A l'extrême sud de la Suède, la ville de Malmö , avec près de 30% d'immigrés, cristallise les appréhensions d'un pays tolérant, qui découvre le problème de l'intégration de ses étrangers en majorité musulmans. Autrefois cité industrielle au plein emploi, cette commune de 280.000 habitants dont 60.000 musulmans, située à quelques kilomètres de la capitale danoise, est aujourd'hui en proie à une délinquance juvénile et un chômage galopants, à mesure que les immigrés affluent. "Nous sommes une ville ouverte.
Nous voyons les immigrés comme une richesse pour notre société", affirme le maire social-démocrate Ilmar Reepalu. "Mais le problème, dit-il, est que nous en avons accueilli trop, en même temps". Et de souligner que l'an passé, Malmö a accueilli plus de demandeurs d'asile irakiens que l'Allemagne, l'Espagne, la France et l'Italie réunies.
Selon lui, chaque année, ce sont 5.000 réfugiés qui trouvent asile à Malmö - la troisième ville plus importante du pays après Stockholm et Göteborg - quand celle-ci ne peut en absorber que 1.500.
Résultat, certains appartements sont suroccupés, la mixité sociale est devenue illusoire et le taux d'emploi est tombé à environ 50%.
"Depuis les années 90, l'immigration en Suède est celle de réfugiés politiques, d'abord originaires d'Amérique du Sud, puis d'Iran, d'Afghanistan et désormais d'Irak", rappelle Yves Zenou, professeur d'économie à l'université de Stockholm, spécialisé dans les problématiques d'intégration. "Ils sont venus chercher l'asile et non du travail", souligne-t-il.
"Le fameux Welfare State (Etat providence) s'occupe de tout sur le plan social. Mais on touche à la limite du modèle car le pays n'offre pas de solution en matière d'emploi, la clé de l'intégration", résume-t-il.
"Lorsque l'on concentre des personnes de la même ethnicité, nous observons toujours et partout le même phénomène: la marginalisation, avec une hausse du taux de chômage et de la criminalité. C'est le cas aux Etats-Unis, en France, en Angleterre et désormais en Suède, bien sûr à des niveaux différents", ajoute-t-il.
M. Zenou estime que si rien n'est fait, dans dix ou vingt ans, la situation deviendra explosive comme c'est le cas ailleurs en Europe.
Selon un schéma connu, les enfants de ces immigrés auront vu leurs parents sans travail, auront grandi dans la frustration au son de la radio communautaire, explique-t-il.
Pour l'instant, la criminalité à Rosengaard reste contenue, assure toutefois Lars Förstell, porte-parole de la police de Malmö ."Nous avons un problème de criminalité des jeunes qui commettent de petits vols, des agressions. Ils se battent dans la rue entre eux, jettent des pierres sur les voitures de police ou de pompiers", précise-t-il. "Mais ce n'est pas quotidien". La difficulté, selon lui, est que ce quartier, où femmes voilées et paraboles ont fleuri, est désormais stigmatisé et le moindre incident est systématiquement relayé par certains médias suédois.
Alors aux antipodes, le recteur de la Mosquée de Malmö, la première à avoir vu le jour en Scandinavie en 1984, distille sans relâche un message de tolérance.
Depuis 45 ans, Bejzat Becirov travaille à l'intégration des musulmans dans la société suédoise. "Cela passe par la langue", dit-il. "Et le pire ennemi de l'intégration, ce sont les paraboles, qui diffusent les programmes télévisés de pays où certains enfants ne sont même pas nés".
Nous voyons les immigrés comme une richesse pour notre société", affirme le maire social-démocrate Ilmar Reepalu. "Mais le problème, dit-il, est que nous en avons accueilli trop, en même temps". Et de souligner que l'an passé, Malmö a accueilli plus de demandeurs d'asile irakiens que l'Allemagne, l'Espagne, la France et l'Italie réunies.
Selon lui, chaque année, ce sont 5.000 réfugiés qui trouvent asile à Malmö - la troisième ville plus importante du pays après Stockholm et Göteborg - quand celle-ci ne peut en absorber que 1.500.
Résultat, certains appartements sont suroccupés, la mixité sociale est devenue illusoire et le taux d'emploi est tombé à environ 50%.
"Depuis les années 90, l'immigration en Suède est celle de réfugiés politiques, d'abord originaires d'Amérique du Sud, puis d'Iran, d'Afghanistan et désormais d'Irak", rappelle Yves Zenou, professeur d'économie à l'université de Stockholm, spécialisé dans les problématiques d'intégration. "Ils sont venus chercher l'asile et non du travail", souligne-t-il.
"Le fameux Welfare State (Etat providence) s'occupe de tout sur le plan social. Mais on touche à la limite du modèle car le pays n'offre pas de solution en matière d'emploi, la clé de l'intégration", résume-t-il.
"Lorsque l'on concentre des personnes de la même ethnicité, nous observons toujours et partout le même phénomène: la marginalisation, avec une hausse du taux de chômage et de la criminalité. C'est le cas aux Etats-Unis, en France, en Angleterre et désormais en Suède, bien sûr à des niveaux différents", ajoute-t-il.
M. Zenou estime que si rien n'est fait, dans dix ou vingt ans, la situation deviendra explosive comme c'est le cas ailleurs en Europe.
Selon un schéma connu, les enfants de ces immigrés auront vu leurs parents sans travail, auront grandi dans la frustration au son de la radio communautaire, explique-t-il.
Pour l'instant, la criminalité à Rosengaard reste contenue, assure toutefois Lars Förstell, porte-parole de la police de Malmö ."Nous avons un problème de criminalité des jeunes qui commettent de petits vols, des agressions. Ils se battent dans la rue entre eux, jettent des pierres sur les voitures de police ou de pompiers", précise-t-il. "Mais ce n'est pas quotidien". La difficulté, selon lui, est que ce quartier, où femmes voilées et paraboles ont fleuri, est désormais stigmatisé et le moindre incident est systématiquement relayé par certains médias suédois.
Alors aux antipodes, le recteur de la Mosquée de Malmö, la première à avoir vu le jour en Scandinavie en 1984, distille sans relâche un message de tolérance.
Depuis 45 ans, Bejzat Becirov travaille à l'intégration des musulmans dans la société suédoise. "Cela passe par la langue", dit-il. "Et le pire ennemi de l'intégration, ce sont les paraboles, qui diffusent les programmes télévisés de pays où certains enfants ne sont même pas nés".
