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Mais où sont passés les cinémas ?

La production augmente, le nombre de salles de projection diminue
D'après un accord entre le Centre cinématographique marocain (CCM), la Société nationale de la radio télévision (SNRT) et la chaîne 2M, devenu effectif depuis un peu plus d'un an

Mais où sont passés les cinémas ?
Bon an mal an, la production cinématographique marocaine ne dépassait guère 5 longs métrages et une dizaine de courts. De 1980, l'année de la création du Fonds d'aide à la production cinématographique, à 1987, le nombre des productions n'a pas dépassé la quarantaine, 35 pour être plus précis, à raison de cinq films par an. Depuis, le nombre a évolué en dents de scie atteignant la quinzaine durant les dernières années en plus d'une quarantaine de courts.

C'est vrai que la production régulièrement assurée de trente films annuellement donnera certainement un coup de fouet à l'activité cinématographique au Maroc.

Il y a déjà fort à faire pour les professionnels du cinéma et de la télévision au cours de l'année grâce à ce qui se produit jusqu'à présent comme images, mais surtout grâce aux effets Ouarzazate et les productions étrangères qui affluent de plus en plus vers le pays.

On comprendra que 30 films supplémentaires auront l'effet d'une manne pour tout le monde, réalisateurs comme comédiens ou techniciens qui doivent s'attendre à avoir encore plus de pain sur la planche. Il y a un hic cependant dans ce tableau idyllique. On le sait pour avoir vu les résultats sur le petit écran, les chaînes de télévision en général, les marocaines d'autant plus, pour des raisons d'ordre financière, font d'habitude dans la production à petit budget, destinée qui plus est, à alimenter essentiellement les grilles de leurs programmes.

Parler du « renouveau du cinéma national » comme le risquent certains dans ce cas, serait plus une figure de rhétorique que l'expression d'une réalité tangible. L'expérience dans d'autres pays arabes, tels le Liban, la Syrie, la Jordanie et même l'Egypte dont l'industrie cinématographique ne date pourtant pas d'hier, est là pour montrer que la quantité du produit ne fait pas nécessairement du cinéma.

Et certainement pas du grand cinéma. Aucun de ces pays, pourtant très entreprenant, n'a su se faire une petite place dans les grands rendez-vous internationaux du cinéma.

Le Maroc pourrait-il faire mieux ?
N'insultons pas l'avenir cependant, tant il est vrai que la régularité de la production sur toute l'année ; la disponibilité financière pour un secteur budgétivore comme le cinéma, aura certainement un effet d'entraînement sur toute l'activité, à commencer par l'affluence de nouveaux talents, la professionnalisation des métiers du cinéma à tous les niveaux et par voie de conséquence l'amélioration probable de la qualité.

Dans l'immédiat cependant, il est des problèmes sur lesquelles il faudrait bien que les responsables du secteur se penchent. Le plus visible est celui des salles de projection qui font peau de chagrin à ce qu'il paraît au fil des ans.

Le problème n'est pas nouveau. Il se pose depuis la fin des années 70 en fait, suite à l'irruption de la télévision dans les foyers et l'apparition en masse de la vidéo qui ont tôt fait tourner le dos du public aux salles obscures un peu partout dans le monde, y compris chez-nous. Au cours des années 90, un train de mesures avait été pris par le CCM dans l'espoir de sauver la situation avec quelques succès, mais beaucoup d'illusions cependant.

On en est là aujourd'hui : de 250 salles en 1980 -chiffre déjà en forte diminution par rapport aux années 70- il ne reste aujourd'hui que 150 sur tout le territoire.
Les propriétaires pointent un doigt accusateur vers le piratage, devenu il est vrai, une véritable industrie, mais le problème, semble-t-il est un peu plus compliqué que ça.

Les nouvelles technologies, qui permettent aujourd'hui d'avoir son cinéma chez soi, ont certainement à voir avec la désaffection du public à l'égard du cinéma, de même la profusion de l'offre cinématographique qui provient de partout dans le monde. Il faut se faire à l'idée que les salles de cinéma ne peuvent plus avoir la même fonction que par le passé où elles avaient le monopole de l'offre.
Viendrait-il le jour où on aura une production cinématographique consistante mais pas de salles où les donner à voir ?
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Adieu la salle “Triomphe” !

Le cinéma Triomphe, l'un des monuments de la ville de Casablanca est le dernier à connaître le sort qui menace toutes les salles obscures. Déjà réaménagé au milieu des années 90, il est en train aujourd'hui d'être démoli, et bientôt effacé des mémoires.

Il n'est pas le seul dans la ville. Le prestigieux cinéma Royale de la rue Aït Aflman, plus connu sous le nom de cinéma Malakia, pour avoir été inauguré par S.M. Mohammed V au début de l'indépendance, et qui fut pendant un demi- siècle, l'orgueil du quartier Derb Soltan, a semble-t-il fait de même un peu avant le Zahara. Pour mémoire, le cinéma Mauritania avait déjà fermé il y a des années déjà.

Ce n'est un secret pour personne, le nombre de salles de cinéma n'en finit pas de faire peau de chagrin depuis les années 80.
« Nous étions à quelque 280 salles en 1980, nous en serons probablement à la fin de 2006, à 70 voire 60 salles sur tout le Maroc », avertit monsieur Hassan Belcadi, secrétaire général de l'Association marocaine des salles de cinéma, lui-même propriétaire de quatre grandes salles à Casablanca.
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