Menu
Search
Jeudi 02 Mai 2024
S'abonner
close
Accueil next Naissance de SAR Lalla Khadija

Le vizir qui s'est converti en saint

Il avait le don de guérir les âmes tourmentées

Le vizir qui s'est converti en saint
Situé près du centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, le sanctuaire de Sidi Mohamed Mers Sultan occupe le centre d'une petite ruelle bien calme. Entouré d'un vieux mur blanc, le tombeau du saint repose dans une grande salle que surplombe une coupole blanche que l'on distingue à peine. Le tombeau de Sidi Mohamed, couvert d'une toile verte, est protégé aussi bien par la grille qui l'entoure que par les femmes qui ne se rassasient jamais de sa «baraka».

Au contraire des autres marabouts connus pour leur origine humble et mystique, Sidi Mohamed Mers Sultan était un homme riche doté d'un grand pouvoir à l'époque de Moulay El Hassan.

On raconte que c'était un vizir marocain chargé du « Mers » ou plutôt du camp militaire de la Ville Blanche. Son histoire a commencé quand il a décidé de renoncer à tous ses biens pour étudier les sciences religieuses à Fès.

Après une brillante carrière en théologie au Quaraouine, Sidi Mohamed décida de rentrer à Dar El Beïda pour venir en aide aux orphelins et pauvres de la région. Son élan de générosité lui a valu alors le respect et l'estime de toute la population.
Cependant, la légende raconte que Sidi Mohamed était également connu par ses connaissances en psychologie.

Il avait le don de guérir les âmes et de soulager l'anxiété des gens. Après sa mort, les fidèles viennent toujours implorer sa bénédiction. Ils déposent cierges et henné près de sa tombe avant de lui confier leurs secrets.

Des couvertures vertes lui sont également offertes pour être sûr d'avoir sa «baraka».
Certains croient que plus leurs offrandes sont proches du saint, plus ils auront de bénédiction.

Une autre coutume veut aussi que les aliénés et personnes épileptiques viennent séjourner au marabout pour y chercher guérison.

Des rituels de danse et de sacrifices sont ainsi organisés à l'intérieur de ce sanctuaire pour purifier les esprits et chasser les démons. «Au-delà des dons, les gens viennent ici pour se soulager. C'est plutôt la foi qui guérit», nous confie un gardien du temple.

________________________________

Des rituels en cachette



Le mausolée de Sidi Mohamed Mers Sultan est entouré d' un vieux mûr, érigé pour camoufler le triste destin de cet ancien vizir marocain. Le lieu ressemble plus à une maison de voyance et de sacrifices rituels qu'à un marabout. Pour y accéder, il faut d'abord passer par les vendeuses de cierges et les «nekachates» alignées tout au long du trottoir qui avoisine le sanctuaire. Impossible alors d'entrer avant de faire le «barouk».
A l'intérieur, une matrone en djellaba grise surveille l'entrée du saint. Ses discussions ou plutôt ses conseils semblent attirer l'attention de tous les visiteurs. Cependant, elle affiche silence radio à chaque fois qu'un nouveau visage franchit le seuil de la porte.
«On n'aime pas les intrus ici», marmonne-t-elle à l'une de ses clientes. Un peu plus loin, une autre voyante se cache dans son confessionnal en bois décoré par des grandes fractions de morceaux de plomb «ldoun». Seuls ses clients habituels ont le droit d'accéder à son isoloir.
«Il est interdit d'entrer ici», nous lance-t-elle de loin. Pour avoir la bénédiction du saint, il faut alors passer par ces gardiens du temple qui ignorent tout de son histoire.
«Je ne connais rien de ce marabout. Apparemment c'était un homme bien», nous annonce un employé du mausolée. Les visiteurs, non plus, ne savent pas quelle «baraka» ils sont venus chercher.
«Je ne crois pas à ces histoires mais je suis obligé d'y venir pour faire plaisir à ma mère et à ma femme», nous confie un fonctionnaire public loin des espions qui squattent les lieux.
Il faut dire que les «serviteurs» du saint surveillent chaque coin du marabout.
Impossible de faire quoi que ce soit sans faire preuve de bonne foi. A noter que chaque rituel a son prix.

Sidi Bernoussi


Une histoire raconte que Sidi Bernoussi serait un certain Albert Nucci.
Cet étranger qui est venu s'installer à Casablanca était connu comme un bienfaiteur de la communauté. La population l'a ensuite érigé en saint dans un terrain à la sortie de la ville pour venir ensuite demander sa bénédiction ou les services de ses gardiens.

Sidi Maârouf


La légende de Sidi Maârouf remonte au 17e siècle. Issu du Sahara, ce saint serait connu par ses connaissances en sciences islamologiques.
Après avoir passé plusieurs années dans la grande mosquée de Casablanca, il décida de continuer ses études à l'université El Karamzine.
Connu par son intelligence et son attitude sérieuse, il ne tarda pas gagner l'estime de ses professeurs.
Après, il a pu séduire, par son savoir, le grand Caïd de la Chaouia, El Gourch, qui lui a demandé de revenir à Casablanca. Sidi Maârouf a accepté alors sous condition de doter la grande mosquée de la ville d'une bibliothèque digne de ce nom.
Son vœu fut exaucé et le caïd lui remit deux bourses d'or pour acheter tous les livres qu'il faut.
Une fois arrivé à la cité blanche, Sidi Maârouf s'est intéressé à l'enseignement basé sur la conscience.
Sentant sa mort proche, il a fait sa prière et a demandé qu'on lui prépare sa tombe. Le lendemain, ses disciples le trouvèrent mort avec un grand sourire dessiné sur les lèvres.

Sidi Othman


Sidi Othman était un homme pieux qui passait ses jours et ses nuits à psalmodier le Coran, à prier et à méditer. Révolté par la misère consécutive à une longue sécheresse qui frappa le pays, il entra en transe, jeta ses habits et s'adressa au Très-Haut en ces mots si simples : “ aidez-moi ô mon Dieu à sauver de la faim ceux qui m'entourent ”.
Une voix céleste lui répondit: “ Remets ta djellaba et chaque fois que tu auras besoin d'aide, plonge ta main dans ton capuchon”.
Il se rhabilla et se mit à errer dans la campagne ; il vit une femme couchée par terre, un bébé accroché à ses seins desséchés.
Elle rendait le dernier soupir car elle n'avait pas mangé depuis plusieurs jours ; l'enfant criait de faim et de soif. Il plongea sa main dans son capuchon et en tira un pain tout chaud qu'il donna à la mère épuisée. La gorge desséchée, elle ne put avaler le bout de "kesra" qu'elle a longtemps mâché. Sidi Othman frappa le sol avec son bâton, une source jaillit ; la femme put se désaltérer et manger le pain.

Source : Rites et secrets guérisseurs des marabouts de Casablanca.

Sidi Moumen Boulhnich


Sidi Moumen a une histoire tout à fait différente des autres saints.
Il serait un résistant qui défendait la ville de Casablanca contre les Français. Mort les armes à la main, la population a décidé de l'enterrer baignant dans son sang.
Ce brave homme repose aujourd'hui dans une colline entourée de palmiers.
Lisez nos e-Papers