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Chaque jour, ma maman arrange ma cravate», déclare fièrement Loubna, âgée de 9 ans. Vêtus d'un tailleur bleu, d'une chemise rose pour les filles et bleu ciel pour les garçons et cravate en surplus, ces bambins ne cachent pas leur joie de porter un habit aussi raffiné que l'uniforme scolaire.
Celui-ci est appliqué à 100% à Skhirat. Cette réussite s'explique par l'intervention de plusieurs sociétés locales et l'appui de la commune. Le prix de l'uniforme varie entre 120 DH et 200 DH payés en quatre tranches. La différence de prix s'explique par le degré de pauvreté des élèves de l'école et par le nombre d'intervenants dans l'opération.
Pour Saida Bathaoui, chargée de la communication à l'association « Génération positive», ce projet qui vient en application de la note ministérielle N° 89 en date du 19 août 2005, est accompagné par plusieurs actions à caractère sociétal (équipements, sanitaires, ateliers…). L'objectif est de susciter l'intérêt des partenaires publics et privés pour participer au développement du milieu scolaire et à la création d'un climat favorable pour la scolarisation, surtout pour les écoles démunies.
En effet, le tablier, tenue scolaire adoptée par l'enseignement public et privé, ne parvient pas à atténuer les disparités sociales qui se reflètent souvent dans l'habillement. L'application de l'uniforme scolaire unifié vise à éliminer toute discrimination par l'habit et instaurer une éthique vestimentaire au sein des écoles.
Elle permet d'aider les parents défavorisés dans l'équipement vestimentaire de leurs enfants. Certains pays optent pour l'uniforme scolaire pour diverses raisons. D'abord par ce qu'il dispense de précieux enseignements aux enfants, dont le sens de l'humilité.
Mobilisation
Mohamed Belgnaoui, délégué de l'éducation nationale de Skhirat-Temara, souligne que «dans le monde, l'uniforme pour les élèves est la règle majoritaire : en Asie, mais aussi en Afrique et dans une grande partie du monde anglo-saxon…
Le responsable de l'éducation nationale de Skhirat-Temara, qui nous a reçu dans son bureau, le même jour de notre visite aux écoles de Skhirat, nous a indiqué que «depuis l'arrivée de Mme la directrice de l'Académie de l'éducation et de la formation de la région en 2003, l'heure est à la mobilisation de toutes les forces vives pour débattre des problèmes qui empêchent la réalisation d'une qualité satisfaisante dans le domaine de la gestion de la chose éducative».
C'est cette qualité de l'enseignement dispensé qui domine le quotidien du citoyen marocain, d'autant plus que le système éducatif au Maroc vit, depuis l'année 2000, au rythme des réformes qui ne cessent d'apporter du nouveau à chaque nouvelle année scolaire. L'école est aujourd'hui considérée comme le premier lieu d'exercice de la citoyenneté publique. Elle se doit de donner aux jeunes un espace d'expression et une marge de manœuvre plus adéquate.
M. Belgnaoui a également plaidé pour un rapprochement des opérateurs éducatifs, en vue de participer à la construction et à la rénovation des établissements scolaires et pour soutenir cette progression du taux de scolarisation qui devrait se traduire, à court et à moyen terme, par une expansion considérable au niveau de l'enseignement secondaire collégial et qualifiant, qui accueilleront des flux de plus en plus importants de promus issus du primaire. «La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs se caractérise par une forte poussée démographique dans l'axe Rabat-Salé et l'existence d'écoles anciennes, devenues vétustes», a-t-il observé.
De ce fait, il convient de mobiliser tous les moyens matériels et humains pour préparer l'infrastructure scolaire et éducative à répondre aux besoins de ce développement quantitatif, tout en oeuvrant pour améliorer la qualité de l'enseignement.
Dans ce cadre, une réunion présidée au cours du mois d'août dernier par le gouverneur a marqué le lancement de la politique d'appui social et d'encouragement de la généralisation de la tenue scolaire.
Aujourd'hui, la délégation souhaite marquer la rentrée scolaire 2007-2008 par l'instauration de la tenue scolaire dans le règlement interne de toutes les écoles. Le fournisseur est le groupe «Ihssan», une entreprise du secteur privé, qui opère dans l'événementiel et le marketing social.
Outre sa mission, ce distributeur exclusif au niveau de la province soutient différentes activités scolaires réalisées par la délégation, les écoles et l'Académie. Sa participation est concrétisée dans tous les événements de l'école Al Yassamine avec un projet de construction d'une salle multimédia, l'équipement de certaines écoles en matériel informatique, comme l'école Al Hatib Ibn Abi Baltaâ et la sensibilisation à l'environnement.
