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Les pouvoirs publics ferment les yeux sur les «khataffa»

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Le transport par taxi clandestin observé ces dernières années à Casablanca a pris des proportions plus qu'alarmantes. L'activité est tout à fait banalisée.
Elle ne choque plus personne, y compris des pouvoirs publics qui semblent fermer les yeux sur le phénomène. Du coup, les stations improvisées par les «khataffa» voient le jour un peu partout dans la ville.

Certains rabatteurs rôdent même auprès des stations de taxis «réguliers», hélant les voyageurs d'un «Taxi! Taxi !». Le développement du phénomène semble être le résultat des carences et du dysfonctionnement du système de transport urbain. En premier lieu, L'insuffisance, voire l'absence de moyens de transport en commun dans les zones périphériques de la ville. Les opérateurs privés refusent de desservir certaines zones de la ville, sous prétexte que ces lignes ne sont pas rentables. Ensuite, l'absence de contrôle et de sanction à l'encontre des rabatteurs.

Les banlieusards sont obligés d'utiliser ce mode de locomotion pour vaquer à leurs occupations habituelles : école, travail, affaires, visites familiales… «Se rendre en ville est devenu un véritable casse tête, c'est pourquoi on se résigne à monter avec les «khatafa», déclare une femme qui habite à Sidi Maârouf. Le transport clandestin de voyageurs s'effectue dans de déplorables conditions de sécurité. «C'est vraiment lamentable d'être condamné à prendre ce genre de moyen de transport. Souvent on est entassé dans le véhicule comme du bétail», déplore un autre homme.

Face au dysfonctionnement du transport en commun, de nouveaux rabatteurs viennent gonfler les rangs de ce secteur informel.
Il faut dire que n'importe qui peut s'improviser chauffeur de taxi clandestin à Casablanca. Il suffit juste d'avoir une épave roulante et de proposer ses services dans des zones qui ne sont pas desservies par les moyens de transport appropriés. Contrairement aux titulaires d'un agrément de taxi qui utilisent des Mercedes 240, les «khattafa» roulent à bord de n'importe quelle marque.

Leur parc est composé de véhicules de marques différentes : Peugeot, Renault, Toyota, Nissan, Volkswagen, Fiat ... Toutes ces marques sont utilisées pour transporter en moyenne, 6 à 7 passagers dont 2 à 3 devant, à côté du chauffeur et 4 sur le siège arrière. Les «khattafa» n'opèrent plus dans la clandestinité. C'est le cas à la route de Médiouna près du terminus du bus 800. Là, ils opèrent au vu et au su de tout le monde et en toute impunité, comme si l'activité était régulière. Certains chauffeurs de taxi parlent de mafia organisée très puissante, difficile à combattre. Ils n'hésitent pas à menacer les chauffeurs réguliers qui leur demandent de déguerpir des stations de grands taxis.

Au niveau des tarifs, les taxis clandestins pratiquent des prix largement en dessous des prix pratiqués par les professionnels : 3 au lieu de 5 Dhs. L'activité est tout bénéfice. Ceux qui l'exercent n'ont ni charges, ni assurances à payer. Pour un chauffeur détenteur d'agrément, la situation est plus qu'inquiétante. Elle contribue à la faillite des professionnels du secteur. Les autorités locales semblent fermer les yeux sur ce phénomène.

Aucun plan de lutte contre le transport clandestin n'est mis en place. Plus que jamais, ce type de transport informel a pris une dimension importante au point que toute mise à niveau du secteur exige une stratégie adaptée capable d'enrayer les inégalités entre les différentes zones de la métropole responsables de l'émergence de ce phénomène
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