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Du coup, le café littéraire de la ville nouvelle à Safi devait s'avérer d'emblée trop exigu pour contenir tout ce beau monde venu en cette soirée découvrir le style naïf de cette femme artiste autodidacte et septuagénaire qui, en dépit de son âge, continue de peindre avec autant de passion, sans jamais s'éloigner de son milieu d'origine qu'est la campagne.
Son entrée relativement tardive dans la vie artistique, à l'âge de 64 ans, n'a nullement été un obstacle ni un handicap pour elle de s'investir dans cet art où s'elle s'évertue à reproduire dans un cadre coloriste et original les trames de la nature et de ses propres souvenirs de la vie avec un style certes sommaire, mais précis.
Native de Tnine Gharbia, province de Safi, Fatna Gbouri, au talent découvert en 1984 par son fils Ahmed Mjidaoui, lui-même peintre, a pu se tailler une place dans le gotha anthologique de l'histoire de l'art naïf au Maroc, grâce notamment à sa vision, à son concept aux couleurs vives, luxuriantes et parfois même agressives. Sa célébrité acquise, non pas uniquement au Maroc, mais bien au-delà, est le fruit de son travail persévérant et de ses innombrables expositions organisées dans différents pays européens à l'image de l'Espagne, de la France, de l'Allemagne, etc.
Nombreux étaient donc tous ces témoignages apportés par des peintres de renom, exaltant le savoir-faire de cette femme artiste qui prône un style figuratif caractérisé essentiellement par de la minutie apportée aux détails avec l'emploi de couleurs gaies (en aplats) et une représentation ingénue et figurative de sujets populaires et domestiques à connotation typiquement rurale.
Souvent emportée par son style dans un univers sublime, Fatna Gbouri se distingue par des œuvres débordantes de vitalité et d'authenticité expressive. Même s'ils révèlent discrètement parfois l'enfance et les souvenirs on ne peut plus puérils, ses travaux s'inspirent, par contre, d'une maturité intellectuelle amplement chargée d'événements et de beaucoup d'expérience.
Personnalité simple et modeste dans sa naïveté, forte dans ses œuvres, Fatna Gbouri est comparée par l'artiste safiot Abdelouahab Zine à un arbre dont les racines s'enfoncent dans un passé ancestral et le tronc ridé par l'âge et les souvenirs s'élèvent vers une cime couronnée de feuilles colorées, de fruits qui ont la saveur du passé et la séduction du présent.
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La vision naïve met le quotidien en rêve et ce monde remodelé ou imaginaire s'adresse à la sensibilité et au cœur de chacun, c'est un miroir dans lequel on peut se regarder et rêver à son tour. La simplicité et la sincérité sont peut-être la vraie beauté de l'œuvre et le peintre naïf n'est vraiment naïf que s'il est né naïf!
Leurs thèmes de prédilection sont les fêtes, les paysages, la vie paysanne et villageoise, la vie citadine, les légendes, les proverbes, les poèmes, tout animal ou objet, toute ambiance ou événement mais vus par un naïf au gré de ses fantasmes et de son goût.
Au Maroc, l'histoire de l'art naïf remonte au protectorat. Il est incarné par des noms, notamment : Chaïbia Talal, Ahmed Naciri, Benhila Regragyya… qui se revendiquent d'un art spontané, produit d'un itinéraire très personnel, difficilement reproductible. Cependant, l'art naïf est très contesté par un courant d'académiciens qui l'accusent d'être une forme d'expression incapable d'évoluer sur le plan esthétique et spirituel.
Son entrée relativement tardive dans la vie artistique, à l'âge de 64 ans, n'a nullement été un obstacle ni un handicap pour elle de s'investir dans cet art où s'elle s'évertue à reproduire dans un cadre coloriste et original les trames de la nature et de ses propres souvenirs de la vie avec un style certes sommaire, mais précis.
Native de Tnine Gharbia, province de Safi, Fatna Gbouri, au talent découvert en 1984 par son fils Ahmed Mjidaoui, lui-même peintre, a pu se tailler une place dans le gotha anthologique de l'histoire de l'art naïf au Maroc, grâce notamment à sa vision, à son concept aux couleurs vives, luxuriantes et parfois même agressives. Sa célébrité acquise, non pas uniquement au Maroc, mais bien au-delà, est le fruit de son travail persévérant et de ses innombrables expositions organisées dans différents pays européens à l'image de l'Espagne, de la France, de l'Allemagne, etc.
Nombreux étaient donc tous ces témoignages apportés par des peintres de renom, exaltant le savoir-faire de cette femme artiste qui prône un style figuratif caractérisé essentiellement par de la minutie apportée aux détails avec l'emploi de couleurs gaies (en aplats) et une représentation ingénue et figurative de sujets populaires et domestiques à connotation typiquement rurale.
Souvent emportée par son style dans un univers sublime, Fatna Gbouri se distingue par des œuvres débordantes de vitalité et d'authenticité expressive. Même s'ils révèlent discrètement parfois l'enfance et les souvenirs on ne peut plus puérils, ses travaux s'inspirent, par contre, d'une maturité intellectuelle amplement chargée d'événements et de beaucoup d'expérience.
Personnalité simple et modeste dans sa naïveté, forte dans ses œuvres, Fatna Gbouri est comparée par l'artiste safiot Abdelouahab Zine à un arbre dont les racines s'enfoncent dans un passé ancestral et le tronc ridé par l'âge et les souvenirs s'élèvent vers une cime couronnée de feuilles colorées, de fruits qui ont la saveur du passé et la séduction du présent.
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Histoire d'un art pictural singulier
L'art naïf ou l'art brut désigne les œuvres d'artistes, le plus souvent autodidactes et parfois même illettrés, qui se trouvent en décalage avec les courants artistiques de leur temps. L'art naïf ne s'apprend pas. Ce n'est pas une technique mais une autre façon de voir et recevoir, c'est la vision simple et spontanée d'un autodidacte, issue d'un émerveillement solitaire. Une peinture naïve est avant tout le fruit de l'imagination et de la spontanéité de l'artiste.La vision naïve met le quotidien en rêve et ce monde remodelé ou imaginaire s'adresse à la sensibilité et au cœur de chacun, c'est un miroir dans lequel on peut se regarder et rêver à son tour. La simplicité et la sincérité sont peut-être la vraie beauté de l'œuvre et le peintre naïf n'est vraiment naïf que s'il est né naïf!
Leurs thèmes de prédilection sont les fêtes, les paysages, la vie paysanne et villageoise, la vie citadine, les légendes, les proverbes, les poèmes, tout animal ou objet, toute ambiance ou événement mais vus par un naïf au gré de ses fantasmes et de son goût.
Au Maroc, l'histoire de l'art naïf remonte au protectorat. Il est incarné par des noms, notamment : Chaïbia Talal, Ahmed Naciri, Benhila Regragyya… qui se revendiquent d'un art spontané, produit d'un itinéraire très personnel, difficilement reproductible. Cependant, l'art naïf est très contesté par un courant d'académiciens qui l'accusent d'être une forme d'expression incapable d'évoluer sur le plan esthétique et spirituel.
