Autrement dit, c'est un trouble bénin, mais suffisamment gênant pour vous gâcher le quotidien. Non, malgré les rechutes possibles au cours de votre vie, la maladie elle-même ne s'aggravera pas. "Elle ne cause pas de cancer, ne nécessite pas de chirurgie et ne raccourcira pas votre vie", rassure le Dr. Sifeddine Maâti, chirurgien gastroentérologue.
Chez certaines personnes, le syndrome de l'intestin irritable ne cause que de légers ennuis tandis qu'il est beaucoup plus sérieux pour d'autres. La douleur, les crampes et les visites urgentes aux toilettes peuvent perturber les activités professionnelles et domestiques.
Les ballonnements et les gaz sont embarrassants, si bien que les personnes ne parlent pas de leurs problèmes. "Ces symptômes peuvent apparaître chaque jour, pendant une semaine ou un mois, puis disparaître, ou encore persister toute la vie", explique le spécialiste.
Ce syndrome est parfois chronique et certaines personnes le vivent comme un véritable handicap. "En plus de présenter un taux d'absentéisme plus élevé, les personnes affectées par ce problème connaissent une dégradation plus ou moins importante de leur qualité de vie. C'est un problème de santé très courant et les femmes semblent plus touchées que les hommes", confirme le Dr. Mustapha L., médecin du travail.
Pour expliquer le syndrome de l'intestin irritable, les spécialistes semblent hésiter.
Globalement, il est communément admis qu' "il modifie la vitesse de passage des aliments dans l'intestin : les phases de contraction et de relâchement des muscles intestinaux sont soit plus rapides, et donnent lieu à des épisodes de diarrhées, soit plus lents, et c'est la constipation.
Dans ce syndrome, on dit que l'intestin est hypersensible, puisque le passage du bol alimentaire (donc la distension des parois de l'intestin) entraîne des sensations douloureuses et des malaises", tente d'expliquer le Dr. Lamrani.
Le Dr. Maâti va plus loin dans son analyse : "Le système digestif possède, en quelque sorte, un système nerveux indépendant qui contrôle entièrement la digestion des aliments et leur élimination.
Ce n'est donc pas le cerveau qui est directement concerné dans le processus de digestion. Il semble cependant que le cerveau soit relié, d'une façon ou d'une autre, à l'activité de l'intestin. En effet, lorsque l'activité cérébrale est intense, il peut y avoir des conflits dans les messages envoyés par le cerveau au reste de l'organisme.
C'est pourquoi les périodes de stress seraient particulièrement éprouvantes pour certaines personnes affectées d'un côlon sensible".
Quant au traitement adéquat, il semblerait que l'usage de médicaments pour le traitement du syndrome du côlon irritable soit controversé. Selon les médecins, ils sont surtout utilisés à court terme pour soulager une constipation ou une diarrhée sévères, pour calmer les douleurs intenses et les spasmes du côlon ou pour soigner la dépression ou l'anxiété.
Il semble cependant qu'on obtienne de meilleurs résultats par l'éducation et la modification du régime alimentaire. En effet il est possible d'en réduire les symptômes par des mesures relativement simples. L'addition de fibres dans l'alimentation, selon la tolérance, est préconisée, et certaines techniques de relaxation peuvent aider les personnes que le stress affecte particulièrement.
En plus de modifier son régime alimentaire, il est recommandé de manger lentement (toujours consacrer au moins vingt minutes aux repas) en mastiquant bien les aliments. Il vaut mieux aussi éviter les aliments très chauds ou très froids. Il semble que le fait de prendre des petits repas entrecoupés de collations réussisse à plusieurs.
Après le repas du soir, attendre au moins deux heures avant d'aller au lit.
Et enfin, se ménager du temps pour faire de l'exercice (au moins trois fois par semaine) et pour se consacrer à des activités de loisir, afin de réduire le stress. Ce sont les recommandations qui reviennent chez tous des praticiens spécialistes du tube digestif.
De façon générale, les médicaments ne préviennent pas le SCI.
Vous serez vulnérable à ce problème tout au long de votre vie. Par contre, si vous faites une crise particulièrement sévère, votre médecin pourra vous prescrire des médicaments pour traiter votre symptôme principal. Par exemple, les médicaments antispasmodiques sont souvent prescrits pour diminuer les crampes lorsque la douleur est le symptôme dominant.
