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reprise de 650 salariés par EADS et TAT, inquiétudes des syndicats

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Les syndicats de la Sogerma étaient partagés entre soulagement et inquiétudes sur l'avenir après l'annonce par Louis Gallois, coprésident exécutif d'EADS, de la reprise de 650 salariés sur les 1.020 que compte cette filiale du groupe européen de défense et d'aéronautique à Mérignac (Gironde, sud-ouest).
EADS a confirmé, après une rencontre entre M. Gallois et les syndicats à Mérignac, avoir trouvé "une solution industrielle pérenne" en collaboration avec le groupe TAT, qui permettrait d'y "sauvegarder environ 650 emplois" sur un millier, selon un communiqué du groupe européen.

"Dans ce projet, TAT reprendrait les activités de maintenance et le groupe EADS conserverait les activités d'aérostructures sous la responsabilité d'EADS Sogerma Services", indique EADS.

"Le groupe TAT s'est engagé à maintenir sur les activités de maintenance environ 500 salariés sur le site même de Mérignac", poursuit le communiqué.
"Les activités de voilures ATR (fabricant d'avions turbopropulseurs détenu à 50/50 par EADS et l'italien Alenia, ndlr) assurées par EADS Sogerma Services concerneront par ailleurs à terme 150 salariés", dit encore EADS.
M. Vincent Loizeau, délégué central CFE-CGC, a indiqué à Mérignac, que sur les 370 salariés restants, EADS prévoit "une centaine de départs en pré-retraite". Le reste "sera reclassé", a-t-il précisé.

EADS avait annoncé le 12 mai la fermeture du site. Le Premier ministre Dominique de Villepin, venu sur place, avait obtenu d'EADS un moratoire jusqu'à fin juin, repoussé à mi-juillet, afin de trouver des repreneurs et éviter la perte de nombreux emplois indirects dans la région.

Si la plupart des syndicats de la Sogerma reconnaissaient jeudi leur soulagement d'une reprise de 650 salariés après être "partis de zéro le 12 mai", ils ne cachaient pas non plus leur déception. "On s'attendait à des solutions pérennes et là on n'a eu aucune précision sur le plan de charge de l'entreprise", a souligné M. Loizeau à propos de la reprise par TAT.

Les syndicats redoutaient également la remise en cause des statuts et des salaires pour les salariés, qui passeraient d'une convention collective de métallurgie pour la Sogerma à celle des transports pour TAT.
EADS a privilégié "le projet industriel au projet financier", a expliqué Bernard Tachoires, délégué central FO, à propos de choix de TAT au détriment du financier William Butler, qui avait signifié son intérêt.

D'autres candidats à la reprise avaient été évoqués comme l'industriel Daher, Lufthansa Technik ou Air France Industrie.
Les syndicats ont regretté le choix du groupe EADS de se séparer de la maintenance civile et militaire ainsi que le peu de temps accordé pour la recherche d'un repreneur.

"Il y a beaucoup de groupes qui se séparent d'activité stratégique mais ils prennent du temps, peut-être un an pour trouver un repreneur, alors que nous avons eu deux mois", s'est insurgé Vincent Loizeau.
"Pour notre organisation syndicale, la solution choisie n'est pas la meilleure", a déclaré de son côté Philippe Lozano, délégué central CGT qui espérait un maintien des activités dans le giron d'EADS.

L'annonce de Louis Gallois, nommé la semaine dernière à la tête d'EADS en remplacement de Noël Forgeard, a été saluée par le député maire (UMP) de Bordeaux, Hugues Martin.

Le président de la région Aquitaine, Alain Rousset (PS), et le maire de Mérignac, Michel Sainte-Marie (PS), ont exprimé leur "vigilance" quant "au sort réservé" aux salariés "ainsi qu'à la pérennité des solutions industrielles proposées".
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