(suite)
Quand il arriva à Médine, il reçut le verset suivant: “Tuez les infidèles où vous les trouvez, faites-les prisonniers, assiégez-les, mettez-vous en embuscade contre eux”, etc. (Sur. IX.vers.5). Il reçut aussi le verset suivant: “ O Prophète, combats les infidèles et les hypocrites, traite-les sévèrement”. (Sur. IX. vers. 74). En révélant les versets qui ordonnaient la lutte, Dieu abrogea ceux qui avaient recommandé aux croyants la patience.
Mohammed, dans l'année même de la fuite, expédia de Médine des détachements pour couper le chemin aux caravanes, qu'il fit enlever et dont il distribua les marchandises aux Musulmans. Ces troupes s'avancèrent jusqu'à La Mecque. Personne n'osait plus sortir de cette ville, et aucune caravane ne se hasardait sur les chemins. Ces expéditions furent exécutées tantôt par le Prophète personnellement, tantôt par ses troupes, composées de Mohâdjir (réfugiés) et d'Ançar (auxiliaires de Médine). Dans la deuxième année de l'hégire eut lieu le combat de Badr.
Après avoir reçu l'autorisation de faire la guerre aux infidèles et après la révélation du verset : “ La permission a été donnée à ceux qui veulent combattre, à cause des violences qu'ils ont essuyées ”, etc. (Sur. XXII, vers. 40), le Prophète, dans l'année même de l'hégire, sept mois après cet événement, au mois de Ramadan, fit partir ‘Hamza avec trente cavaliers des Mohâjir. Ce fut la première armée musulmane qui partit pour la guerre.
Le Prophète, de sa propre main, attacha l'étendard blanc, appelé liwa, et donna à ‘Hamza les instructions suivantes : Dirige-toi vers le bord de la mer ; car une caravane qoraïschite, venant de la Syrie et rapportant une grande quantité de marchandises, y passera ; peut-être pourras-tu t'en emparer. ‘Hamza se rendit à cet endroit ; mais la caravane, qui était conduite par Abou Jahl avec trois cents cavaliers, était déjà passée et était entrée dans un grand village, qui se trouvait de ce côté.
Le chef de ce village, qui renfermait un grand nombre d'habitants, s'appelait Mohammed, fils d'Amrou, le Johaïnite ; il était lié d'amitié avec Abou Jahl et avec ‘Hamza. Il vin trouver ce dernier et lui parla ainsi : Abou Jahl est dans ce village avec trois cents cavaliers ; les habitants sont disposés à le soutenir ; il faut que, par égard pour moi, tu t'en retournes. ‘Hamza savait qu'il disait la vérité, et il s'en retourna. Abou-Jahl conduisit la caravane à La Mecque.
Le porte- drapeau de ‘Hamza, nommé Aboul WAlid, dit : je ne veux pas rapporter le premier drapeau des Musulmans sans avoir fait du butin. ‘Hamza répliqua : fais-le, car la paix est préférable ici à la guerre ; dans les circonstances actuelles, la retraite sans perte est une grande victoire. Après cela, il se retira. Ensuite, au mois de Choual, le Prophète fut averti que les infidèles étaient sur le point d'envoyer un détachement pour marcher contre Médine.
En conséquence, il mit Obaïda, fils de Harith, fils de Mottalib, à la tête de soixante hommes des Mohâdjir, tous cavaliers, parmi lesquels il ne se trouvait pas un seul des Ançar.
Le jour où Abou Jahl était rentré à La Mecque, il avait averti les habitants que Mohammed avait commencé les hostilités. Le lendemain, pour prévenir Mohammed, ils firent partir une troupe de deux cents hommes sous les ordres d'Ikrima, fils d'Abou-Jahl, pour tenter un coup de main contre Médine.
C'est contre cette troupe que le Prophète envoya Obaïda avec soixante hommes, en lui remettant l'étendard blanc, qui fut porté par Mistah, fils d'Othâtha, cousin d'Abou Bakr. Les deux détachements se rencontrèrent près d'un puits nommé Ahyâ, qui contenait une eau excellente et qui était situé entre La Mecque et Médine.
Il y avait dans la troupe des infidèles deux Musulmans, l'un nommé Miqdad, fils d'Amrou, l'autre Otba, fils de Ghazawân, qui étaient resté à La Mecque, n'ayant pas osé émigrer, par crainte des infidèles. Lorsque la troupe d'Ikrima partit, ils s'étaient joints à elle, disant : Nous sommes avec vous, nous vous aiderons. Mais leur intention était de s'enfuir et de gagner Médine.
