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Les films les plus marquants de l'année

Trois films marocains en tête du box-office

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Une première pour le cinéma marocain en 2006. D'après les statistiques du CCM, trois longs métrages marocains ont caracolé en tête du box office avec des recettes qui ont dépassé de loin celles réalisées par des films étrangers tels «The Da Vinci code» et «Mission impossible 3». Il s'agit du très controversé «Marock» de Leïla Marrakechi, qui vient en tête avec 3,816 millions de dirhams de recettes.

Secondé par le franchement poétique «La symphonie marocaine» de Kamal Kamal qui a réalisé 2 millions de dirhams et «Les ailes brisées» de Majid Rchich avec 1,3 millions de dirhams.
Marock ou la controverse
Présenté dans la section «Un certain regard» et en compétition pour la Caméra d'or lors du Festival de Cannes 2005, «Marock» est le premier long métrage de Leïla Marrakechi. Pour commencer, elle a choisi de raconter ses 18 ans. Biographique, le film décrit le vécu insouciant de la jeunesse dorée de Casablanca.

Au temps du Bac, Ghita, ses copains et copines affrontent, chacun à sa façon, les angoisses du passage à l'âge adulte. Quand les uns optent pour l'alcool, la drogue ou le sexe, les autres retournent aux sources. La révolte de Ghita contre les valeurs traditionnelles de sa société est freinée par la spiritualité religieuse de son frère «Mao». La profondeur apparente de ce dernier sert de contrepoids à l'émancipation superficielle de sa sœur et de ses amis.

Une microsociété schizophrène qui paye cher cette dualité culturelle maroco-occidentale. Quand Ghita, l'arabe musulmane, tombe amoureuse d'un Youri Benchetrit, juif marocain, c'est le bousculement de tout un monde érigé sur des bases qui s'avèrent fragiles. Incapables d'assumer une telle «révolution», les deux amoureux, redoublent d'ingéniosité pour détourner les interdits sociaux… provisoirement…

Salué par les uns et hué par les autres (même au Parlement!), ce film à l'apparence inoffensive a su provoquer, déranger et surtout charmer. La controverse qui l'a entouré dès sa sortie nationale n'a fait qu'augmenter l'intérêt du grand public. Sa valeur artistique n'étant plus significative, c'est cette aura exceptionnelle qui va faire son bonheur et celui de sa réalisatrice.

«La symphonie marocaine» de l'espoir

Kamal Kamal, qui n'est pas à son premier coup d'essai en terme de réalisation de long métrage (Taïf Nizar), s'est franchement distingué en signant sa «Symphonie marocaine». Un genre nouveau avec une réalisation intimiste, une bande originale impressionnante et surtout un casting très convainquant.

C'est l'histoire émouvante d'un groupe de sans-abri qui évoluent en marge de la société, dans le besoin et dans la misère. Chaperonnés par un ancien professeur de musique en détresse, ils essaient de réintégrer le monde des gens «normaux» à travers la musique.
Ainsi, ils défient leurs conditions précaires par la beauté d'une symphonie fédératrice. Chacun à sa façon, ils tentent de survivre à leur malheur…

Ce film a valu à son réalisateur plusieurs prix et consécrations tout au long de l'année.
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«Quand les ailes se brisent»

C'est un drame familial qui ne peut pas laisser indifférent. Majid Rchich s'est inspiré d'un fait réel pour réaliser son film «Les ailes brisées». Kidnappé le jour de son anniversaire par une mendiante sans scrupules, le héros du film (bien campé par un Hicham El Ouali) va mener une existence très difficile.

Entre la mendicité et les petits boulots, il doit affronter toutes les mauvaises surprises réservées par la vie dans la rue. Foncièrement fidèle à celle qu'il croit sa mère, il fait de son mieux pour subvenir à ses besoins. Jusqu'au jour où il croise par hasard dans le port de Casablanca ses véritables sœur et frère…

Un film émouvant qui a confirmé le talent d'une Fatema Khaïr impressionnante de justesse dans le rôle de la mère affligée dans son amour maternel. Le côté tragique de l'intrigue n'a pas manqué de toucher une large tranche du public marocain, avide de sentiments forts et d'histoires attendrissantes.
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