Pour cet intellectuel, le moment n'est pas encore propice pour que le PJD fasse partie du gouvernement
LE MATIN : Que signifie pour vous la désig110n de Abbas El Fassi au poste de Premier ministre, alors que d'autres noms circulaient dans les médias ?
Taj Eddine El Houssaini: Les médias ont parlé de la deuxième génération du Parti de l'Istiqlal comme candidats prévus pour la primature, notamment Ahmed Toufiq Hjira, Karim Ghellab et Adil Douiri. L'article 24 de la Constitution marocaine donne au Roi un pouvoir absolu de nommer le Premier ministre des rangs que ce soit de la majorité ou de la minorité ou encore de l'extérieur de la sphère politique.
Le Roi dans un discours a promis, qu'après les élections du 7 septembre, de nommer un Premier ministre de la majorité. A première vue, la première personne habilitée à occuper ce poste est Abbas El Fassi, puisqu'il est le chef de l'Istiqlal ; le parti qui a remporté le plus grand nombre de sièges. Objectivement, c'est à lui que revient la primature.
Bien sûr, des reproches circulaient de part et d'autre concernant la personne de Abbas El Fassi, notamment l'affaire Annajat qui a éclaté en 2003.
Mais, sur le plan de la responsabilité civile relative à ce scandale, je ne pense pas que personne n'avait démontré, avec des preuves à l'appui, que la responsabilité personnelle de Abbas El Fassi est engagée.
Bien sûr en politique, il y a toujours des confrontations et des moyens d'influence pour affaiblir la position politique de l'autre. Les capacités de Abbas El Fassi en tant que Premier ministre viennent d'une expérience cumulée que se soit au sein du Parti de l'Istiqlal, au gouvernement ou sur le plan professionnel en tant qu'avocat, ambassadeur…
Les tractations sont en cours pour la formation du futur gouvernement. Pensez-vous que la reconduction de la majorité sortante sera bénéfique pour le Maroc ?
Oui, je le crois. On ne change jamais une équipe gagnante. Driss Jettou a fourni un effort extraordinaire pour instaurer un climat d'harmonie et de coordi110n entre les composantes du gouvernement.
Ainsi, ce dernier a pu réaliser bon nombre de projets. Je pense que l'équipe de Driss Jettou a réussi à accomplir sa mission, notamment en ce qui concerne les grands enjeux. Aujourd'hui, si on prend la majorité sortante telle qu'elle est, on peut constater que ce groupe a obtenu 182 sièges.
C'est une majorité confortable. Je ne crois pas que le Parti de l'Istiqlal va chercher aujourd'hui de s'allier avec d'autres partenaires politiques en dehors de ce groupe. Premièrement, Abbas El Fassi a, immédiatement après les élections, déclaré plusieurs fois que son engagement avec le bloc démocratique de la Koutla est définitif.
Deuxièmement, les déclarations officielles des responsables du PPS et de l'USFP ont confirmé que jamais il ne serait question de former une alliance avec le PJD. Si on prend en considération ces deux éléments, on peut arriver à une confirmation absolue que l'alliance de demain sera centrée sur la Koutla outre les alliés traditionnels. Le PJD gardera sa place dans l'opposition.
D'ailleurs, c'est dans l'intérêt du système et de ce parti montant de rester dans l'opposition.
Pourquoi ?
Le Parti de la justice et du développement est en train de gagner du terrain. Il a obtenu le nombre le plus élevé des voix. Mais sa position restera toujours fragile. Le PJD est presque l'arbre qui cache la forêt. C'est une façade qui cache la présence d'un mouvement islamiste intégriste à savoir Al Adl wal Ihssance.
La présence du PJD aux rangs de l'opposition lui donne beaucoup plus de crédibilité qui lui permettra de gagner du terrain au détriment d'Al Adl wal Ihssane. Le fait qu'il soit intégré dans le gouvernement va certainement l'affaiblir et donner à Al Adl wal Ihssance une occasion historique pour exercer une opposition virulente.
Même si on réfléchit autrement en pensant que l'USFP va rêver de retourner encore à l'opposition comme soutenu par plusieurs militants, je ne crois pas que ce serait dans l'intérêt de ce parti qui est habitué au pouvoir. L'USFP a perdu ses moyens de pression en l'occurrence le syndicat, le mouvement de la chabiba ittihadia, l'UNEM…
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Ce genre de déclarations démontre clairement la volonté de l'USFP de continuer à gouverner. Une volonté partagée avec le Parti de l'Istiqlal. Celui-ci, sans l'appui de l'USFP, aura beaucoup de problèmes de former un gouvernement efficace.
LE MATIN : Que signifie pour vous la désig110n de Abbas El Fassi au poste de Premier ministre, alors que d'autres noms circulaient dans les médias ?