En apercevant la troupe de Médine, Ikrima disposa ses hommes pour le combat. Obaïda et les Musulmans se rangèrent également en ordre de bataille. A ce moment, les deux hommes passèrent du côté des Musulmans. Sa'd, fils d'Abou-Waqqâç, connu parmi les Arabes pour son habileté dans l'art de tirer de l'arc, commença par lancer un trait sur les ennemis n'eût été atteint, ceux-ci, gagnés par la peur, s'enfuirent. Obaïda, sachant qu'ils étaient nombreux, ne les poursuivit pas, mais retourna à Médine.
Quelques-uns prétendent que l'expédition d'Obaïda eut lieu avant celle de Hamza, elles eurent lieu cependant à peu près à la même époque, l'une au mois de Ramadhan, l'autre au mois de Choual.
Lorsque Obaïda revint, au mois de Doulqa'da, le Prophète fit partir Sa'd, fils d'Abou Waqqâç, en lui remettant l'étendard blanc, à la tête de vingt piétons des Mohadjir. L'étendard fut porté par Miqdâd, fils d'Amrou.
Le Prophète dit à Sa'd : Dirige-toi vers un endroit nommé Kharrâr, où doit passer une caravane qoraïschite ; peut-être pourras-tu l'enlever. Si vous ne la rencontrez pas et que vous ne puissiez pas l'enlever, n'allez pas plus loin, mais revenez. Quand Sa'd y arriva, la caravane était déjà passée depuis deux jours. Il ne poursuivit pas sa course, conformément aux ordres du Prophète, et s'en retourna.
Ce fut la première expédition que le Prophète entreprit lui-même. Il en revint sans avoir combattu.
Au mois de Safar de la seconde année de l'Hégire, le Prophète partit de sa personne, à la tête d'une troupe de Mohâjir et d'Ançar, après avoir établi comme son lieutenant à Médine Sa'd, fils d'Obada. L'étendant blanc était porté par Hamza. Le Prophète arriva à Abwâ, bourg considérable, renfermant un grand nombre d'habitants, et situé entre La Mecque et Médine. Près de là est un autre bourg, nommé Waddân.
C'est pour cela que cette expédition porte ces deux noms. Le chef des Arabes de la tribu de Dhamra, Makhschî, fils d'Amrou, se présenta devant le Prophète et conclut la paix avec lui. Après cela le Prophète resta à Abwâ quinze jours, et s'en retourna sans avoir combattu.
D'après une autre version, les trois expéditions que nous venons de mentionner auraient eu lieu toutes trois dans la seconde année ; le Prophète, durant la première année, n'aurait envoyé aucune armée. De retour à Médine, au mois de Rabii premier, le Prophète fut informé qu'une caravane qoraïschite de quinze cents chameaux, conduite par Omayya, fils de Khalaf, de la tribu de Jouma'h, et cinq cents hommes, reviendrait de Syrie.
Le Prophète partit au mois de Rabii second avec deux cents hommes des Mohadjir et des Ançar, après avoir laissé comme son lieutenant à Médine Sa'd, fils de Mo'ads. Dans cette expédition, l'étendard fut porté par Sa'd, fils d'Abou Waqqâç. Ayant quitté le territoire de Yathrib, il arriva près d'une montagne nommée Radhwa, sur le territoire du Tihâma. Il fit halte à un endroit nommé Bowât. La caravane, avertie, s'était échappée, et Mohammed retourna à Médine.
Le mois suivant, Joumada premier, le Prophète partit de nouveau, après avoir établi comme son lieutenant à Médine Abou Salama, fils d'Abdoul Asad. L'étendant était porté par Hamza. Près de Médine, à un endroit nommé Dsât-oul-Oschaïra, le Prophète fut informé du passage d'une caravane. Les soldats musulmans se dirigèrent du côté droit, vers le désert, et arrivèrent à une autre station, où passaient également les caravanes. Mais ils ne l'y rencontrèrent pas. Alors ils vinrent à une station où il y a un grand arbre, qu'on appelle Dsât-oul-Sâq. On fit halte à l'ombre de cet arbre, et l'on chercha la caravane, sans la rencontrer.
