifflet, donne plusieurs coups d'expiration dans le gadget, en direction des trois issues de la rue à l'exception de celle d'où provenait le sifflement. D'autres sons de la même espèce retentiront simultanément de partout, suivis de bruits de pas, des pas de course. Puis plus rien. Des hommes commencent à apparaître au bout des venelles. Petit détail, ils tiennent tous, à la main, des gourdins similaires à celui de Mohammad.
Les quatre hommes semblent se concerter.
"Il s'est enfui quand je l'ai repéré, il a pris la ruelle de Ba Mâachi et il a dû certainement bifurquer vers la Perception, vu qu'il n'est pas venu vers toi Mohammad… Ba Mâachi, tu ne penses pas que tu te fais un peu vieux pour ce métier ? Ce salaud t'est passé sous le nez, tu devais ronfler comme le moteur d'une "bitchi"… ", lança l'un d'eux, taquinant le vieil homme, sous l'éclat de rire de ses camarades. " Bitchi " est, en fait, l'appellation populaire donnée aux camions de marque " Mitsubishi ". Ensemble, les quatre hommes se mettent à examiner les entrées sombres des immeubles, à se pencher pour voir sous certaines grosses voitures, sans trouver celui qu'ils cherchaient, tout en le taxant des mots les plus inamicaux, avec une vulgarité qui semble faire partie des qualificatifs réservés à leurs pires ennemis, les voleurs de tout acabit en l'occurrence.
Fausse alerte, donc, ou alerte bien placée, sauf que le larron leur a filé entre les doigts. Lui, c'est un énergumène qui rôdait autour d'une voiture avant d'être apostrophé par Lahcen. Eux, ce sont des veilleurs de nuit qui quadrillent une partie de ce quartier de Mustapha Lamâani. Seuls quatre ont fait leur apparition, car
" l'objet convoité " s'est retrouvé dans leur intersection. Mais il y en a d'autres, des veilleurs, dans les ruelles avoisinantes, mais ces derniers ne sont amenés à se retrouver entre eux qu'en fonction de la direction qu'aura prise la personne suspecte durant sa fuite. Le sifflet constitue le seul signal d'alarme dont ils disposent.
Dès que ça retentit, on se met en alerte de façon à pouvoir intercepter le fuyard, qui est souvent repéré pendant ou après l'accomplissement de son forfait. Généralement, ce sont les voitures qui sont ciblées par les cambrioleurs, autrement ce sont les magasins ou, de manière très rare, les logements.
Trois des quatre hommes ont également un autre point en commun : ils sont tous originaires de Fetouaka, dans la région de Demnate, à l'exception de Mohamed, surnommé L'fkih, qui est issu de la ville de Salé. Ce dernier arrive en seconde position, en parlant d'âge, après Ba Mâachi.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le premier des Demnatis à s'être " installé " dans le quartier n'est pas le fameux Ba Mâachi, la soixantaine. Ancien porteur d'eau, il n'a déniché son poste de veilleur de nuit que tout récemment. Il assurait la relève d'un autre veilleur issu du même patelin, pendant que ce dernier était parti pour un séjour au bled, puis il en a profité pour se rendre à la commune urbaine et se faire faire les papiers nécessaires à l'occupation de pareil poste.
Un litige qui oppose jusqu'à aujourd'hui les deux Demnatis, vu qu'ils sont tous deux autorisés à exploiter la ruelle en question. Bonjour la commune !
Ce sont plutôt les frères Lahcen et L'Houssein, qui se postent au bout de la ruelle perpendiculaire à celle où travaille le patriarche, qui ont initié ce mouvement. De l'autre côté, ce sont Mohammad et Miloud, frères demnatis également, qui se relaient à l'autre bout de la rue. " Notre frère aîné était le premier à faire ce métier dans le quartier, il s'occupait d'une rue à quelques encablures de là. Il lui est arrivé la même histoire que Ba Mâachi et la personne qu'il devait remplacer. Nous avons alors débarqué ici, c'était en 1977, nous étions les premiers à occuper ce poste ", se remémore Lahcen, cadet de la famille âgé de 47 ans.
A chaque fois que l'un des frères était de retour au patelin, il était sollicité par son entourage de lui trouver un petit job à Dar Al-Beida. C'est chose faite aujourd'hui et ça explique la raison pour laquelle autant de Fetouaka ont investi le quartier.
Lahcen et L'Houssein (53 ans) ont quasiment le même rythme de vie. Lorsque l'un assure la garde au coin de la rue dans ce quartier casablancais, l'autre retourne au bled pour s'occuper d'un petit bout de terre agricole appartenant à la famille.
Mohammad et Miloud en font de même. Tous laissent femmes et enfants à Demnate, durant une année entière chacun pour les premiers et six mois pour les seconds, pour aller travailler à Casablanca. Aussi, chacune des paires de frères crèche dans une chambre avec voisins dans l'ancienne médina, où ils se relaient également.
