Après le Tour de France 2006, c'est tout le cyclisme, emporté par la vague de la plus grande course du monde, qui se prend à rêver de lendemains qui chantent.
Si c'est un nouvel Américain, Floyd Landis, qui a été sacré, le suspense a fait un retour fracassant sur les routes brûlantes et les violentes montagnes de France.
Trois fois Landis a pris le maillot jaune, trois fois il l'a perdu. Et Oscar Pereiro, petit Espagnol presque méconnu, a terminé deuxième à Paris.
Quand Armstrong gagnait le Tour dès le premier contre-la-montre, Landis a lui pris son temps, dominant la course avant de tout perdre puis de tout reprendre au terme d'une échappée en solitaire qui restera gravée dans les mémoires.
"C'est un tour porteur d'espoirs avec de vrais champions. Après le coup de balai, on ne va pas le considérer comme un sport qu'il faut mettre dans la ligne de mire", dit Jean-Marie Leblanc, directeur de son dernier Tour.
Les esprits chagrins diront que la course s'est faite sans Jan Ullrich, Ivan Basso ou Francisco Mancebo, renvoyés chez eux pour avoir prétendument flirté avec un obscur médecin espagnol.
"Notre favori, c'est le suspense", disait Leblanc samedi à l'occasion de sa dernière conférence de presse. L'ancien journaliste a dirigé 18 Tours. Le premier en 1989, quand Laurent Fignon avait perdu la course pour huit secondes, face à l'Américain Greg LeMond.
Le dernier a renvoyé tous les amoureux du cyclisme aux années d'Eddy Merckx.
Laissé pour mort après avoir pris un terrible bouillon dans l'ascension vers La Toussuire, Landis a bu une bière. Le lendemain, sans rire, il a lâché tout le monde dès le premier col de l'étape St Jean de Maurienne - Morzine. Tapis. Les CSC de Carlos Sastre et les T-Mobile d'Andreas Klüden ont laissé filer, se réservant pour la dernière difficulté du jour, le méchant col de Joux-Plane, où même Armstrong - bien lire Armstrong - a souffert un jour.
Seule la Caisse d'épargne d'Oscar Pereiro ne s'est pas économisée. Mais Landis a mouliné et repris ce qu'il avait perdu.
"L'exploit de Landis ne marquera pas que le Tour 2006 mais toute l'histoire du Tour", a dit Christian Prudhomme, successeur de Leblanc.
Derrière le succès de Landis, un homme, John Lelangue, a récupéré l'homme à la hanche qui flanche en morceaux, broyé par des années passées à porter les bidons du Boss.
Lelangue est jeune, il a été élevé dans la famille du vélo. Il a vu son père diriger les Tours de France de Merckx. Alors il n'a pas hésité à soutenir Landis quand il a dû, sous l'impulsion du Cannibale et de papa Robert, partir en opération commando.
"C'est un garçon de son temps, moderne, attentif aux nouvelles méthodes et à l'internationalisation du vélo", dit Leblanc, qui a pensé à passer le balai avant de quitter le Tour. La veille du départ à Strasbourg, la porte s'est refermée sur le nez d'Ullrich, Basso, Mancebo et de toute l'équipe Astana-Würth.
Les organisateurs du Tour, avec les équipes, ont décidé d'exclure de la course les coureurs impliqués dans l'enquête sur le scandale du dopage sanguin qui a éclaté en Espagne le 23 mai.
"Nous n'avons pas eu un début de tour calamiteux", soutient Leblanc. "C'était un début serein, délesté de l'atmosphère empoisonnée qui l'a précédé. Ensuite la route s'est ouverte." Et avec la retraite d'Armstrong, le Tour s'est privé des cinq premiers de l'édition précédente.
Il y a peut-être perdu quelques spectateurs sur les routes, mais y a gagné bon nombre de pulsations à la minute.
_______________________________
Voici les vainqueurs d'étapes de la 93e édition du Tour de France cycliste, remportée dimanche par l'Américain Floyd Landis, sociétaire de l'équipe Phonak :
Prologue (Strasbourg, 7,1 km contre-la-montre):
Thor Hushovd (NOR/Crédit Agricole).
- 1re étape (Strasbourg, 184,5 km):
Jimmy Casper (FRA/Cofidis).
- 2e étape (Esch-sur-Alzette, Luxembourg, 228,5 km):
Robbie McEwen (AUS/Davitamon).
- 3e étape (Valkenburg, Pays-Bas, 216,5 km):
Matthias Kessler (ALL/T-Mobile).
- 4e étape (Saint-Quentin, 207 km):
Robbie McEwen (AUS/Davitamon).
- 5e étape (Caen, 225 km):
Oscar Freire (ESP/Rabobank).
- 6e étape (Vitré, 189 km):
Robbie McEwen (AUS/Davitamon).
- 7e étape (Rennes, 52 km contre-la-montre):
Serhiy Honchar (UKR/T-Mobile).
- 8e étape (Lorient, 181 km):
Sylvain Calzati (FRA/AG2R).
