La relation de Melehi avec l'art, c'est un parcours de cinquante ans d'histoire de la peinture contemporaine au Maroc. Elle en a vécu les moments forts et les crises, les euphories et les déceptions…mais rien n'a arrêté ce peintre d'action à vivre avec ferveur sa passion pour la peinture. Le critique d'art, Aziz Daki, écrit : «Melehi est si présent dans les petits et grands actes qui ponctuent l'histoire de la peinture moderne au Maroc qu'il en constitue la conscience la plus aiguë au Maroc». Le travail de Melehi poursuit son chemin qui, à aucun moment, n'a cédé aux pressions de la mode ou de la facilité.
Dans sa dernière exposition, Melehi nous invite à pénétrer un univers épuré, idéalisé et plastiquement stylisé. Un univers passionnant, à la fois symbolique et scriptural qui se présente comme un mélange harmonieux des formes et des tonalités. Les formes tantôt circulaires, tantôt ondulées, les vagues insolites, la dynamique vibrante et les couleurs vivantes… meublent les scènes des toiles. Celui qui découvre l'art de Melehi est aussitôt pris par ce magma de formes, mais cependant une seule marque la véritable empreinte de l'artiste: l'onde. Ce motif que ce peintre n'a cessé de reprendre en développant à l'infini les variations, domine son œuvre.
C'est en fait par l'onde que l'artiste a délimité le champ de son vocabulaire. Aziz Daki explique : «La ligne onduleuse n'a cessé de fonder le faire de l'artiste au point de devenir la marque patente de son art ». Plus que l'onde, la peinture de Melehi repose sur des formes strictes et peut même rappeler le formalisme des tenants de l'abstraction géométrique, elle est lyrique. «L'originalité de la peinture de Melehi tient d'abord à cette conjonction rare entre formalisme et lyrisme », ajoute Aziz Daki.
L'œuvre de Melehi nous présente un magma de formes mais aussi un magma de couleurs. C'est un usage libre, sans frein ni modération que le peintre fait de la couleur. Il libère en effet toute la gamme des couleurs de l'arc-en-ciel. L'autre élément qu'il convient de souligner, c'est la lumière, vecteur de sensualité. Tahar Ben Jelloun explique : « Chez Melehi, c'est une constante, une obsession féconde qui s'empare de la couleur comme d'un masque pour répondre à d'autres masques, ceux-là qui encombrent la société et la détournent de la clarté infaillible de la vie». Melehi soulève les voiles et retire ce qui embrouille les yeux et les sens.
Ses ondes sont des crêtes de vagues qui s'embrassent sous le feu du désir en dessinant des courbes d'un corps féminin. Un corps dont la préoccupation manifeste dans les tableaux de Melehi. Des flancs, des seins et autres formes arrondies…un torrent de feu fera sans doute écumer l'onde tranquille du peintre. Ce corps présent dans les toiles de Melehi est suggéré sous la lumière bienveillante des astres.
Outre les étoiles, la mer s'est toujours inventée dans cet espace de liberté, la mer et ses vagues séparées puis mêlées dans un ordre qui contourne le réel. Cultivant les manifestations de la lumière, du vent et de la passion de la couleur en tant qu'élément libre, signifiant par sa seule présence, il a porté la flamme vers des nuits et des cieux où des étoiles participent à la fête de la sensualité.
Selon Tahar Ben Jelloun, ce travail s'inscrit dans le mouvement des mentalités du pays, une sorte d'ambivalence entre un désir de sexualité libérée et une volonté de semer la société d'interdits multiples et absurdes.
Dans ses œuvres récentes, Melehi s'amuse et nous enchante. «De l'onde quasi abstraite, il est passé aux rondeurs du corps et au désir poétique et paradoxale»… pour un voyage dans la sensualité et la beauté.
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Il a collaboré à la création de la revue « Souffles » et fondé en 1972 la revue artistique « Intégral ». Il est également co-fondateur avec Mohamed Benaissa du Moussem culturel d'Assilah et président de l'Association marocaine des arts plastiques. Parallèlement à son œuvre picturale, Moahmed Melehi a exécuté de nombreuses commandes associées à des architectes.