On fit halte à l'ombre de cet arbre et l'on chercha la caravane sans la rencontrer. Puis le Prophète fit la prière sous cet arbre. On fit rôtir un agneau et l'on passa la nuit en cet endroit. Ensuite, on y construit une mosquée qui existe encore aujourd'hui ; on la visite ainsi que la place où fut rôti l'agneau. Le lendemain, en marchant à la recherche de la caravane, ils arrivèrent à une station, ensuite à un endroit nommé Çor'a puis à une station nommée Mouschtarib. Ils y puisèrent de l'eau et revinrent à Çokhaïrât. Ils avaient ainsi exploré toutes les stations et tous les puits où la caravane eut pu passer sans en trouver aucune trace.
Alors ils retournèrent à Dsât-oul-Oschaïra, où demeuraient des Arabes de la tribu de Motledj. Mohammed conclut un traité de paix avec eux, et revint à Médine au mois de Djoumâda second. Ce fut lors de cette expédition que le Prophète donna à Ali le nom d'Abou-Tourâb. Voici en quelle circonstance : un jour, le Prophète, ne voyant pas Ali qui était sorti du village et qui dormait à l'ombre d'un arbre au milieu des plantations de dattiers, alla à sa recherche.
Il le trouva enfin dormant sous l'arbre ; son vêtement était tombé et tout son corps était complètement couvert de poussière. Le Prophète cria à haute voix : “Lève-toi, Abou-Tourâb”.
Ce nom est resté lié à Ali, il en était fier et aimait qu'on l'appelât par ce sobriquet. Ammâr, fils de Yâser, raconte: Je dormais sous cet arbre avec Ali. En entendant la voix du Prophète et en me réveillant, je vis que le Prophète réveillait Ali, et qu'Ali se levait et se tenait devant Lui.
Le Prophète essuya avec son manteau la tête et le visage d'Ali et lui dit : “Ô Ali, le plus misérable dans les deux mondes est celui qui sera ton ennemi, qui te blessera à la tête, qui fera couler ton sang et qui te tuera ; il sera éternellement dans l'enfer.
A l'époque de cette expédition, le Prophète n'avait pas encore marié Fatima à Ali. Il lui donna sa fille en mariage au mois de dsou'l-qu'ada
Quand il arriva à Médine, il reçut le verset suivant: “Tuez les infidèles où vous les trouvez, faites-les prisonniers, assiégez-les, mettez-vous en embuscade contre eux”, etc. (Sur. IX.vers.5). Il reçut aussi le verset suivant: “ O Prophète, combats les infidèles et les hypocrites, traite-les sévèrement”. (Sur. IX. vers. 74). En révélant les versets qui ordonnaient la lutte, Dieu abrogea ceux qui avaient recommandé aux croyants la patience.
Mohammed, dans l'année même de la fuite, expédia de Médine des détachements pour couper le chemin aux caravanes, qu'il fit enlever et dont il distribua les marchandises aux Musulmans. Ces troupes s'avancèrent jusqu'à La Mecque. Personne n'osait plus sortir de cette ville, et aucune caravane ne se hasardait sur les chemins. Ces expéditions furent exécutées tantôt par le Prophète personnellement, tantôt par ses troupes, composées de Mohâdjir (réfugiés) et d'Ançar (auxiliaires de Médine). Dans la deuxième année de l'hégire eut lieu le combat de Badr.
Après avoir reçu l'autorisation de faire la guerre aux infidèles et après la révélation du verset : “ La permission a été donnée à ceux qui veulent combattre, à cause des violences qu'ils ont essuyées ”, etc. (Sur. XXII, vers. 40), le Prophète, dans l'année même de l'hégire, sept mois après cet événement, au mois de Ramadan, fit partir ‘Hamza avec trente cavaliers des Mohâjir. Ce fut la première armée musulmane qui partit pour la guerre.
Le Prophète, de sa propre main, attacha l'étendard blanc, appelé liwa, et donna à ‘Hamza les instructions suivantes : Dirige-toi vers le bord de la mer ; car une caravane qoraïschite, venant de la Syrie et rapportant une grande quantité de marchandises, y passera ; peut-être pourras-tu t'en emparer. ‘Hamza se rendit à cet endroit ; mais la caravane, qui était conduite par Abou Jahl avec trois cents cavaliers, était déjà passée et était entrée dans un grand village, qui se trouvait de ce côté.