- 9e étape (Dax, 169,5 km):
Oscar Freire
- 10e étape (Pau, 190,5 km):
Juan Miguel Mercado (ESP/Agritubel).
- 11e étape (Pla-de-Beret/Val d'Aran, Espagne,
206,5 km):
Denis Menchov (RUS/Rabobank).
- 12e étape (Carcassonne, 211,5 km):
Yaroslav Popovych (UKR/Discovery Channel).
- 13e étape (Montélimar, 230 km):
Jens Voigt (ALL/CSC).
- 14e étape (Gap, 180,5 km):
Pierrick Fédrigo (FRA/Bouygues Telecom).
- 15e étape (L'Alpe-d'Huez, 187 km):
Frank Schleck (LUX/CSC).
- 16e étape (La Toussuire, 182 km):
Michaël Rasmussen (DAN/Rabobank).
- 17e étape (Morzine, 200,5 km):
Floyd Landis (USA/Phonak).
- 18e étape (Mâcon, 197 km):
Matteo Tosatto (ITA/Quick Step).
- 19e étape (Montceau-les-Mines, 57 km
contre-la-montre):
Serhiy Honchar (UKR/T-Mobile).
- 20e étape (Paris Champs-Elysées, 154,5 km):
Thor Hushovd (NOR/Crédit Agricole)
_______________________________________
L'équipe Phonak a gagné près d'un demi-million d'euros dans le Tour de France cycliste remporté dimanche par son leader, l'Américain Floyd Landis.
La part la plus importante est représentée par le chèque de 450.000 euros remis à Landis.
A l'opposé de ce classement des prix, la formation Agritubel a ramené 15.200 euros, soit une moyenne de 1680 euros par coureur pour les trois semaines de course.
L'an passé, l'équipe du vainqueur (la Discovery Channel de Lance Armstrong) avait empoché 545.640 euros.
Le classement des prix:
1. Phonak 496.280 euros
2. Caisse d'Epargne 236.330
3. T-Mobile 219.660
4. CSC 160.580
5. Rabobank 141.870
6. Davitamon 137.820
7. Lampre 76.850
8. AG2R 75.800
9. Saunier Duval 71.170
10. Gerolsteiner 66.830
11. Crédit Agricole 52.240
12. Bouygues Telecom41.750
13. Milram 41.030
14. Cofidis 37.160
15. Discovery Channel34.130
16. Liquigas 33.130
17. Française des Jeux 31.710
18. Quick Step 30.970
19. Euskaltel 28.590
20. Agritubel 15.200
Si c'est un nouvel Américain, Floyd Landis, qui a été sacré, le suspense a fait un retour fracassant sur les routes brûlantes et les violentes montagnes de France.
Trois fois Landis a pris le maillot jaune, trois fois il l'a perdu. Et Oscar Pereiro, petit Espagnol presque méconnu, a terminé deuxième à Paris.
Quand Armstrong gagnait le Tour dès le premier contre-la-montre, Landis a lui pris son temps, dominant la course avant de tout perdre puis de tout reprendre au terme d'une échappée en solitaire qui restera gravée dans les mémoires.
"C'est un tour porteur d'espoirs avec de vrais champions. Après le coup de balai, on ne va pas le considérer comme un sport qu'il faut mettre dans la ligne de mire", dit Jean-Marie Leblanc, directeur de son dernier Tour.
Les esprits chagrins diront que la course s'est faite sans Jan Ullrich, Ivan Basso ou Francisco Mancebo, renvoyés chez eux pour avoir prétendument flirté avec un obscur médecin espagnol.
"Notre favori, c'est le suspense", disait Leblanc samedi à l'occasion de sa dernière conférence de presse. L'ancien journaliste a dirigé 18 Tours. Le premier en 1989, quand Laurent Fignon avait perdu la course pour huit secondes, face à l'Américain Greg LeMond.
Le dernier a renvoyé tous les amoureux du cyclisme aux années d'Eddy Merckx.
Laissé pour mort après avoir pris un terrible bouillon dans l'ascension vers La Toussuire, Landis a bu une bière. Le lendemain, sans rire, il a lâché tout le monde dès le premier col de l'étape St Jean de Maurienne - Morzine. Tapis. Les CSC de Carlos Sastre et les T-Mobile d'Andreas Klüden ont laissé filer, se réservant pour la dernière difficulté du jour, le méchant col de Joux-Plane, où même Armstrong - bien lire Armstrong - a souffert un jour.
Seule la Caisse d'épargne d'Oscar Pereiro ne s'est pas économisée. Mais Landis a mouliné et repris ce qu'il avait perdu.
"L'exploit de Landis ne marquera pas que le Tour 2006 mais toute l'histoire du Tour", a dit Christian Prudhomme, successeur de Leblanc.
Derrière le succès de Landis, un homme, John Lelangue, a récupéré l'homme à la hanche qui flanche en morceaux, broyé par des années passées à porter les bidons du Boss.