Solidarité
D'autres mécènes contribuent matériellement à la modernisation de ces écoles. Arabia Mimi, conseillère à l'Association des parents d'élèves insiste: «Nous saluons et encourageons cette initiative, qui ne fait aucune distinction entre le riche et le pauvre».
Les enseignants ne sont pas en reste. Selon Souad Bahssain, institutrice, l'uniforme scolaire a donné une image très esthétique aux enfants. Il les différencie des autres». Al Mustapha Anaflous, artiste caricaturiste et également professeur d'enseignement primaire, nous a fait savoir que le «seul hic reste la cravate. Les enfants ne s'y sont pas encore familiarisés.
Par ailleurs, un projet d'acquérir deux tenues par an à un prix abordable pour tous est en cours de finalisation».
En adoptant ce genre de facilités de paiement, la quasi-totalité des établissements scolaires primaires de la province de Skhirat-Temara tentent d'instaurer définitivement le port de l'uniforme. Environ 12.000 écoliers du primaire et collégiens ont bénéficié de l'uniforme scolaire jusqu'à maintenant. Plus de 5000 en ont bénéficié à titre gratuit.
Pour éviter les problèmes de non respect de l'uniforme, la délégation cherche à assurer deux tenues scolaires par an, avec un prix très raisonnable. Khadija Dadour, enseignante dans une classe de 34 élèves en CP1, pense que «cette initiative va permettre aux enfants d'y voir plus clair. Elle permet aussi d'embellir et de relooker l'espace scolaire».
Abderrahim Abid, enseignant, a de son côté, révélé que «c'est une bonne expérience, car elle permet de traiter tous les écoliers sur le même pied d'égalité»
Prochainement, il est même envisagé que chaque établissement aura sa propre tenue scolaire, avec un nouveau design et d'autres couleurs.
Pour Boubker Mohamed Chérif, chef de service des activités sociales, «l'expérience permet d'éradiquer le complexe entre les élèves provenant de différentes couches sociales; ce qui permettrait de réduire le taux de déperdition, surtout chez les filles».
Ali Al Younsi, directeur de l'école Al Hatib Ibn Abi Baltaâ, insiste sur le fait que «ce projet entre dans le cadre de l'Initiative nationale du développement humain». Son école a reçu environ 200 tenues scolaires cette année. Mounir Laâziz, directeur de l'école Ibn Zaidoune, qualifie de réussie cette expérience. M. Laâziz privilégie les activités parallèles à l'éducation. Grâce à cette méthodologie, son école a décroché le prix de l'innovation. Elle constitue un très bon exemple de l'école propre, après avoir introduit le système de recyclage des déchets.
REPÈRES
Communes rurales
> La préfecture de Skhirat-Témara a été créée en 1983 dans le cadre de la politique de décentralisation et de déconcentration administrative.
> 40% de la population vit dans des bidonvilles. 2/3 des communes sont rurales. Des dix communes existantes, six sont rurales.
> La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs se caractérise par une forte poussée démographique dans l'axe Rabat-Salé et l'existence d'écoles anciennes, devenues vétustes.
> Il y a 82.000 écoliers dont la moitié est dans l'enseignement primaire.
__________________________________
Les familles de ce quartier, situé à l'intérieur du périmètre urbain de la préfecture, souffrent particulièrement du froid et de la pluie, car leurs habitations précaires sont dépourvues de toute infrastructure (électrification, écoulement des eaux usées, ramassage des ordures...).
Exclus de la logique du réseau parce que résidant dans des formes d'habitat non réglementaires, ces citadins doivent faire preuve d'une ingéniosité toujours plus grande pour assurer leurs besoins quotidiens. Bref, pauvreté, manque d'hygiène, maladies, analphabétisme, insécurité et délinquance se mêlent pour former un quotidien de vie amer. La ville de Skhirat, depuis plusieurs décennies, subit un accroissement d'habitat insalubre multiforme.
Ce phénomène, dû aux effets conjugués de la poussée démographique et de l'exode rural, s'est accompagné de mutations socio-économiques et culturelles profondes, imposant des changements radicaux dans l'organisation sociale et spatiale des agglomérations.
Cela s'est traduit par le développement de noyaux d'habitat non réglementaire, construits sans plan d'ensemble, dépourvus de toute infrastructure de base et de tout équipement socioculturel, constituant ainsi de larges secteurs d'habitat insalubre mettant en péril la sécurité et la santé publiques.
La situation est devenue très préoccupante, puisque des milliers de personnes vivent encore dans des lieux qui ne disposent d'aucune des infrastructures nécessaires. C'est pourquoi plusieurs projets destinés à reloger des milliers de familles sont actuellement à l'étude.
