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Hommage à Abel Ferrara

Le cinéaste américain Abel Ferrara a eu droit vendredi soir à un grand hommage rendu par le Festival international du film de Marrakech.

Hommage à Abel Ferrara
Nombreux sont ceux qui ont assisté à cette cérémonie, notamment le directeur de la célèbre revue française "Cahiers du cinéma", Jean-Michel Frodon.
C'est d'ailleurs ce dernier qui a remis le trophée à Abel Ferrara. Très ému, "l'enfant terrible" s'est dit très fier de visiter pour la première fois le Maroc et plus précisément Marrakech, qui reste selon lui, une ville ouverte et magnifique. «Je suis très content parce que mes films et par conséquent ma manière de voir les choses arrivent jusqu'ici. C'est extraordinaire».
Juste après ces mots concis et touchants, l'assistance a pu voir l'un des films de Ferrara, en l'occurrence "Mary".

Produit en 2005, "Mary" s'inscrit d'emblée dans le registre de Ferrara. Comme "Snake Eyes" et "Black Out", "Mary" se déroule dans le milieu du cinéma.
"Mary" s'inspire de la mythique Marie-Madeleine, disciple de Jésus. Ce récit évoque trois personnages liés par son esprit et son mystère... Marie Palesi (Juliette Binoche), actrice, l'incarne pour le cinéma et reste illuminée par ce personnage, Tony Childress (Heather Graham), réalisateur, joue Jésus Christ dans son propre film et Ted Younger (Forest Whitaker), célèbre journaliste qui anime une émission sur la foi. Entre fascination et quête spirituelle, le destin les réunira...

On baigne là en plein Abel Ferrara. Le thème de la rédemption est fort présent dans ce film. Le cinéaste traque en effet la chute des corps et guette l'irruption du spirituel, intègre la violence du monde à sa réflexion sur le sens de la croyance.
Depuis King of New York avec Christopher Walken, il est clair que, dans son souci d'explorer ses personnages dans toute leur complexité, Ferrara, se sentait de moins en moins tenu par les structures narratives traditionnelles. "Mary" abonde en scènes oniriques mêlant ce qui s'est passé, ce dont on se souvient et ce qui aurait pu se passer.

Metteur en scène d'une grande imagination, Abel Ferrara est considéré comme l'un des meilleurs réalisateurs américains.
Violent, sensuel, désenchanté, perdu, noir, religieux et désespéré, le cinéma de Ferrara est une plongée vertigineuse dans le cœur déjà pourri de ses personnages. A travers ses films, on assiste à une très cohérente analyse des origines du mal, des maux dont souffre sa ville fétiche, New York, et plus généralement tous les pays occidentaux.
Ses œuvres sont également une remise en question du système dans lequel elles existent.
Des productions que le public de la ville ocre a pu voir tout au long du Festival.
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