L'enquête sur le double attentat d'Alger se poursuivait hier à la recherche d'éventuels complices des kamikazes et certains Algérois, gagnés à nouveau par la psychose de l'attentat, craignent de nouveaux attentats.
"Maintenant qu'ils ont réussi leur coup, ils vont nous laisser tranquilles pendant quelques mois ou quelques semaines, avant de recommencer", prédit Mohamed Layachi, 75 ans, gardien d'immeuble. "C'est sûr qu'ils recommenceront", ajoute-il fataliste.
Certains Algérois, gagnés par la psychose de l'attentat après les deux attentats à la voiture piégée de mardi contre le Conseil constitutionnel et les locaux de l'ONU, se préparent "à une nouvelle tempête après une accalmie", déclare Dorra Benyahia, médecin. Depuis que la police a repris le contrôle des grandes villes en 2002, les groupes islamistes armés ont habitué les Algériens à frapper, à s'éclipser et à frapper à nouveau. Après l'attentat du 11 avril contre le palais du gouvernement à Alger, ils avaient attendu le 11 juillet pour s'attaquer à une caserne à Lakdaria (est), puis le 6 septembre pour mener deux attaques rapprochées contre le cortège présidentiel à Batna (est) puis, le lendemain, contre une caserne à Dellys (côte est). "Cette stratégie, inspirée par la doctrine militaire du prophète Mohammed, fondée sur une alternance entre offensive et repli, est le point fort d'al-Qaïda au Maghreb, mais traduit aussi sa faiblesse", estime un expert algérien du terrorisme, sous couvert d'anonymat.
Traqués par l'armée jusque dans leurs repaires des maquis et montagnes de Kabylie (est d'Alger), les groupes islamistes, qui ont perdu ces derniers mois plusieurs de leurs "émirs", n'auraient plus la capacité de mener des opérations rapprochées, comme ils le faisaient jusqu'en 2002, selon cet expert.
Affaiblis, sur la défensive, ils seraient acculés à "faire des coups à portée plus médiatique que militaire", selon lui.
Avant l'attaque-suicide du 11 avril contre le palais du gouvernement, le dernier attentat islamiste spectaculaire en zone urbaine remonte à juillet 2002. Il avait été perpétré contre un marché de la ville de Larbaa (banlieue d'Alger), faisant 40 morts. Anne Giudicelli, responsable de Terrorisc, bureau français spécialisé dans le terrorisme islamiste, estime en revanche que les attaques de mardi marquent une escalade dans la stratégie islamiste.
Dans un entretien au Quotidien d'Oran, elle les attribue à la "surenchère (à laquelle se livrerait al-Qaïda au Maghreb) sur les succès remportés contre elle par les services de sécurité".
Pour ces deux experts, la "clé" de la guerre antiterroriste réside dans l'infiltration des "réseaux dormants" urbains, qui apportent un précieux soutien et des informations aux commandos chargés d'exécuter les attentats.
Depuis mardi, les services de sécurité mènent dans les quartiers à dominante islamiste des investigations à la recherche d'éventuels complices des deux kamikazes de mardi.
Ces services disposeraient de dossiers sur des "suspects" et des "recherchés", dont des femmes et des jeunes de 18 à 25 ans, "représentant un danger imminent", affirme le quotidien arabophone Ech-chourouk.
Par ailleurs, les deux kamikazes des attentats de mardi ont été identifiés. Il s'agit de Rabah Bechla, 64 ans, dont deux enfants ont été tués dans les maquis islamistes, et de Larbi Charef, 30 ans, un "repenti" qui est retourné au maquis après sa libération en 2006, a-t-on appris de source sécuritaire algérienne.
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Le précédent bilan officiel faisait état de 31 morts (bien: 31 morts) et de plus de 170 blessés, tandis que des sources hospitalières donnaient entre 62 et 72 morts ainsi que la presse privée locale qui a contesté vivement le bilan officiel. Les deux attentats ont été perpétrés par deux kamikazes à bord de véhicules piégés. Dix-neuf blessés sont encore hospitalisés, selon le communiqué du ministère de l'Intérieur. Les deux immeubles voisins du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont été soufflés par l'explosion d'un véhicule piégé conduit par un kamikaze de 64 ans.
Cent quarante-cinq personnes - dont 115 Algériens et 30 fonctionnaires internationaux - étaient employées dans les deux institutions, dont les locaux ses jouxtaient. Il n'en reste qu'un amas de gravats après les deux attentats.