Celui-ci est appliqué à 100% à Skhirat. Cette réussite s'explique par l'intervention de plusieurs sociétés locales et l'appui de la commune. Le prix de l'uniforme varie entre 120 DH et 200 DH payés en quatre tranches. La différence de prix s'explique par le degré de pauvreté des élèves de l'école et par le nombre d'intervenants dans l'opération.
Pour Saida Bathaoui, chargée de la communication à l'association « Génération positive», ce projet qui vient en application de la note ministérielle N° 89 en date du 19 août 2005, est accompagné par plusieurs actions à caractère sociétal (équipements, sanitaires, ateliers…). L'objectif est de susciter l'intérêt des partenaires publics et privés pour participer au développement du milieu scolaire et à la création d'un climat favorable pour la scolarisation, surtout pour les écoles démunies.
En effet, le tablier, tenue scolaire adoptée par l'enseignement public et privé, ne parvient pas à atténuer les disparités sociales qui se reflètent souvent dans l'habillement. L'application de l'uniforme scolaire unifié vise à éliminer toute discrimination par l'habit et instaurer une éthique vestimentaire au sein des écoles.
Elle permet d'aider les parents défavorisés dans l'équipement vestimentaire de leurs enfants. Certains pays optent pour l'uniforme scolaire pour diverses raisons. D'abord par ce qu'il dispense de précieux enseignements aux enfants, dont le sens de l'humilité.
Mobilisation
Mohamed Belgnaoui, délégué de l'éducation nationale de Skhirat-Temara, souligne que «dans le monde, l'uniforme pour les élèves est la règle majoritaire : en Asie, mais aussi en Afrique et dans une grande partie du monde anglo-saxon…
Le responsable de l'éducation nationale de Skhirat-Temara, qui nous a reçu dans son bureau, le même jour de notre visite aux écoles de Skhirat, nous a indiqué que «depuis l'arrivée de Mme la directrice de l'Académie de l'éducation et de la formation de la région en 2003, l'heure est à la mobilisation de toutes les forces vives pour débattre des problèmes qui empêchent la réalisation d'une qualité satisfaisante dans le domaine de la gestion de la chose éducative».
C'est cette qualité de l'enseignement dispensé qui domine le quotidien du citoyen marocain, d'autant plus que le système éducatif au Maroc vit, depuis l'année 2000, au rythme des réformes qui ne cessent d'apporter du nouveau à chaque nouvelle année scolaire. L'école est aujourd'hui considérée comme le premier lieu d'exercice de la citoyenneté publique. Elle se doit de donner aux jeunes un espace d'expression et une marge de manœuvre plus adéquate.
M. Belgnaoui a également plaidé pour un rapprochement des opérateurs éducatifs, en vue de participer à la construction et à la rénovation des établissements scolaires et pour soutenir cette progression du taux de scolarisation qui devrait se traduire, à court et à moyen terme, par une expansion considérable au niveau de l'enseignement secondaire collégial et qualifiant, qui accueilleront des flux de plus en plus importants de promus issus du primaire. «La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs se caractérise par une forte poussée démographique dans l'axe Rabat-Salé et l'existence d'écoles anciennes, devenues vétustes», a-t-il observé.
De ce fait, il convient de mobiliser tous les moyens matériels et humains pour préparer l'infrastructure scolaire et éducative à répondre aux besoins de ce développement quantitatif, tout en oeuvrant pour améliorer la qualité de l'enseignement.
Dans ce cadre, une réunion présidée au cours du mois d'août dernier par le gouverneur a marqué le lancement de la politique d'appui social et d'encouragement de la généralisation de la tenue scolaire.
Aujourd'hui, la délégation souhaite marquer la rentrée scolaire 2007-2008 par l'instauration de la tenue scolaire dans le règlement interne de toutes les écoles. Le fournisseur est le groupe «Ihssan», une entreprise du secteur privé, qui opère dans l'événementiel et le marketing social.
Outre sa mission, ce distributeur exclusif au niveau de la province soutient différentes activités scolaires réalisées par la délégation, les écoles et l'Académie. Sa participation est concrétisée dans tous les événements de l'école Al Yassamine avec un projet de construction d'une salle multimédia, l'équipement de certaines écoles en matériel informatique, comme l'école Al Hatib Ibn Abi Baltaâ et la sensibilisation à l'environnement.
Solidarité
D'autres mécènes contribuent matériellement à la modernisation de ces écoles. Arabia Mimi, conseillère à l'Association des parents d'élèves insiste: «Nous saluons et encourageons cette initiative, qui ne fait aucune distinction entre le riche et le pauvre».