Ba Mâachi ne semblait pas trop apprécier le ton plaisantin avec lequel l'a interpellé Lahcen. La chose renvoie à un mauvais souvenir que le vieil homme avait vécu dans ce même quartier. Un souvenir remettant en question la qualité première que lui incite son métier : sa vigilance. C'était il y a quatre ans. Ba Mâachi avait été victime en plein service d'une agression pendant qu'il… dormait. Deux individus l'ont assailli et ont pris la fuite avec la coquette somme de 3.000 DH qu'il avait sur lui. Le temps de sortir son sifflet et de réveiller tout le quartier, les deux compères étaient déjà en train de compter leur butin quelque part. Il explique le fait de trimbaler une somme pareille sur lui par la crainte de la laisser dans la chambre où il vit, à la merci des voisins qui pourraient défoncer sa porte et s'en emparer.
" Pour quelqu'un qui exerce un métier à risques, ce n'est pas très futé de sa part de travailler avec le pactole destiné à sa femme et à ses enfants dans la veste. Encore moins malin le fait de dormir alors que vous avez pris en charge la protection de biens que l'on vous a confiés ", estime Lahcen.
Et en parlant de risques du métier, la liste des dangers qui guettent ces hommes de la nuit s'avère d'une longueur inquiétante. En effet, outre le fait de prendre un coup de couteau entre les côtes ou un passage à tabac par une bande de malfrats, ils encourent également le risque de se retrouver poursuivis en justice dans le cas où ils prennent bien soin d'un malfaiteur. L'absence de tout cadre juridique qui régirait leur profession fait office d'épée de Damoclès, suspendue en permanence au dessus de leur tête par ce simple crin de cheval.
" J'ai un pote qui fait le même travail que moi et qui avait surpris une bande de voleurs en train de délester une voiture. Il a foncé sur eux, réussissant à en cueillir un tandis que ses acolytes ont pris la fuite.
Celui qui a été arrêté a tout déballé à la police et le reste de la bande s'est retrouvé en prison. Une fois purgée leur peine, ils sont revenus le voir… ", raconte Mohammad. La suite est tout simplement ahurissante. Mohammad explique que les trois individus sont venus en voiture, se sont garés tout près du veilleur de nuit et lui ont demandé de faire descendre une valise qui se trouvait dans le coffre, sous prétexte qu'elle était destinée à l'un des locataires de l'immeuble en bas duquel il fait le guet. " En toute bonne foi, il a plongé la moitié de son corps dans la malle de la voiture ; deux des trois individus ont alors brusquement soulevé ses jambes, l'ont engouffré dans le coffre et l'ont enfermé à l'intérieur.
Ils l'ont emmené en dehors de la ville où l'attendait la pire correction de sa vie ", raconte Mohammad. Hormis l'aspect de cet acte vindicatif, les veilleurs de nuit sont des gens que l'on ne porte pas souvent sur le cœur. Leur réputation d'indics de la police n'étant pas fortuite, puisque leur métier est de nature à leur permettre d'épier les faits et gestes des citoyens, ils sont plutôt évités, pris avec des pincettes ou carrément rejetés. Ce n'est pas pour autant qu'ils sont promis à une extinction éminente, bien au contraire, le métier a des jours meilleurs en perspective, insécurité galopante oblige.
---------------------------------------------------
Le comble de l'ingratitude ?
Les risques qu'encourent les veilleurs de nuit valent-ils la peine d'être pris ? En d'autres termes, un veilleur de nuit est-il largement rémunéré pour ses services au point de s'exposer à des aléas qui ne dépendent ni de sa volonté ni de celle de ses éventuels " visiteurs " ? Pas vraiment. " Une grande partie des propriétaires de magasins qui se trouvent dans mon périmètre ne me payent pas. De plus, certains payent, aujourd'hui, ce qu'ils versaient à l'époque de notre arrivée dans les années 70, c'est-à-dire 30 DH par mois.Quant à certains automobilistes, ils ne s'acquittent pas du moindre sou, d'autres vous tendent un billet de 20 DH tous les mois, alors que la règle voudrait que le gardiennage de leur véhicule leur coûte 100 DH mensuels ", précise Lahcen. Ironie du sort, un veilleur de nuit est, par définition, responsable des biens des bons et des mauvais payeurs. " Je ne peux pas assister sans réagir à un voleur en train de défoncer la portière d'une voiture ou d'un magasin, sous prétexte que son propriétaire ne me paye pas.
Cela est compliqué car ce dernier pourrait se retourner contre moi et m'accuser d'être l'instigateur de son malheur dans l'objectif de l'amener à s'acquitter de mon misérable salaire ", conclut Mohammad.
Ainsi, il n'est pas étonnant de constater que tous les veilleurs de nuit sont des vendeurs de cigarettes en détail, s'occupent du lavage de véhicules ou s'autoproclament agents immobiliers dans certains cas. L'histoire n'a rien de particulier, puisqu'il s'agit, somme toute, de joindre les deux bouts.