Le chef de ce village, qui renfermait un grand nombre d'habitants, s'appelait Mohammed, fils d'Amrou, le Johaïnite ; il était lié d'amitié avec Abou Jahl et avec ‘Hamza. Il vin trouver ce dernier et lui parla ainsi : Abou Jahl est dans ce village avec trois cents cavaliers ; les habitants sont disposés à le soutenir ; il faut que, par égard pour moi, tu t'en retournes. ‘Hamza savait qu'il disait la vérité, et il s'en retourna. Abou-Jahl conduisit la caravane à La Mecque.
Le porte- drapeau de ‘Hamza, nommé Aboul WAlid, dit : je ne veux pas rapporter le premier drapeau des Musulmans sans avoir fait du butin. ‘Hamza répliqua : fais-le, car la paix est préférable ici à la guerre ; dans les circonstances actuelles, la retraite sans perte est une grande victoire. Après cela, il se retira. Ensuite, au mois de Choual, le Prophète fut averti que les infidèles étaient sur le point d'envoyer un détachement pour marcher contre Médine.
En conséquence, il mit Obaïda, fils de Harith, fils de Mottalib, à la tête de soixante hommes des Mohâdjir, tous cavaliers, parmi lesquels il ne se trouvait pas un seul des Ançar.
Le jour où Abou Jahl était rentré à La Mecque, il avait averti les habitants que Mohammed avait commencé les hostilités. Le lendemain, pour prévenir Mohammed, ils firent partir une troupe de deux cents hommes sous les ordres d'Ikrima, fils d'Abou-Jahl, pour tenter un coup de main contre Médine.
C'est contre cette troupe que le Prophète envoya Obaïda avec soixante hommes, en lui remettant l'étendard blanc, qui fut porté par Mistah, fils d'Othâtha, cousin d'Abou Bakr. Les deux détachements se rencontrèrent près d'un puits nommé Ahyâ, qui contenait une eau excellente et qui était situé entre La Mecque et Médine.
Il y avait dans la troupe des infidèles deux Musulmans, l'un nommé Miqdad, fils d'Amrou, l'autre Otba, fils de Ghazawân, qui étaient resté à La Mecque, n'ayant pas osé émigrer, par crainte des infidèles. Lorsque la troupe d'Ikrima partit, ils s'étaient joints à elle, disant : Nous sommes avec vous, nous vous aiderons. Mais leur intention était de s'enfuir et de gagner Médine.
En apercevant la troupe de Médine, Ikrima disposa ses hommes pour le combat. Obaïda et les Musulmans se rangèrent également en ordre de bataille. A ce moment, les deux hommes passèrent du côté des Musulmans. Sa'd, fils d'Abou-Waqqâç, connu parmi les Arabes pour son habileté dans l'art de tirer de l'arc, commença par lancer un trait sur les ennemis n'eût été atteint, ceux-ci, gagnés par la peur, s'enfuirent. Obaïda, sachant qu'ils étaient nombreux, ne les poursuivit pas, mais retourna à Médine.
Quelques-uns prétendent que l'expédition d'Obaïda eut lieu avant celle de Hamza, elles eurent lieu cependant à peu près à la même époque, l'une au mois de Ramadhan, l'autre au mois de Choual.
Lorsque Obaïda revint, au mois de Doulqa'da, le Prophète fit partir Sa'd, fils d'Abou Waqqâç, en lui remettant l'étendard blanc, à la tête de vingt piétons des Mohadjir. L'étendard fut porté par Miqdâd, fils d'Amrou.
Le Prophète dit à Sa'd : Dirige-toi vers un endroit nommé Kharrâr, où doit passer une caravane qoraïschite ; peut-être pourras-tu l'enlever. Si vous ne la rencontrez pas et que vous ne puissiez pas l'enlever, n'allez pas plus loin, mais revenez. Quand Sa'd y arriva, la caravane était déjà passée depuis deux jours. Il ne poursuivit pas sa course, conformément aux ordres du Prophète, et s'en retourna.
Ce fut la première expédition que le Prophète entreprit lui-même. Il en revint sans avoir combattu.
Au mois de Safar de la seconde année de l'Hégire, le Prophète partit de sa personne, à la tête d'une troupe de Mohâjir et d'Ançar, après avoir établi comme son lieutenant à Médine Sa'd, fils d'Obada. L'étendant blanc était porté par Hamza. Le Prophète arriva à Abwâ, bourg considérable, renfermant un grand nombre d'habitants, et situé entre La Mecque et Médine. Près de là est un autre bourg, nommé Waddân.
