Il fait sombre sur cette scène ce soir au sein du théâtre du Complexe Al Hourria !
Une atmosphère lugubre et un décor de désolation presque !
Un parfum de recueillement on dirait prône et impose son empreinte.
Une fois n'est pas coutume, toute cette audience, plutôt raffinée, répondait aux instructions impératives d'user de cette politesse des princes, une ponctualité exigée par le thème même d'un Tennessee Williams servi cru au grand plaisir des intellos, qui n'ont point boudé l'invitation de cette étroite collaboration, maintenant devenue un must entre le complexe Al Hourria et l'Institut français Fès-Meknès.
Sur les planches, un air de solitude et de désolation souffle ! Deux personnes : un homme chatoyant son mauvais whisky, et une dame confortablement installée sur sa … valise, meublant son temps de paroles, de tiges et d'autres choses dans l'attente d'un train qui ne viendra guère !
La scène est tout à fait simple dans son énorme complexité ! Pour y comprendre quelque chose, il aura fallu avoir côtoyé ce mastodonte du théâtre américain, Tennessee Williams, et surtout avoir goûté de l'anti-héros, et des déboires de l'homme moderne.
Latifa Ahrare est sublime. Ses paroles, si savamment articulées, ses gestes et mouvements, si éloquents, allaient donner un sacré charme à ce frêle décor que nous servait ce soir le talentueux Hssan Echair. Un petit échafaud en guise de table, ou probablement d'accoudoir de bar, tout juste là où est attablé le seul autre personnage, le mari, ou alors l'ex de la dame assise, plutôt installée à quelque pas.
Et puis pratiquement rien. Mais qu'à cela ne tienne, la comédienne, à travers ses mots, et surtout ses gestes multiples, frôlant le sensuel des fois, ses cigarettes plutôt mâchées que humées, ses mégots artistiquement crachés, le spectateur est donc initié à l'événement : un couple en pleine déconfiture, en plein déchirement, tout juste comme il y'en a partout, juste au coin de la rue, tiens !
On parle ! Chacun de son côté ! Des fois, on a l'impression qu'ils se parlent plutôt à eux même, chacun de son côté. Et on a tout à fait raison de le penser, c'est là du pur Tennessee Williams. Le lack of communication (absence de communication) est flagrant. On parle sans dire, et on s'entend sans s'écouter ! Les trains passent ! Encore une autre fantaisie, et la dame se lève, accourt vers un quai fictif, apprécie la vitesse, et revient pour s'affaisser sur sa valise.
Cette chose qui lui sert pratiquement à tout, même à son numéro d'équilibriste digne d'un trapéziste patenté !
Puis l'on donne l'impression de s'entendre. On va même jusqu'aux étreintes, et tout semble aller pour le mieux. De la réconciliation en l'air. Ah ! Que non ! La dame s'en va déballer toutes ses frusques dans une grande malle. Elle en retire une robe de … mariée, l'enfile, et pleure ses beaux souvenirs d'antan en toute réminiscence, tout en ignorant le présent et les promesses de tout réparer venant de son homme, complètement bourré malgré sa bouteille fracassée par la dame, il y a tout juste une minute.
Voici donc cette belle pièce de Tennessee Williams, «Parle moi comme la pluie», interprétéé par Khalid Mrimi, et mise en scène par la comédienne Latifa Ahrar.
Un beau régal pour l'esprit !
Une atmosphère lugubre et un décor de désolation presque !
Un parfum de recueillement on dirait prône et impose son empreinte.
Une fois n'est pas coutume, toute cette audience, plutôt raffinée, répondait aux instructions impératives d'user de cette politesse des princes, une ponctualité exigée par le thème même d'un Tennessee Williams servi cru au grand plaisir des intellos, qui n'ont point boudé l'invitation de cette étroite collaboration, maintenant devenue un must entre le complexe Al Hourria et l'Institut français Fès-Meknès.
Sur les planches, un air de solitude et de désolation souffle ! Deux personnes : un homme chatoyant son mauvais whisky, et une dame confortablement installée sur sa … valise, meublant son temps de paroles, de tiges et d'autres choses dans l'attente d'un train qui ne viendra guère !
La scène est tout à fait simple dans son énorme complexité ! Pour y comprendre quelque chose, il aura fallu avoir côtoyé ce mastodonte du théâtre américain, Tennessee Williams, et surtout avoir goûté de l'anti-héros, et des déboires de l'homme moderne.
Latifa Ahrare est sublime. Ses paroles, si savamment articulées, ses gestes et mouvements, si éloquents, allaient donner un sacré charme à ce frêle décor que nous servait ce soir le talentueux Hssan Echair. Un petit échafaud en guise de table, ou probablement d'accoudoir de bar, tout juste là où est attablé le seul autre personnage, le mari, ou alors l'ex de la dame assise, plutôt installée à quelque pas.
Et puis pratiquement rien. Mais qu'à cela ne tienne, la comédienne, à travers ses mots, et surtout ses gestes multiples, frôlant le sensuel des fois, ses cigarettes plutôt mâchées que humées, ses mégots artistiquement crachés, le spectateur est donc initié à l'événement : un couple en pleine déconfiture, en plein déchirement, tout juste comme il y'en a partout, juste au coin de la rue, tiens !
On parle ! Chacun de son côté ! Des fois, on a l'impression qu'ils se parlent plutôt à eux même, chacun de son côté. Et on a tout à fait raison de le penser, c'est là du pur Tennessee Williams. Le lack of communication (absence de communication) est flagrant. On parle sans dire, et on s'entend sans s'écouter ! Les trains passent ! Encore une autre fantaisie, et la dame se lève, accourt vers un quai fictif, apprécie la vitesse, et revient pour s'affaisser sur sa valise.
Cette chose qui lui sert pratiquement à tout, même à son numéro d'équilibriste digne d'un trapéziste patenté !
Puis l'on donne l'impression de s'entendre. On va même jusqu'aux étreintes, et tout semble aller pour le mieux. De la réconciliation en l'air. Ah ! Que non ! La dame s'en va déballer toutes ses frusques dans une grande malle. Elle en retire une robe de … mariée, l'enfile, et pleure ses beaux souvenirs d'antan en toute réminiscence, tout en ignorant le présent et les promesses de tout réparer venant de son homme, complètement bourré malgré sa bouteille fracassée par la dame, il y a tout juste une minute.
Voici donc cette belle pièce de Tennessee Williams, «Parle moi comme la pluie», interprétéé par Khalid Mrimi, et mise en scène par la comédienne Latifa Ahrar.
Un beau régal pour l'esprit !
