Quoi de plus normal que d'acheter de la viande dans une boucherie. La particularité est que la nôtre se situe à la rue Zaouïa. Dans cette ruelle du quartier Derb Ghalef, les multiples boucheries se ressemblent. Elles étalent toutes morceaux de viande, abats, tripes, pieds de veau et carcasses de bovins sur les planchers pleins de sang et qui attirent tous les insectes du quartier.
Pas la peine de se demander sur les normes d'hygiène, il n'en existe pas. Normal, les bêtes sont abattues dans les locaux des boucheries loin de tout contrôle sanitaire. «Notre viande est saine. On est des pros, s'il y avait une maladie, on l'aurait très vite repérée », nous lance un boucher qui ne semble pas apprécier les indiscrets à l'instar de ses voisins. Pourtant, il y a de quoi être inquiet selon les propos du vétérinaire « Chaque bête doit subir un contrôle minutieux avant de la commercialiser ».
Et d'ajouter que mêmes les vétérinaires peuvent être piégés par des maladies difficilement percevables. Les bouchers de la rue Zaouïa se vantent également de vendre de la viande fraîche, abattue le même jour. « Mauvais raisonnement », nous dit un responsable des abattoirs qui estime que la viande doit être stockée dans les frigos pour réessuyage avant de la présenter aux consommateurs.
Cette démarche permet de rendre la viande plus tendre, mais aussi de garantir qu'elle est 100 % salubre. Apparemment, aucune règle d'hygiène, dans ce marché de Derb Ghalef, ne concorde avec les normes établies par les services vétérinaires. Pourtant, ceci ne semble pas gêner les nombreux clients qui sont plus vigilants sur les prix que sur les tampons sanitaires.
En plus des petites bourses du quartier, les boucheries de la rue Zaouïa attirent également des clients plus aisés ainsi que des propriétaires de fast-foods qui cherchent à économiser jusqu'à 10 DH par kilo. « La marge d'économie est plus importante ici quand on s'approvisionne en grande quantité », affirme un habitué de la rue Zaouïa. « Je ne prends de ce marché que les tripes.
Ils ne sont pas chères (20 DH) et il n'y a aucun risque qu'elles soient contaminées comme la viande. Du moins, je n'ai jamais eu de problèmes de santé à cause de cela », nous lance un autre client. Rien ne semble déranger la clientèle des boucheries Zaouïa. Pis, ils croient que c'est une saine habitude qu'on devrait généraliser.
«A force de manger des produits contrôlés, les gens ont perdu leur appétit. Il suffit de regarder la bonne mine des personnes qui mangent la viande des souks et de la campagne pour constater les bienfaits de cette viande fraîche », nous explique avec confiance cette vieille femme et fidèle cliente du marché. Pour elle, les produits bios et la viande clandestine vont en pair.
Malheureusement, à bon ou mal escient, 60 % des Casablancais continuent de manger de la viande non contrôlée. A chaque consommation, ils risquent la tuberculose et toutes sortes de maladies parasitaires. Les commissions spécialisées dans la détection des viandes d'origine foraine et clandestine mises en place, ont donc du pain sur la planche.
Toutefois, le sous-effectif des services vétérinaires ne permet pas de contrôler tous les points de vente éparpillés entre les quartiers populaires, les campagnes et les souks de la périphérie, notamment Médiouna, Had Soualem, Bouskoura et Tit Mellil. En l'absence de contrôle sanitaire, les marchands de viande clandestine peuvent tout se permettre. Des bêtes saines, malades ou mourantes, ils ne cherchent que la bonne occasion pour faire un maximum de bénéfices.
Et même s'ils se font choper, ils ne risquent qu'une amende de quelques milliers de dirhams et dix jours de fermeture. Ainsi, ils n'hésitent pas beaucoup avant d'abattre les bêtes eux-mêmes au lieu de débourser plus de 900 DH par tête dans un abattoir agréé. Et pour cause, l'installation des abattoirs modernes n'a pas connu de grands succès.
En effet, ils ne fournissent que 22.000 tonnes sur les 80.000 consommées annuellement par les Casablancais. Entre contrôle vétérinaire, chambres frigorifiques et marquage de viande, les bouchers se trouvent gagnés par la concurrence déloyale de la viande clandestine.
Les chevillards, de leur part, réclament une baisse des taxes payées lors de l'abattage. A savoir que dans les abattoirs modernes, un chevillard paie environ une taxe de 900 DH par bovin alors que dans la filière rurale de Had Soualem, l'abattage de veau est taxé à 120 DH. La différence de prix s'explique par l'absence de local réfrigéré et d'eau courante.
Dans ces locaux d'abattage, les 400 litres d'eau par bête prévus par les normes internationales sont remplacés par des filets de sang. Les carcasses traînent à même le sol et aucune norme d'hygiène n'est respectée. Une fois abattue, la viande n'est en aucun cas transportée dans des conditions sanitaires. Loin s'en faut, elle est trimbalée dans des fourgonnettes pleines de poussière.