C'est pour cela que cette expédition porte ces deux noms. Le chef des Arabes de la tribu de Dhamra, Makhschî, fils d'Amrou, se présenta devant le Prophète et conclut la paix avec lui. Après cela le Prophète resta à Abwâ quinze jours, et s'en retourna sans avoir combattu.
D'après une autre version, les trois expéditions que nous venons de mentionner auraient eu lieu toutes trois dans la seconde année ; le Prophète, durant la première année, n'aurait envoyé aucune armée. De retour à Médine, au mois de Rabii premier, le Prophète fut informé qu'une caravane qoraïschite de quinze cents chameaux, conduite par Omayya, fils de Khalaf, de la tribu de Jouma'h, et cinq cents hommes, reviendrait de Syrie.
Le Prophète partit au mois de Rabii second avec deux cents hommes des Mohadjir et des Ançar, après avoir laissé comme son lieutenant à Médine Sa'd, fils de Mo'ads. Dans cette expédition, l'étendard fut porté par Sa'd, fils d'Abou Waqqâç. Ayant quitté le territoire de Yathrib, il arriva près d'une montagne nommée Radhwa, sur le territoire du Tihâma. Il fit halte à un endroit nommé Bowât. La caravane, avertie, s'était échappée, et Mohammed retourna à Médine.
Le mois suivant, Joumada premier, le Prophète partit de nouveau, après avoir établi comme son lieutenant à Médine Abou Salama, fils d'Abdoul Asad. L'étendant était porté par Hamza. Près de Médine, à un endroit nommé Dsât-oul-Oschaïra, le Prophète fut informé du passage d'une caravane. Les soldats musulmans se dirigèrent du côté droit, vers le désert, et arrivèrent à une autre station, où passaient également les caravanes. Mais ils ne l'y rencontrèrent pas. Alors ils vinrent à une station où il y a un grand arbre, qu'on appelle Dsât-oul-Sâq. On fit halte à l'ombre de cet arbre, et l'on chercha la caravane, sans la rencontrer.
On fit halte à l'ombre de cet arbre et l'on chercha la caravane sans la rencontrer. Puis le Prophète fit la prière sous cet arbre. On fit rôtir un agneau et l'on passa la nuit en cet endroit. Ensuite, on y construit une mosquée qui existe encore aujourd'hui ; on la visite ainsi que la place où fut rôti l'agneau. Le lendemain, en marchant à la recherche de la caravane, ils arrivèrent à une station, ensuite à un endroit nommé Çor'a puis à une station nommée Mouschtarib. Ils y puisèrent de l'eau et revinrent à Çokhaïrât. Ils avaient ainsi exploré toutes les stations et tous les puits où la caravane eut pu passer sans en trouver aucune trace.
Alors ils retournèrent à Dsât-oul-Oschaïra, où demeuraient des Arabes de la tribu de Motledj. Mohammed conclut un traité de paix avec eux, et revint à Médine au mois de Djoumâda second. Ce fut lors de cette expédition que le Prophète donna à Ali le nom d'Abou-Tourâb. Voici en quelle circonstance : un jour, le Prophète, ne voyant pas Ali qui était sorti du village et qui dormait à l'ombre d'un arbre au milieu des plantations de dattiers, alla à sa recherche.
Il le trouva enfin dormant sous l'arbre ; son vêtement était tombé et tout son corps était complètement couvert de poussière. Le Prophète cria à haute voix : “Lève-toi, Abou-Tourâb”.
Ce nom est resté lié à Ali, il en était fier et aimait qu'on l'appelât par ce sobriquet. Ammâr, fils de Yâser, raconte: Je dormais sous cet arbre avec Ali. En entendant la voix du Prophète et en me réveillant, je vis que le Prophète réveillait Ali, et qu'Ali se levait et se tenait devant Lui.
Le Prophète essuya avec son manteau la tête et le visage d'Ali et lui dit : “Ô Ali, le plus misérable dans les deux mondes est celui qui sera ton ennemi, qui te blessera à la tête, qui fera couler ton sang et qui te tuera ; il sera éternellement dans l'enfer.
A l'époque de cette expédition, le Prophète n'avait pas encore marié Fatima à Ali. Il lui donna sa fille en mariage au mois de dsou'l-qu'ada
