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La loi contre la mendicité redevient d'actualité

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Bientot le Maroc procédera à l'application de la loi contre la mendicité.
Abderrahim Harouchi, ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, est convaincu que si l'on reste indulgent envers les mendiants professionnels, le phénomène prendra de plus en plus d'ampleur.

Les statistiques nationales n'existent pas encore à ce sujet mais quelques chiffres régionaux sont éloquents. Rien qu'à Casablanca, on compte environ 5.700 mendiants et vagabonds.

A Rabat, ils sont de l'ordre de 1.200 dont 40 % arrivent des villes avoisinantes pour y «travailler» pendant toute la journée. «L'application de la loi contre les mendiants professionnels est devenue fondamentale. Nous avons édité une circulaire tripartite avec le ministère de la Justice et celui de l'Intérieur.

Dans les semaines à venir, nous allons passer sévèrement à l'application de la loi sinon, la mendicité ne sera pas éradiquée», a souligné mardi Abderrahim Harouchi devant les députés de la Chambre des conseillers.

Le code pénal est clair. L'article 326 stipule : «Est puni, de un à six mois de prison, quiconque ayant les moyens de subsistance ou étant en mesure de se les procurer par le travail, ou de toute autre manière licite, se livre habituellement à la mendicité en quelque lieu que ce soit.»

Le ministre compte ainsi mener une lutte sans merci contre la mendicité professionnelle qui a pris des proportions démesurées. Il s'agit de combattre ceux qui utilisent les enfants loués ou volés et les handicapés.

La loi est plus sévère si le mendiant exploite des enfants de moins de treize ans.
Nos prisons, déjà saturées, arriveront-elles à «accueillir» tous les mendiants qui n'acceptent pas la réinsertion socio-économique que propose l'Etat ? Il n'existe pas d'autre solution face à des personnes qui ont adopté la mendicité comme unique profession.

La sanction n'est pas envisagée contre ceux qui ont été contraints de faire la manche à cause de leur extrême pauvreté. «Le ministère a signé des conventions avec trente-huit associations pour la création d'activités génératrices de revenus pour des mendiants de Rabat et de Casablanca. Nous misons sur la réinsertion socio-économique.

Nous visons également à réinsérer les enfants-mendiants au sein de leurs familles», explique le ministre. Pour atteindre cet objectif, il est impératif de créer des centres d'accueil et de promouvoir les établissements déjà existants. Le centre de Tit Mellil de Casablanca se trouve maintenant dans un bon état, selon Abderrahim Harouchi.

D'autres centres sont en cours de rénovation : «L'Etat a des moyens de prise en charge. Le plan va être généralisé dans le cadre de la carte régionale de la lutte contre la précarité.»

Tous les citoyens doivent jouer un rôle dans l'éradication de la mendicité. On ne doit pas, en effet, céder au chantage et à la compassion sinon le phénomène sera de plus en plus ancré dans notre pays. La société civile essaie d'œuvrer dans ce domaine. La Ligue marocaine pour la protection de l'enfance (LMPE) a réalisé une enquête en 2004 dans la wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër pour interpeller responsables et citoyens sur la gravité de la situation.

Une étude qui a montré qu'ils seraient quelque 500.000 à exercer la mendicité au Maroc de façon permanente ou occasionnelle. Un chiffre fortement contesté par Abderrahim Harouchi qui considère que ce constat est très exagéré.
On attend encore les résultats complets de l'enquête nationale.

Mais l'investigation de la LMPE est, malgré les critiques, on ne peut plus significative.
Elle s'attarde sur les causes du fléau : abandon, décès ou divorce des parents, maltraitance de la part des parents ou de la famille, indisponibilité du père, famille nombreuse sont les principales raisons de la mendicité des enfants.

15% des enquêtés ont déclaré avoir loué l'enfant moyennant 50 à 100 dirhams par semaine. Les mendiants auraient souvent recours à des mineurs de moins de sept ans.

Vivre dans une ville sans mendiants, c'est le rêve de millions de citoyens.
Il pourra devenir réalité si les dispositions du plan d'action du ministère du Développement, de la Famille et de la Solidarité sont bien appliquées.
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