Taj Eddine El Houssaini: Les médias ont parlé de la deuxième génération du Parti de l'Istiqlal comme candidats prévus pour la primature, notamment Ahmed Toufiq Hjira, Karim Ghellab et Adil Douiri. L'article 24 de la Constitution marocaine donne au Roi un pouvoir absolu de nommer le Premier ministre des rangs que ce soit de la majorité ou de la minorité ou encore de l'extérieur de la sphère politique.
Le Roi dans un discours a promis, qu'après les élections du 7 septembre, de nommer un Premier ministre de la majorité. A première vue, la première personne habilitée à occuper ce poste est Abbas El Fassi, puisqu'il est le chef de l'Istiqlal ; le parti qui a remporté le plus grand nombre de sièges. Objectivement, c'est à lui que revient la primature.
Bien sûr, des reproches circulaient de part et d'autre concernant la personne de Abbas El Fassi, notamment l'affaire Annajat qui a éclaté en 2003.
Mais, sur le plan de la responsabilité civile relative à ce scandale, je ne pense pas que personne n'avait démontré, avec des preuves à l'appui, que la responsabilité personnelle de Abbas El Fassi est engagée.
Bien sûr en politique, il y a toujours des confrontations et des moyens d'influence pour affaiblir la position politique de l'autre. Les capacités de Abbas El Fassi en tant que Premier ministre viennent d'une expérience cumulée que se soit au sein du Parti de l'Istiqlal, au gouvernement ou sur le plan professionnel en tant qu'avocat, ambassadeur…
Les tractations sont en cours pour la formation du futur gouvernement. Pensez-vous que la reconduction de la majorité sortante sera bénéfique pour le Maroc ?
Oui, je le crois. On ne change jamais une équipe gagnante. Driss Jettou a fourni un effort extraordinaire pour instaurer un climat d'harmonie et de coordi110n entre les composantes du gouvernement.
Ainsi, ce dernier a pu réaliser bon nombre de projets. Je pense que l'équipe de Driss Jettou a réussi à accomplir sa mission, notamment en ce qui concerne les grands enjeux. Aujourd'hui, si on prend la majorité sortante telle qu'elle est, on peut constater que ce groupe a obtenu 182 sièges.
C'est une majorité confortable. Je ne crois pas que le Parti de l'Istiqlal va chercher aujourd'hui de s'allier avec d'autres partenaires politiques en dehors de ce groupe. Premièrement, Abbas El Fassi a, immédiatement après les élections, déclaré plusieurs fois que son engagement avec le bloc démocratique de la Koutla est définitif.
Deuxièmement, les déclarations officielles des responsables du PPS et de l'USFP ont confirmé que jamais il ne serait question de former une alliance avec le PJD. Si on prend en considération ces deux éléments, on peut arriver à une confirmation absolue que l'alliance de demain sera centrée sur la Koutla outre les alliés traditionnels. Le PJD gardera sa place dans l'opposition.
D'ailleurs, c'est dans l'intérêt du système et de ce parti montant de rester dans l'opposition.
Pourquoi ?
Le Parti de la justice et du développement est en train de gagner du terrain. Il a obtenu le nombre le plus élevé des voix. Mais sa position restera toujours fragile. Le PJD est presque l'arbre qui cache la forêt. C'est une façade qui cache la présence d'un mouvement islamiste intégriste à savoir Al Adl wal Ihssance.
La présence du PJD aux rangs de l'opposition lui donne beaucoup plus de crédibilité qui lui permettra de gagner du terrain au détriment d'Al Adl wal Ihssane. Le fait qu'il soit intégré dans le gouvernement va certainement l'affaiblir et donner à Al Adl wal Ihssance une occasion historique pour exercer une opposition virulente.
Même si on réfléchit autrement en pensant que l'USFP va rêver de retourner encore à l'opposition comme soutenu par plusieurs militants, je ne crois pas que ce serait dans l'intérêt de ce parti qui est habitué au pouvoir. L'USFP a perdu ses moyens de pression en l'occurrence le syndicat, le mouvement de la chabiba ittihadia, l'UNEM…
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La participation de l'USFP au gouvernement pourrait-elle compenser son échec aux élections ?
Exactement. D'ailleurs, le premier secrétaire, Mohamed El Yazghi, a bien déclaré que le parti joue dans le cadre de la Koutla qui a la majorité et qui va pouvoir former le nouveau gouvernement.Ce genre de déclarations démontre clairement la volonté de l'USFP de continuer à gouverner. Une volonté partagée avec le Parti de l'Istiqlal. Celui-ci, sans l'appui de l'USFP, aura beaucoup de problèmes de former un gouvernement efficace.
