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L'Amérique pleure ses victimes

Une fusillade perpétrée, dans une salle de classe, par un étudiant sud-coréen a fait 32 victimes

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L'auteur de la terrible fusillade lundi à Virginia Tech (Virginie Est) était un étudiant sud-coréen de 23 ans, solitaire et morbide, a révélé mardi l'enquête alors que des milliers d'étudiants, soutenus par le président Bush, rendaient hommage aux 32 victimes.

Portant les couleurs bordeaux et orange de l'université, des milliers d'étudiants, mais aussi des parents, des enseignants et des employés, se sont pressés dans l'arène du campus pour une cérémonie retransmise sur les principales chaînes de télévision américaines.

"C'est un jour de deuil pour la communauté de Virginia Tech, et c'est un jour de tristesse pour notre nation tout entière", a déclaré M. Bush face aux étudiants en larmes. "Dans ces moments de détresse, j'espère que vous savez que, dans tout le pays, on pense à vous", a-t-il ajouté. Une veillée aux chandelles était également prévue dans la soirée. Plus de vingt-quatre heures après le massacre, on ignorait encore les raisons pour lesquelles Cho Seung-Hui, étudiant en dernière année de licence d'anglais, a tué au moins 30 personnes avant de se suicider dans une salle de classe.

Solitaire et mutique, il écrivait des textes morbides qui provoquaient les railleries des étudiants et inquiétaient les professeurs. L'ancienne doyenne de la faculté d'anglais a expliqué sur CNN lui avoir donné des cours particuliers pour tenter de l'aider, et lui avoir conseillé de consulter un psychologue.

Arrivé aux Etats-Unis à l'âge de 8 ans, Cho Seung-Hui vivait sur le campus de Virginia Tech, qui compte plus de 25.000 étudiants à temps plein, dont plus de 2.000 étrangers, dans la ville de Blacksburg (Virginie Est). Sa famille habite à Centreville, près de Washington.

"Vous m'avez poussé à faire cela", affirme-t-il dans une longue lettre retrouvée dans sa chambre universitaire, où il critique "les gosses de riches", "les charlatans" et "la débauche", selon la chaîne de télévision ABC, qui cite des sources policières.

Un responsable de la police de l'Etat, le colonel Steve Flaherty, a déclaré que la chambre avait été perquisitionnée, mais a démenti l'existence d'une "lettre de suicide". Il a en revanche confirmé que Cho Seung-Hui avait légalement acheté les deux pistolets, un 9 mm et un calibre 22, qu'il a utilisés lundi matin dans les salles de classe. L'un des deux avait servi lors de la première fusillade, qui avait fait deux morts deux heures plus tôt dans l'une des résidences universitaires du vaste campus. Mais les autorités refusaient encore d'écarter définitivement la thèse d'un second tireur. Une trentaine de personnes ont été blessées et neuf patients restaient hospitalisés mardi après-midi, dont plusieurs dans un état grave.

Les autorités refusaient de confirmer le nom des personnes décédées avant que tous les corps aient été formellement identifiés, mais des familles et amis des victimes ont commencé mardi à dresser un portrait de ces hommes et femmes, enseignants et étudiants, Américains et étrangers, tombés pour rien.

Une association d'amitié avec Israël a ainsi annoncé la mort de Liviu Librescu, un professeur israélien d'origine roumaine, survivant de l'Holocauste, qui a sauvé la vie de plusieurs de ses étudiants en bloquant la porte de la salle où il donnait un cours. Des messages de condoléances exprimant "horreur" et "solidarité" sont parvenus du monde entier, et notamment de Corée du Sud, où le gouvernement a évoqué un "choc indescriptible".
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Affaire personnelle

Sur le campus, parents et étudiants se demandaient toujours pourquoi l'université n'avait pas été fermée dès la première fusillade, même si le président de l'université, Charles Steger, a été longuement applaudi lors de la cérémonie d'hommage aux victimes.

Les autorités ont expliqué que les premiers tirs apparaissaient comme "une affaire personnelle", et qu'il semblait plus sûr de laisser les plus de 20.000 personnes qui se trouvaient sur place dans les bâtiments plutôt que de les obliger à errer aux abords du campus.
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