Oui, vous avez bien vu : c'est bien moi. Moi, le satiriste d'élite vantard, le subversif mondain revanchard, le chaud gaucho salonnard, le socialo amateur de cigare, le cracheur dans le velouté de homard, ils ont fini – enfin ! - par m'acheter. Moi aussi. La preuve, je suis ici ! Je m'exhibe en toute impunité dans le journal le plus officiel et le plus autorisé du pays ! Moulay Ahmed, réveille-toi, ils sont devenus fous ! Ton canard qui clouait le bec à tant de grandes gueules est en train, allègrement, de changer de plumes ! Si ça, ce n'est pas un couac, alors c'est quoi ? Devine à qui ils ont – aussi - ouvert leurs colonnes : Yassine Zizi ! En chair et en os.
Enfin… surtout en chair… Mais comment un personnage aussi instrumentalisé – littéralement parlant - peut-il officier dans un canard qui était, de ton temps, si prude, qui se cachait la tête dans la mare au moindre mot pervers et qui rougissait à la simple allusion à une queue, soit-elle de cheval… Zizi au Matin ! Et pourquoi pas Bziz puisqu'on y est ?!? On aura tout vu ! Vous savez, je vais vous dire : aujourd'hui, dans ce pays, tout est possible. La preuve : depuis ce si bon matin, j'y suis, moi aussi, dans le Matin ! Et comme disent tous les vendus imbus et heureux : j'y suis, j'y reste. Ça fait si longtemps que j'attends.
J'étais triste et malheureux. Je ne comprenais pas pourquoi on ne comprenait pas que si je râlais tant, gueulais autant, l'ouvrais aussi grand, c'est dans le seul but d'être, un beau matin, moi aussi, acheté. Je voulais tant qu'on décode que si je griffais, écorchais, mordais tous ces grands du grand monde, c'est, tout simplement, pour qu'un beau matin, moi aussi, j'en fasse partie. J'espérais tant qu'on saisisse que si je faisais tout le temps du rentre-dedans à ce si beau monde, c'est parce que, tout bonnement, je mourrais d'envie, un beau matin, moi aussi, d'y entrer. Mais, personne ne voulait m'ouvrir.
Mais, qu'est-ce que je vous ai fait ? Leur criais-je.. Ils ont mis du temps, certes, mais ils ont fini par piger. La preuve, je suis ici. Bref, je dirai, et s'il le faut tous les matins, que dans ce si beau pays qui est, aussi, le mien, vraiment, et la vérité si je mens, tout va très bien.
Vendu ! Au suivant !
Enfin… surtout en chair… Mais comment un personnage aussi instrumentalisé – littéralement parlant - peut-il officier dans un canard qui était, de ton temps, si prude, qui se cachait la tête dans la mare au moindre mot pervers et qui rougissait à la simple allusion à une queue, soit-elle de cheval… Zizi au Matin ! Et pourquoi pas Bziz puisqu'on y est ?!? On aura tout vu ! Vous savez, je vais vous dire : aujourd'hui, dans ce pays, tout est possible. La preuve : depuis ce si bon matin, j'y suis, moi aussi, dans le Matin ! Et comme disent tous les vendus imbus et heureux : j'y suis, j'y reste. Ça fait si longtemps que j'attends.
J'étais triste et malheureux. Je ne comprenais pas pourquoi on ne comprenait pas que si je râlais tant, gueulais autant, l'ouvrais aussi grand, c'est dans le seul but d'être, un beau matin, moi aussi, acheté. Je voulais tant qu'on décode que si je griffais, écorchais, mordais tous ces grands du grand monde, c'est, tout simplement, pour qu'un beau matin, moi aussi, j'en fasse partie. J'espérais tant qu'on saisisse que si je faisais tout le temps du rentre-dedans à ce si beau monde, c'est parce que, tout bonnement, je mourrais d'envie, un beau matin, moi aussi, d'y entrer. Mais, personne ne voulait m'ouvrir.
Mais, qu'est-ce que je vous ai fait ? Leur criais-je.. Ils ont mis du temps, certes, mais ils ont fini par piger. La preuve, je suis ici. Bref, je dirai, et s'il le faut tous les matins, que dans ce si beau pays qui est, aussi, le mien, vraiment, et la vérité si je mens, tout va très bien.
Vendu ! Au suivant !
