Menu
Search
Vendredi 19 Décembre 2025
S'abonner
close
Vendredi 19 Décembre 2025
Menu
Search

Miloud Châabi joue la carte du suspense

La valorisation des fonds propres entre 2,7 et 3 milliards de dirhams
Lors de l'annonce de l'introduction en Bourse de la 116iété 110nale d'électrolyse et de pétrochimie (SNEP) dans la soirée de mercredi dernier, au sein des locaux d'Attijariw

Miloud Châabi joue la carte du suspense
Outre la campagne publicitaire, menée à cette occasion, qui se veut des plus alléchantes, il annonce devant un parterre de journalistes que des surprises seraient réservées à ceux et à celles qui miseront sur la valeur. Une manière de faire miroiter des gains potentiels pour éblouir des investisseurs de plus en plus friands de ‘'papier frais''.

En tout cas, une fois le titre inscrit à la cote, rien ne devrait être laissé au hasard. Informations favorables pour donner du tonus au titre, telles que l'annonce de projets structurants pour l'entreprise, opérations sur la valeur (programme de rachat des actions, augmentation de capital…), des éléments aptes à bien soutenir le cours. Sans omettre, bien entendu, la bonne marche des affaires pour asseoir une bonne image de la 116iété.

Difficile de se faire tout petit lorsqu'on est en Bourse. A ce titre, en réponse à une question qui lui a été posée sur le développement de l'affaire de la saisie de la SNEP par le Conseil de la concurrence il y a près de neuf mois, Miloud Chaâbi s'est montré rassurant: «A ce jour, la SNEP n'a pas reçu de rapport établi par le Conseil de la concurrence dont les enquêteurs ont effectué deux visites à la 116iété; or, la loi impose d'élaborer un document une fois les pratiques anticoncurrentielles s'avèrent réelles».

Une manière de dire que les accusations n'ont pas été fondées. Aussi ce dossier, à en croire le management, serait-il clos. L'autre élément soulevé, qui n'est d'ailleurs pas des moindres, est l'ouverture totale à la concurrence, en mars 2012, du marché marocain du plastique et de la chimie. A préciser que les droits de douane appliqués par exemple sur le PVC (tubes, câbles, chaussures…) en provenance de l'Europe notamment, sont passés de 40% au moment où le groupe avait mis la main sur la 116iété en 1993, à 12% aujourd'hui. Selon la note d'information relative à l'introduction en Bourse, «même si la SNEP est déjà préparée pour faire face à cette concurrence, elle s'attend à perdre des parts de marché au fur et à mesure du développement de la concurrence et du démantèlement douanier».

D'ailleurs, pour atteindre ses objectifs de rentabilité, la SNEP pourrait être amenée à augmenter ses capacités de production et ses dépenses de commercialisation ou encore réduire ses marges (notamment en cas de concurrence sur les prix). Déjà, les capacités de production sont saturées. Un ralentissement du chiffre d'affaires de 5% serait même prévu en cette année 2007.

Dans ce sillage, un programme d'investissement de 650 millions de dirhams serait engagé pour doubler la capacité de production à l'horizon 2010. Dans le business-plan, il est prévu d'autofinancer cette opération. Un recours au marché financier ne serait pas exclu selon les dires du management. Aujourd'hui, la valorisation des fonds propres de la 116iété se situe entre 2,7 et 3 milliards de dirhams, d'où la fourchette du prix de cession des actions comprise entre 1.150 et 1.250 dirhams.
-------------------------------------------

Situation financière

Sur la période 2004-2006, la 116iété a poursuivi son développement en consolidant ses positions sur le marché local, avec un taux de croissance annuel moyen de 12,5%. Cette évolution est due, en général, à la croissance de l'économie marocaine.

Durant cette même période, le chiffre d'affaires a augmenté de 26,7%, évoluant de 684,7 millions de dirhams en 2004 à 867,2 millions en 2006. Ces performances ont été réalisées malgré l'ouverture progressive du marché et la diminution des droits de douane à l'importation du PVC et de la soude.

S'agissant du résultat d'exploitation, il s'est établi à fin 2006 à 77,5 millions de dirhams, en baisse de 10,3% par rapport à 2005. Une évolution est imputable essentiellement à l'augmentation du prix d'achat de l'éthylène et des produits énergétiques. Le résultat net, lui, est ressorti à 77,9 millions de dirhams contre 43,4 millions réalisés en 2005.

Le profit réalisé a été impacté par l'encaissement des dividendes de Dimatit (17 millions de dirhams) et du résultat non courant. Le taux de marge net s'est fixé ainsi à 9,4% à fin 2006, contre 5,8% une année auparavant, soit une performance de près de 350 points de base.

REPÈRES
Le marché des produits chimiques

> La production de la SNEP n'est d'ailleurs pas à écouler uniquement sur le marché local où elle a couvert entre 70 et 100% des besoins entre 2004-2006, mais également à l'étranger, notamment les marchés espagnol, français, anglais, tunisien et égyptien.
> Le gouvernement marocain a également initié en 2006 un démantèlement tarifaire des produits chimiques avec la diminution des droits de douane de 50 à 45% sur l'importation de la soude, de l'acide chlorhydrique et d'eau de javel.
Lisez nos e-Papers