Les enseignants ne sont pas en reste. Selon Souad Bahssain, institutrice, l'uniforme scolaire a donné une image très esthétique aux enfants. Il les différencie des autres». Al Mustapha Anaflous, artiste caricaturiste et également professeur d'enseignement primaire, nous a fait savoir que le «seul hic reste la cravate. Les enfants ne s'y sont pas encore familiarisés.
Par ailleurs, un projet d'acquérir deux tenues par an à un prix abordable pour tous est en cours de finalisation».
En adoptant ce genre de facilités de paiement, la quasi-totalité des établissements scolaires primaires de la province de Skhirat-Temara tentent d'instaurer définitivement le port de l'uniforme. Environ 12.000 écoliers du primaire et collégiens ont bénéficié de l'uniforme scolaire jusqu'à maintenant. Plus de 5000 en ont bénéficié à titre gratuit.
Pour éviter les problèmes de non respect de l'uniforme, la délégation cherche à assurer deux tenues scolaires par an, avec un prix très raisonnable. Khadija Dadour, enseignante dans une classe de 34 élèves en CP1, pense que «cette initiative va permettre aux enfants d'y voir plus clair. Elle permet aussi d'embellir et de relooker l'espace scolaire».
Abderrahim Abid, enseignant, a de son côté, révélé que «c'est une bonne expérience, car elle permet de traiter tous les écoliers sur le même pied d'égalité»
Prochainement, il est même envisagé que chaque établissement aura sa propre tenue scolaire, avec un nouveau design et d'autres couleurs.
Pour Boubker Mohamed Chérif, chef de service des activités sociales, «l'expérience permet d'éradiquer le complexe entre les élèves provenant de différentes couches sociales; ce qui permettrait de réduire le taux de déperdition, surtout chez les filles».
Ali Al Younsi, directeur de l'école Al Hatib Ibn Abi Baltaâ, insiste sur le fait que «ce projet entre dans le cadre de l'Initiative nationale du développement humain». Son école a reçu environ 200 tenues scolaires cette année. Mounir Laâziz, directeur de l'école Ibn Zaidoune, qualifie de réussie cette expérience. M. Laâziz privilégie les activités parallèles à l'éducation. Grâce à cette méthodologie, son école a décroché le prix de l'innovation. Elle constitue un très bon exemple de l'école propre, après avoir introduit le système de recyclage des déchets.
REPÈRES
Communes rurales
> La préfecture de Skhirat-Témara a été créée en 1983 dans le cadre de la politique de décentralisation et de déconcentration administrative.
> 40% de la population vit dans des bidonvilles. 2/3 des communes sont rurales. Des dix communes existantes, six sont rurales.
> La région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaërs se caractérise par une forte poussée démographique dans l'axe Rabat-Salé et l'existence d'écoles anciennes, devenues vétustes.
> Il y a 82.000 écoliers dont la moitié est dans l'enseignement primaire.
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Pauvreté et manque d'hygiène
Les bambins de l'école Al Yassamine vivent dans une grande promiscuité. La directrice ne cache pas son amertume en nous disant que son établissement scolaire se trouve érigé sur une zone marécageuse à proximité du tristement célèbre bidonville appelé «Douar Tnaja ou Douar Jdid» et constitué de trois agglomérations : Massira, Boukhriss et M'haijar.Les familles de ce quartier, situé à l'intérieur du périmètre urbain de la préfecture, souffrent particulièrement du froid et de la pluie, car leurs habitations précaires sont dépourvues de toute infrastructure (électrification, écoulement des eaux usées, ramassage des ordures...).
Exclus de la logique du réseau parce que résidant dans des formes d'habitat non réglementaires, ces citadins doivent faire preuve d'une ingéniosité toujours plus grande pour assurer leurs besoins quotidiens. Bref, pauvreté, manque d'hygiène, maladies, analphabétisme, insécurité et délinquance se mêlent pour former un quotidien de vie amer. La ville de Skhirat, depuis plusieurs décennies, subit un accroissement d'habitat insalubre multiforme.
Ce phénomène, dû aux effets conjugués de la poussée démographique et de l'exode rural, s'est accompagné de mutations socio-économiques et culturelles profondes, imposant des changements radicaux dans l'organisation sociale et spatiale des agglomérations.
Cela s'est traduit par le développement de noyaux d'habitat non réglementaire, construits sans plan d'ensemble, dépourvus de toute infrastructure de base et de tout équipement socioculturel, constituant ainsi de larges secteurs d'habitat insalubre mettant en péril la sécurité et la santé publiques.
La situation est devenue très préoccupante, puisque des milliers de personnes vivent encore dans des lieux qui ne disposent d'aucune des infrastructures nécessaires. C'est pourquoi plusieurs projets destinés à reloger des milliers de familles sont actuellement à l'étude.