Il a également réfléchi au rôle de l'artiste dans l'espace urbain et est intervenu à l'étranger où il a habillé les façades de bâtiments en France. Il vit et travaille à Marrakech.
Dans sa dernière exposition, Melehi nous invite à pénétrer un univers épuré, idéalisé et plastiquement stylisé. Un univers passionnant, à la fois symbolique et scriptural qui se présente comme un mélange harmonieux des formes et des tonalités. Les formes tantôt circulaires, tantôt ondulées, les vagues insolites, la dynamique vibrante et les couleurs vivantes… meublent les scènes des toiles. Celui qui découvre l'art de Melehi est aussitôt pris par ce magma de formes, mais cependant une seule marque la véritable empreinte de l'artiste: l'onde. Ce motif que ce peintre n'a cessé de reprendre en développant à l'infini les variations, domine son œuvre.
C'est en fait par l'onde que l'artiste a délimité le champ de son vocabulaire. Aziz Daki explique : «La ligne onduleuse n'a cessé de fonder le faire de l'artiste au point de devenir la marque patente de son art ». Plus que l'onde, la peinture de Melehi repose sur des formes strictes et peut même rappeler le formalisme des tenants de l'abstraction géométrique, elle est lyrique. «L'originalité de la peinture de Melehi tient d'abord à cette conjonction rare entre formalisme et lyrisme », ajoute Aziz Daki.
L'œuvre de Melehi nous présente un magma de formes mais aussi un magma de couleurs. C'est un usage libre, sans frein ni modération que le peintre fait de la couleur. Il libère en effet toute la gamme des couleurs de l'arc-en-ciel. L'autre élément qu'il convient de souligner, c'est la lumière, vecteur de sensualité. Tahar Ben Jelloun explique : « Chez Melehi, c'est une constante, une obsession féconde qui s'empare de la couleur comme d'un masque pour répondre à d'autres masques, ceux-là qui encombrent la société et la détournent de la clarté infaillible de la vie». Melehi soulève les voiles et retire ce qui embrouille les yeux et les sens.
Ses ondes sont des crêtes de vagues qui s'embrassent sous le feu du désir en dessinant des courbes d'un corps féminin. Un corps dont la préoccupation manifeste dans les tableaux de Melehi. Des flancs, des seins et autres formes arrondies…un torrent de feu fera sans doute écumer l'onde tranquille du peintre. Ce corps présent dans les toiles de Melehi est suggéré sous la lumière bienveillante des astres.
Outre les étoiles, la mer s'est toujours inventée dans cet espace de liberté, la mer et ses vagues séparées puis mêlées dans un ordre qui contourne le réel. Cultivant les manifestations de la lumière, du vent et de la passion de la couleur en tant qu'élément libre, signifiant par sa seule présence, il a porté la flamme vers des nuits et des cieux où des étoiles participent à la fête de la sensualité.
Selon Tahar Ben Jelloun, ce travail s'inscrit dans le mouvement des mentalités du pays, une sorte d'ambivalence entre un désir de sexualité libérée et une volonté de semer la société d'interdits multiples et absurdes.
Dans ses œuvres récentes, Melehi s'amuse et nous enchante. «De l'onde quasi abstraite, il est passé aux rondeurs du corps et au désir poétique et paradoxale»… pour un voyage dans la sensualité et la beauté.
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L'artiste en quelques lignes
Mohamed Melehi est né en 1936 à Assilah. Il a commencé par étudier à l'Ecole des Beaux-Arts de Tétouan, de 1953 à 1955, avant d'aller en Espagne poursuivre des études aux Beaux-Arts. En 1960, il a occupé le poste de maître-assistant à la Minneapolis School of Art. De retour au Maroc, il a enseigné la peinture et la sculpture aux Beaux-Arts de Casablanca.Il a collaboré à la création de la revue « Souffles » et fondé en 1972 la revue artistique « Intégral ». Il est également co-fondateur avec Mohamed Benaissa du Moussem culturel d'Assilah et président de l'Association marocaine des arts plastiques. Parallèlement à son œuvre picturale, Moahmed Melehi a exécuté de nombreuses commandes associées à des architectes.
Il a également réfléchi au rôle de l'artiste dans l'espace urbain et est intervenu à l'étranger où il a habillé les façades de bâtiments en France. Il vit et travaille à Marrakech.