"Maintenant qu'ils ont réussi leur coup, ils vont nous laisser tranquilles pendant quelques mois ou quelques semaines, avant de recommencer", prédit Mohamed Layachi, 75 ans, gardien d'immeuble. "C'est sûr qu'ils recommenceront", ajoute-il fataliste.
Certains Algérois, gagnés par la psychose de l'attentat après les deux attentats à la voiture piégée de mardi contre le Conseil constitutionnel et les locaux de l'ONU, se préparent "à une nouvelle tempête après une accalmie", déclare Dorra Benyahia, médecin. Depuis que la police a repris le contrôle des grandes villes en 2002, les groupes islamistes armés ont habitué les Algériens à frapper, à s'éclipser et à frapper à nouveau. Après l'attentat du 11 avril contre le palais du gouvernement à Alger, ils avaient attendu le 11 juillet pour s'attaquer à une caserne à Lakdaria (est), puis le 6 septembre pour mener deux attaques rapprochées contre le cortège présidentiel à Batna (est) puis, le lendemain, contre une caserne à Dellys (côte est). "Cette stratégie, inspirée par la doctrine militaire du prophète Mohammed, fondée sur une alternance entre offensive et repli, est le point fort d'al-Qaïda au Maghreb, mais traduit aussi sa faiblesse", estime un expert algérien du terrorisme, sous couvert d'anonymat.
Traqués par l'armée jusque dans leurs repaires des maquis et montagnes de Kabylie (est d'Alger), les groupes islamistes, qui ont perdu ces derniers mois plusieurs de leurs "émirs", n'auraient plus la capacité de mener des opérations rapprochées, comme ils le faisaient jusqu'en 2002, selon cet expert.
Affaiblis, sur la défensive, ils seraient acculés à "faire des coups à portée plus médiatique que militaire", selon lui.
Avant l'attaque-suicide du 11 avril contre le palais du gouvernement, le dernier attentat islamiste spectaculaire en zone urbaine remonte à juillet 2002. Il avait été perpétré contre un marché de la ville de Larbaa (banlieue d'Alger), faisant 40 morts. Anne Giudicelli, responsable de Terrorisc, bureau français spécialisé dans le terrorisme islamiste, estime en revanche que les attaques de mardi marquent une escalade dans la stratégie islamiste.
Dans un entretien au Quotidien d'Oran, elle les attribue à la "surenchère (à laquelle se livrerait al-Qaïda au Maghreb) sur les succès remportés contre elle par les services de sécurité".
Pour ces deux experts, la "clé" de la guerre antiterroriste réside dans l'infiltration des "réseaux dormants" urbains, qui apportent un précieux soutien et des informations aux commandos chargés d'exécuter les attentats.
Depuis mardi, les services de sécurité mènent dans les quartiers à dominante islamiste des investigations à la recherche d'éventuels complices des deux kamikazes de mardi.
Ces services disposeraient de dossiers sur des "suspects" et des "recherchés", dont des femmes et des jeunes de 18 à 25 ans, "représentant un danger imminent", affirme le quotidien arabophone Ech-chourouk.
Par ailleurs, les deux kamikazes des attentats de mardi ont été identifiés. Il s'agit de Rabah Bechla, 64 ans, dont deux enfants ont été tués dans les maquis islamistes, et de Larbi Charef, 30 ans, un "repenti" qui est retourné au maquis après sa libération en 2006, a-t-on appris de source sécuritaire algérienne.
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34 morts : nouveau bilan officiel
Les deux attentats à la voiture piégée de mardi à Alger ont fait 34 morts, après le retrait mercredi soir de trois corps des décombres des locaux de l'ONU dans le quartier résidentiel de Hydra, selon un nouveau bilan publié hier dans un communiqué du ministère de l'Intérieur. Les fouilles se poursuivaient hier après-midi à la recherche d'éventuels survivants, a-t-on indiqué de source de l'ONU. Les secouristes algériens sont aidés par des chiens.Le précédent bilan officiel faisait état de 31 morts (bien: 31 morts) et de plus de 170 blessés, tandis que des sources hospitalières donnaient entre 62 et 72 morts ainsi que la presse privée locale qui a contesté vivement le bilan officiel. Les deux attentats ont été perpétrés par deux kamikazes à bord de véhicules piégés. Dix-neuf blessés sont encore hospitalisés, selon le communiqué du ministère de l'Intérieur. Les deux immeubles voisins du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont été soufflés par l'explosion d'un véhicule piégé conduit par un kamikaze de 64 ans.
Cent quarante-cinq personnes - dont 115 Algériens et 30 fonctionnaires internationaux - étaient employées dans les deux institutions, dont les locaux ses jouxtaient. Il n'en reste qu'un amas de gravats après les deux attentats.