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En fait, les deux tiers des personnes saines qui ne souffrent pas du SCI disent éprouver des symptômes gastro-intestinaux (douleur ou dérangement intestinal, notamment), lorsqu'ils vivent du stress; ces symptômes sont encore plus manifestes chez les personnes souffrant du SCI. La recherche a pu établir que les situations de "stress aigu" (délais, examens, entrevues d'emploi ou conflits interpersonnels) tout comme les situations de "stress chronique" (soucis financiers, contraintes de temps ou problèmes familiaux) peuvent irriter le tube digestif.
Votre médecin pourra également vous prescrire un antidépresseur s'il juge que vos symptômes sont suffisamment sévères et que vous êtes déprimé. Les antidépresseurs ont démontré leur efficacité à améliorer les symptômes du SCI chez certains patients déprimés. Certains antidépresseurs soulagent efficacement la douleur et sont utiles, même si vous n'êtes pas déprimé.
D'ailleurs, "le fait de savoir que le syndrome du côlon irritable est un trouble bénin en dépit de ses symptômes contribue à réduire l'anxiété des personnes qui en sont affectées", confirme le Dr. Imane Smyej, psychologue. La personnalité joue de façon certaine un rôle favorisant les troubles digestifs. La thérapie comportementale cognitive pourrait ainsi trouver une place intéressante dans la prévention et la prise en charge du côlon irritable.
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Une étude internationale est venue confirmer le constat de nombreux praticiens à travers le globe. L'analyse a porté sur une population de 620 sujets. Chez certains d'entre eux, une colopathie fonctionnelle a été identifiée, majoritairement chez des femmes (76%).
Ces personnes étaient clairement plus anxieuses et plus stressées que les autres au moment de leurs troubles. Elles avaient également tendance à minimiser les symptômes afin de pouvoir poursuivre leur activité professionnelle.
C'est ce que l'on appelle le comportement du tout ou rien, le sujet se surpassant au travail au-delà de ses propres forces. Il existe donc des facteurs qui prédisposent au syndrome du côlon irritable : le sexe féminin, l'anxiété, le stress, le perfectionnisme négatif et le comportement du tout ou rien.
En revanche, la dépression n'était aucunement associée aux troubles intestinaux.
REPÈRES
Signes du SCI
> Ballonnement et gaz
> Besoin de retourner aux toilettes juste après avoir terminé une selle
> Besoin urgent de faire une selle
> Constipation
> Diarrhée
> Douleurs et crampes
Chez certaines personnes, le syndrome de l'intestin irritable ne cause que de légers ennuis tandis qu'il est beaucoup plus sérieux pour d'autres. La douleur, les crampes et les visites urgentes aux toilettes peuvent perturber les activités professionnelles et domestiques.
Les ballonnements et les gaz sont embarrassants, si bien que les personnes ne parlent pas de leurs problèmes. "Ces symptômes peuvent apparaître chaque jour, pendant une semaine ou un mois, puis disparaître, ou encore persister toute la vie", explique le spécialiste.
Ce syndrome est parfois chronique et certaines personnes le vivent comme un véritable handicap. "En plus de présenter un taux d'absentéisme plus élevé, les personnes affectées par ce problème connaissent une dégradation plus ou moins importante de leur qualité de vie. C'est un problème de santé très courant et les femmes semblent plus touchées que les hommes", confirme le Dr. Mustapha L., médecin du travail.
Pour expliquer le syndrome de l'intestin irritable, les spécialistes semblent hésiter.
Globalement, il est communément admis qu' "il modifie la vitesse de passage des aliments dans l'intestin : les phases de contraction et de relâchement des muscles intestinaux sont soit plus rapides, et donnent lieu à des épisodes de diarrhées, soit plus lents, et c'est la constipation.
Dans ce syndrome, on dit que l'intestin est hypersensible, puisque le passage du bol alimentaire (donc la distension des parois de l'intestin) entraîne des sensations douloureuses et des malaises", tente d'expliquer le Dr. Lamrani.
Le Dr. Maâti va plus loin dans son analyse : "Le système digestif possède, en quelque sorte, un système nerveux indépendant qui contrôle entièrement la digestion des aliments et leur élimination.
Ce n'est donc pas le cerveau qui est directement concerné dans le processus de digestion. Il semble cependant que le cerveau soit relié, d'une façon ou d'une autre, à l'activité de l'intestin. En effet, lorsque l'activité cérébrale est intense, il peut y avoir des conflits dans les messages envoyés par le cerveau au reste de l'organisme.
C'est pourquoi les périodes de stress seraient particulièrement éprouvantes pour certaines personnes affectées d'un côlon sensible".