Ces bouchers ne manquent donc aucune occasion pour faire des économies au détriment de la santé du citoyen, que ce soit sur les frais des abattoirs que du local, des équipements et du transport. Face à ce constat, une campagne de sensibilisation pour les consommateurs s'impose. S'ils ne peuvent pas inspecter les locaux du boucher, ces derniers doivent au moins vérifier l'existence du tampon vétérinaire.
Pas la peine de se demander sur les normes d'hygiène, il n'en existe pas. Normal, les bêtes sont abattues dans les locaux des boucheries loin de tout contrôle sanitaire. «Notre viande est saine. On est des pros, s'il y avait une maladie, on l'aurait très vite repérée », nous lance un boucher qui ne semble pas apprécier les indiscrets à l'instar de ses voisins. Pourtant, il y a de quoi être inquiet selon les propos du vétérinaire « Chaque bête doit subir un contrôle minutieux avant de la commercialiser ».
Et d'ajouter que mêmes les vétérinaires peuvent être piégés par des maladies difficilement percevables. Les bouchers de la rue Zaouïa se vantent également de vendre de la viande fraîche, abattue le même jour. « Mauvais raisonnement », nous dit un responsable des abattoirs qui estime que la viande doit être stockée dans les frigos pour réessuyage avant de la présenter aux consommateurs.
Cette démarche permet de rendre la viande plus tendre, mais aussi de garantir qu'elle est 100 % salubre. Apparemment, aucune règle d'hygiène, dans ce marché de Derb Ghalef, ne concorde avec les normes établies par les services vétérinaires. Pourtant, ceci ne semble pas gêner les nombreux clients qui sont plus vigilants sur les prix que sur les tampons sanitaires.
En plus des petites bourses du quartier, les boucheries de la rue Zaouïa attirent également des clients plus aisés ainsi que des propriétaires de fast-foods qui cherchent à économiser jusqu'à 10 DH par kilo. « La marge d'économie est plus importante ici quand on s'approvisionne en grande quantité », affirme un habitué de la rue Zaouïa. « Je ne prends de ce marché que les tripes.
Ils ne sont pas chères (20 DH) et il n'y a aucun risque qu'elles soient contaminées comme la viande. Du moins, je n'ai jamais eu de problèmes de santé à cause de cela », nous lance un autre client. Rien ne semble déranger la clientèle des boucheries Zaouïa. Pis, ils croient que c'est une saine habitude qu'on devrait généraliser.
«A force de manger des produits contrôlés, les gens ont perdu leur appétit. Il suffit de regarder la bonne mine des personnes qui mangent la viande des souks et de la campagne pour constater les bienfaits de cette viande fraîche », nous explique avec confiance cette vieille femme et fidèle cliente du marché. Pour elle, les produits bios et la viande clandestine vont en pair.
Malheureusement, à bon ou mal escient, 60 % des Casablancais continuent de manger de la viande non contrôlée. A chaque consommation, ils risquent la tuberculose et toutes sortes de maladies parasitaires. Les commissions spécialisées dans la détection des viandes d'origine foraine et clandestine mises en place, ont donc du pain sur la planche.
Toutefois, le sous-effectif des services vétérinaires ne permet pas de contrôler tous les points de vente éparpillés entre les quartiers populaires, les campagnes et les souks de la périphérie, notamment Médiouna, Had Soualem, Bouskoura et Tit Mellil. En l'absence de contrôle sanitaire, les marchands de viande clandestine peuvent tout se permettre. Des bêtes saines, malades ou mourantes, ils ne cherchent que la bonne occasion pour faire un maximum de bénéfices.
Et même s'ils se font choper, ils ne risquent qu'une amende de quelques milliers de dirhams et dix jours de fermeture. Ainsi, ils n'hésitent pas beaucoup avant d'abattre les bêtes eux-mêmes au lieu de débourser plus de 900 DH par tête dans un abattoir agréé. Et pour cause, l'installation des abattoirs modernes n'a pas connu de grands succès.
En effet, ils ne fournissent que 22.000 tonnes sur les 80.000 consommées annuellement par les Casablancais. Entre contrôle vétérinaire, chambres frigorifiques et marquage de viande, les bouchers se trouvent gagnés par la concurrence déloyale de la viande clandestine.
Les chevillards, de leur part, réclament une baisse des taxes payées lors de l'abattage. A savoir que dans les abattoirs modernes, un chevillard paie environ une taxe de 900 DH par bovin alors que dans la filière rurale de Had Soualem, l'abattage de veau est taxé à 120 DH. La différence de prix s'explique par l'absence de local réfrigéré et d'eau courante.
Dans ces locaux d'abattage, les 400 litres d'eau par bête prévus par les normes internationales sont remplacés par des filets de sang. Les carcasses traînent à même le sol et aucune norme d'hygiène n'est respectée. Une fois abattue, la viande n'est en aucun cas transportée dans des conditions sanitaires. Loin s'en faut, elle est trimbalée dans des fourgonnettes pleines de poussière.
Ces bouchers ne manquent donc aucune occasion pour faire des économies au détriment de la santé du citoyen, que ce soit sur les frais des abattoirs que du local, des équipements et du transport. Face à ce constat, une campagne de sensibilisation pour les consommateurs s'impose. S'ils ne peuvent pas inspecter les locaux du boucher, ces derniers doivent au moins vérifier l'existence du tampon vétérinaire.