Lelangue est jeune, il a été élevé dans la famille du vélo. Il a vu son père diriger les Tours de France de Merckx. Alors il n'a pas hésité à soutenir Landis quand il a dû, sous l'impulsion du Cannibale et de papa Robert, partir en opération commando.
"C'est un garçon de son temps, moderne, attentif aux nouvelles méthodes et à l'internationalisation du vélo", dit Leblanc, qui a pensé à passer le balai avant de quitter le Tour. La veille du départ à Strasbourg, la porte s'est refermée sur le nez d'Ullrich, Basso, Mancebo et de toute l'équipe Astana-Würth.
Les organisateurs du Tour, avec les équipes, ont décidé d'exclure de la course les coureurs impliqués dans l'enquête sur le scandale du dopage sanguin qui a éclaté en Espagne le 23 mai.
"Nous n'avons pas eu un début de tour calamiteux", soutient Leblanc. "C'était un début serein, délesté de l'atmosphère empoisonnée qui l'a précédé. Ensuite la route s'est ouverte." Et avec la retraite d'Armstrong, le Tour s'est privé des cinq premiers de l'édition précédente.
Il y a peut-être perdu quelques spectateurs sur les routes, mais y a gagné bon nombre de pulsations à la minute.
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Les vainqueurs d'étapes
Voici les vainqueurs d'étapes de la 93e édition du Tour de France cycliste, remportée dimanche par l'Américain Floyd Landis, sociétaire de l'équipe Phonak :
Prologue (Strasbourg, 7,1 km contre-la-montre):
Thor Hushovd (NOR/Crédit Agricole).
- 1re étape (Strasbourg, 184,5 km):
Jimmy Casper (FRA/Cofidis).
- 2e étape (Esch-sur-Alzette, Luxembourg, 228,5 km):
Robbie McEwen (AUS/Davitamon).
- 3e étape (Valkenburg, Pays-Bas, 216,5 km):
Matthias Kessler (ALL/T-Mobile).
- 4e étape (Saint-Quentin, 207 km):
Robbie McEwen (AUS/Davitamon).
- 5e étape (Caen, 225 km):
Oscar Freire (ESP/Rabobank).
- 6e étape (Vitré, 189 km):
Robbie McEwen (AUS/Davitamon).
- 7e étape (Rennes, 52 km contre-la-montre):
Serhiy Honchar (UKR/T-Mobile).
- 8e étape (Lorient, 181 km):
Sylvain Calzati (FRA/AG2R).
- 9e étape (Dax, 169,5 km):
Oscar Freire
- 10e étape (Pau, 190,5 km):
Juan Miguel Mercado (ESP/Agritubel).
- 11e étape (Pla-de-Beret/Val d'Aran, Espagne,
206,5 km):
Denis Menchov (RUS/Rabobank).
- 12e étape (Carcassonne, 211,5 km):
Yaroslav Popovych (UKR/Discovery Channel).
- 13e étape (Montélimar, 230 km):
Jens Voigt (ALL/CSC).
- 14e étape (Gap, 180,5 km):
Pierrick Fédrigo (FRA/Bouygues Telecom).
- 15e étape (L'Alpe-d'Huez, 187 km):
Frank Schleck (LUX/CSC).
- 16e étape (La Toussuire, 182 km):
Michaël Rasmussen (DAN/Rabobank).
- 17e étape (Morzine, 200,5 km):
Floyd Landis (USA/Phonak).
- 18e étape (Mâcon, 197 km):
Matteo Tosatto (ITA/Quick Step).
- 19e étape (Montceau-les-Mines, 57 km
contre-la-montre):
Serhiy Honchar (UKR/T-Mobile).
- 20e étape (Paris Champs-Elysées, 154,5 km):
Thor Hushovd (NOR/Crédit Agricole)
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Près de 500.000 euros pour Phonak
L'équipe Phonak a gagné près d'un demi-million d'euros dans le Tour de France cycliste remporté dimanche par son leader, l'Américain Floyd Landis.
La part la plus importante est représentée par le chèque de 450.000 euros remis à Landis.
A l'opposé de ce classement des prix, la formation Agritubel a ramené 15.200 euros, soit une moyenne de 1680 euros par coureur pour les trois semaines de course.
L'an passé, l'équipe du vainqueur (la Discovery Channel de Lance Armstrong) avait empoché 545.640 euros.
Le classement des prix:
1. Phonak 496.280 euros
2. Caisse d'Epargne 236.330
3. T-Mobile 219.660
4. CSC 160.580
5. Rabobank 141.870
6. Davitamon 137.820
7. Lampre 76.850
8. AG2R 75.800
9. Saunier Duval 71.170
10. Gerolsteiner 66.830
11. Crédit Agricole 52.240
12. Bouygues Telecom41.750
13. Milram 41.030
14. Cofidis 37.160
15. Discovery Channel34.130
16. Liquigas 33.130
17. Française des Jeux 31.710
18. Quick Step 30.970
19. Euskaltel 28.590
20. Agritubel 15.200