Quant au traitement adéquat, il semblerait que l'usage de médicaments pour le traitement du syndrome du côlon irritable soit controversé. Selon les médecins, ils sont surtout utilisés à court terme pour soulager une constipation ou une diarrhée sévères, pour calmer les douleurs intenses et les spasmes du côlon ou pour soigner la dépression ou l'anxiété.
Il semble cependant qu'on obtienne de meilleurs résultats par l'éducation et la modification du régime alimentaire. En effet il est possible d'en réduire les symptômes par des mesures relativement simples. L'addition de fibres dans l'alimentation, selon la tolérance, est préconisée, et certaines techniques de relaxation peuvent aider les personnes que le stress affecte particulièrement.
En plus de modifier son régime alimentaire, il est recommandé de manger lentement (toujours consacrer au moins vingt minutes aux repas) en mastiquant bien les aliments. Il vaut mieux aussi éviter les aliments très chauds ou très froids. Il semble que le fait de prendre des petits repas entrecoupés de collations réussisse à plusieurs.
Après le repas du soir, attendre au moins deux heures avant d'aller au lit.
Et enfin, se ménager du temps pour faire de l'exercice (au moins trois fois par semaine) et pour se consacrer à des activités de loisir, afin de réduire le stress. Ce sont les recommandations qui reviennent chez tous des praticiens spécialistes du tube digestif.
De façon générale, les médicaments ne préviennent pas le SCI.
Vous serez vulnérable à ce problème tout au long de votre vie. Par contre, si vous faites une crise particulièrement sévère, votre médecin pourra vous prescrire des médicaments pour traiter votre symptôme principal. Par exemple, les médicaments antispasmodiques sont souvent prescrits pour diminuer les crampes lorsque la douleur est le symptôme dominant.
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Le volet psychologique
Bien que le syndrome du côlon irritable ne soit pas un trouble psychologique, les gens qui en sont atteints souffrent souvent d'anxiété, de dépression, de perte d'estime de soi et, possiblement, de sentiments de honte, de peur, de blâme de soi, de culpabilité et de colère.En fait, les deux tiers des personnes saines qui ne souffrent pas du SCI disent éprouver des symptômes gastro-intestinaux (douleur ou dérangement intestinal, notamment), lorsqu'ils vivent du stress; ces symptômes sont encore plus manifestes chez les personnes souffrant du SCI. La recherche a pu établir que les situations de "stress aigu" (délais, examens, entrevues d'emploi ou conflits interpersonnels) tout comme les situations de "stress chronique" (soucis financiers, contraintes de temps ou problèmes familiaux) peuvent irriter le tube digestif.
Votre médecin pourra également vous prescrire un antidépresseur s'il juge que vos symptômes sont suffisamment sévères et que vous êtes déprimé. Les antidépresseurs ont démontré leur efficacité à améliorer les symptômes du SCI chez certains patients déprimés. Certains antidépresseurs soulagent efficacement la douleur et sont utiles, même si vous n'êtes pas déprimé.
D'ailleurs, "le fait de savoir que le syndrome du côlon irritable est un trouble bénin en dépit de ses symptômes contribue à réduire l'anxiété des personnes qui en sont affectées", confirme le Dr. Imane Smyej, psychologue. La personnalité joue de façon certaine un rôle favorisant les troubles digestifs. La thérapie comportementale cognitive pourrait ainsi trouver une place intéressante dans la prévention et la prise en charge du côlon irritable.
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Le tout ou rien
Cette affection d'origine inconnue guette préférentiellement les femmes anxieuses, stressées et qui sont des travailleuses acharnées malgré leur gêne intestinale quotidienne.Une étude internationale est venue confirmer le constat de nombreux praticiens à travers le globe. L'analyse a porté sur une population de 620 sujets. Chez certains d'entre eux, une colopathie fonctionnelle a été identifiée, majoritairement chez des femmes (76%).
Ces personnes étaient clairement plus anxieuses et plus stressées que les autres au moment de leurs troubles. Elles avaient également tendance à minimiser les symptômes afin de pouvoir poursuivre leur activité professionnelle.
C'est ce que l'on appelle le comportement du tout ou rien, le sujet se surpassant au travail au-delà de ses propres forces. Il existe donc des facteurs qui prédisposent au syndrome du côlon irritable : le sexe féminin, l'anxiété, le stress, le perfectionnisme négatif et le comportement du tout ou rien.
En revanche, la dépression n'était aucunement associée aux troubles intestinaux.
REPÈRES
Signes du SCI
> Ballonnement et gaz
> Besoin de retourner aux toilettes juste après avoir terminé une selle
> Besoin urgent de faire une selle
> Constipation
> Diarrhée
> Douleurs et crampes
