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Accueil next L'humain au centre de l'action future

Le retour aux sources

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Le festiva de la musique andalouse, organisé en étroite collaboration avec le Conseil de la Ville, a connu la participation de plusieurs orchestres de cette belle musique émanant des villes reconnues pour ce beau met, telles Tanger, Tétouan, Rabat et bien sûr la Capitale Spirituelle, Fès.

C'est ainsi donc que trois jours durant, les milliers de fans du Rbab et du violon, ont pu apprécier les Hgaz, Dorj El Maya et autres Sanàat Touchih, Sanàat Rmel, et j'en passe très volontiers élaborés par les maîtres en la matière au sein des orchestres du Conservatoire de Tanger, celui de Tétouan, ou alors l'Orchestre Mohammed Labrihi, et celui de Abdelkjrim Raiss de Fés, ainsi que l' Orchestre El Baat de Rabat. Echelonnée sur trois journées, cette 11e édition aura connu un succès éclatant, puisqu'elle devait engendrer une bonne ruée de mélomanes, avides de ce met Ô combien délicat ! venant de tous les coins et recoins du Royaume.

Inutile de tenter de convoiter une place au sein de la grande salle de Jnane Fès en dernière minute si une réservation en bonne et due forme n'avait été faite auparavant. Et donc les trois soirées clôturant ces journées dudit festival affichaient à chaque échéance un sold-out des plus soutenus.


La première soirée a été animée par les deux orchestres de Mohammed Labrihi et celui de Chabab Al Andalous dirigés respectivement par les artistes Anas Attar et Mohammed Amin Doubi, qui devait ouvrir l'édition par Mizan Koddam El HIjaz Lamcharki, et Mizan Koddam El Maya. Le lendemain, la soirée du vendredi fut octroyée aux orchestres El Baat ainsi que celui du Conservatoire de Tétouan sous la direction de Abdefettah Benmoussa et Mehdi Chaachoue, pour bercer l'assistance aux rythmes des Mizan Dorj El Maya, et Mizan Btayhi Ras Eddayl.


La soirée de clôture du festival était animée à son tour par les Orchestres de Abderlkrim Raiss, sous la direction du Professeur Mohammed Briouel, qui proposa un beau Mizan Bassit Irak El Ajam, avant de céder le témoin à son confrère, Ahmed Zitouni et son orchestre du Conservatoire de Tanger pour ses Mizan Kaim Oua Nisf Ar-rasd, et Mizan Kaim Oua Nisf En-nahaouand.

Cette ultime soirée fut ouverte par une séance oratoire durant laquelle plusieurs personnalités, dont le Wali de la région Fes-Boulemane, devaient rendre l'hommage qui s'impose à Feu Haj Mohammed Touizi, à qui cette édition fut dédiée, ainsi que louer les efforts et contributions de tous ceux qui ont aidé pour que ce festival ait lieu, et connaisse ce grand succès.

Cette édition du festival démontre, si besoin est, et une fois de plus, que cette musique de tradition ancestrale est toujours vivante dans l'âme des Marocains grâce à sa beauté classique qui n'aura pas pris une seule ride avec l'écoulement des siècles, grâce à un ensemble d'orchestres de renom, formés d'artistes de talent, et grâce à des associations et à un public de connaisseurs émanant des différentes villes du Royaume.

Cette onzième édition du Festival de la Musique Andalouse Marocaine a connu aussi l'organisation de séances d'étude. A savoir celle d'un cours de Master Classes tenue dans le bâtiment historique du conservatoire Dar Adyel, situé au coeur de l'ancienne Médina de Fès, et celle d'un colloque dont le thème n'était autre que : La Musique Andalouse Marocaine à travers l'Histoire, tenu au complexe culturel municipal de Fès (al Houria) fraîchement construit sur l'avenue de la Palestine. Ce colloque devait retracer les phases essentielles de l'histoire de la musique andalouse marocaine, sa condition actuelle, ses horizons d'avenir, les dangers qui la guettent dans un monde en plein changement, et les moyens de la préserver et la perpétuer.

Une grande satisfaction à tout égard était affichée par les responsables organisateurs dudit festival. A l'instar de ce que Rachid Bennani, directeur exécutif du festival, devait nous déclarer à l'issue de la soirée de clôture : «Nous croyons que pour assurer à un festival les conditions de réussite, il faut, tout d'abord, que son thème général soit inspiré de l'identité culturelle de la ville où il est organisé et qu'il réponde aux attentes du public ciblé.

Le Festival de Fès de la musique andalouse marocaine répond tout à fait à cette condition, car la ville de Fès, à l'instar des autres anciennes villes du Maroc comme Rabat, Tétouan, Marrakech, Tanger, Méknes, et Taza entre autres, nourrissent un profond attachement à notre patrimoine musical. Des associations de connaisseurs de ces musiques et une pléiade de chercheurs animent chacune de ces villes. C'est exactement ce public initié qui est ciblé, en premier lieu, par notre festival; et c'est lui-même la première raison de toute réussite de notre festival… Les grands orchestres de renom, formés d'artistes de talent, soucieux de présenter toujours les chansons rares et les mélodies presque oubliées de notre patrimoine représentent notre deuxième raison d'être, et notre deuxième facteur de réussite.

Ces mêmes orchestres ont besoin d'un espace favorable à leurs créations, et d'un public formé de connaisseurs pour bien apprécier et juger à sa juste valeur l'effort fourni par chacun de ces orchestres et de ces artistes. Si nous ajoutons à cela la renommée de Fès comme lieu privilégié de la mémoire arabo-mauresque, nous n'avons plus que l'effort d'organiser et de recevoir , et c'est ce que nous nous efforçons de bien faire.» Mr Driss Srairi, chercheur et grand connaisseur de la musique andalouse marocaine, l'un des conférenciers qui ont animé le colloque du festival, pense que «la musique andalouse dans le passé était omniprésente dans les maisons des notables et des chorfas dans toutes les cités du Maroc, elle était présente dans les Zaouias et dans les cafés populaires.

Puis avec l'avènement de la radio et de la télévision, cette musique a accédé à tous les foyers et a gagné davantage d'adeptes. Mais cet épanouissement n'a pas été total, car la musique andalouse allait fort malheureusement perdre le soutien des autorités de tutelle, ainsi que l'appui des medias. Ainsi suggérons-nous, pour remédier à cet état alarmant de notre patrimoine culturel, un certain nombre de suggestions, dont :
1 - L'encouragement et l'encadrement des artistes et la multiplication des occasion de rencontres.
2 – L'amélioration de la condition sociale des artistes de ce patrimoine pour qu'ils se sentent à l'abri du besoin et de la tentation du gain facile.
3 - La création d'un canal de télévision consacré aux arts du patrimoine.
4 –Et la création d'un site Internet consacré aux études spécialisées et aux enregistrements audio et audiovisuels, ce qui facilitera l'accès et la compréhension de notre patrimoine.»
* Pour plus de détails sur les programmes de ce festival, consulter le site Internet suivant : http://fes-culture.myftp.org/ )
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