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ablanca : L'agonie des petits commerces à Mohammedia

La ville souffre beaucoup de sa proximité avec Casablanca
Cas

ablanca : L'agonie des petits commerces à Mohammedia
Engourdi entre les grandes surfaces et le pullulement des marchands ambulants, le commerce de proximité à Mohammedia a de plus en plus, de mal à trouver sa place. Pourtant, il y tient un rôle important. Il s'appuie sur certains services apportés à la clientèle : vente à crédit, proximité, horaires étendus…

Il est vrai que ces épiceries, boucheries, boulangeries et pâtisseries ont un rôle quasiment social. Elles sont indispensables à la vie du centre-ville ou des quartiers. Cette mise en concurrence, souvent déloyale, affaiblit ce secteur. A en croire Mohamed Karim, vice-président de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Mohammedia, le chiffre d'affaires des commerçants de la ville a régressé de près de 50% ces dix dernières années.

«Plusieurs commerçants ont dû mettre la clé sous le paillasson parce qu'ils n'arrivent plus à s'en sortir en raison de la pression fiscale, de la concurrence des marchands ambulants qui ne paient aucune charge et, récemment, de l'ouverture d'un hypermarché», nous a-t-il indiqué. La solution pour redresser la barre, dit-il, est d'interdire à ces marchands d'exercer leurs activités sur les lieux publics et le renforcement du rôle des Chambres de commerce, d'industrie et des services, et l'encouragement de la lutte contre le secteur informel par le système des microcrédits et la sédentarisation des «farachas».
Selon le décompte établi, par la préfecture de Mohammedia, il existe officiellement 1.300 marchands ambulants dans cette ville. Mais officieusement, on parle d'un chiffre cinq à six fois supérieur à celui avancé par la préfecture.

Deux projets pilote ont été réalisés pour les sédentariser. Le premier concerne la construction de 222 locaux commerciaux au quartier Errachidia et le second concerne 299 points de vente à M'Sbahiat. Malheureusement, une partie des bénéficiaires ont préféré déserter leurs points de vente et retourner à la rue. D'après Mustapha Ablal, directeur de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Mohammedia, l'échec de cette politique de sédentarisation est dû au mauvais choix de l'emplacement des marchés précités situés loin des lieux d'habitations, ainsi qu'au manque d'accompagnement et de suivi des marchands pour leur inculquer la culture du commerce et les aider à réaliser leurs projets.

Il a, par la suite, indiqué que le commerce à Fedalla souffre également de sa proximité avec Casablanca.
«Pour faire des grands achats, les habitants de la ville se dirigent directement à Casablanca au détriment des petits commerçants locaux», a-t-il précisé.

D'après les estimations, Mohammedia ne tourne qu'à 45% de son potentiel commercial.
Que l'on s'accorde ou non sur les facteurs qui contribuent à la fermeture des petits commerces, au premier rang desquels nous plaçons la prolifération des farachas et la pression fiscale, personne ne peut, à l'évidence, nier ce constat !

Pour autant, comme le soulignait à juste titre Aït Mansour, responsable à la préfecture de Mohammedia, «la survie de ces commerçants ne dépend que de leur propre volonté. L'unique sortie de cette crise consiste dans le regroupement en coopératives de façon à faire des achats auprès des grossistes à des prix concurrentiels et surtout à payer moins d'impôts puisque les coopératives sont exonérées d'un certain nombre d'impôts», a-t-il souligné.
Face à ce fléau, les participants appellent à la mise en place d'une stratégie d'intégration des activités économiques informelles pour garantir le développement du commerce à Mohammedia. Pour ce faire, l'organisation de campagnes de sensibilisation et de formation au profit des marchands ambulants s'impose plus que jamais de façon à les aider à remonter la pente.

REPÈRES
Le commerce en chiffres
> Le secteur du commerce représente 13% du PIB marocain
> Il emploie plus d'un million de personnes
> Ces personnes sont réparties sur 770.000 points de vente
> 917.000 personnes exercent le commerce informel
> L'informel représente 91,2 % de l'ensemble des emplois du secteur du commerce
> Le commerce informel occupe près de 650.900 points de vente.

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Le poids de l'informel

Les activités de l'informel occupent une place importante dans la création d'emplois au Maroc. Ces activités produisent également des biens et des services pour les populations à faible revenu. Dans les villes marocaines, le nombre de petits métiers et d'activités de rue frappe les esprits. L'informel est un secteur d'une grande hétérogénéité, tant par ses activités, que par les différences de potentialités de celles-ci ou par des acteurs qui y interviennent. L'informel touche aussi bien les produits de grandes distributions, le textile, l'immobilier, le commerce…
Aucune niche de l'économie n'y échappe. Le commerce informel est organisé et structuré. Chacun y trouvera son compte, que ce soit l'Etat, les commerçants, les producteurs et évidemment le consommateur. Partout, on y trouve sur le bord des trottoirs ou dans des marchés informels des étalages de marchandises diverses allant des télévisions, mini chaînes, récepteurs numériques, jus de fruits, fromage, pièces auto, vêtements, etc.
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