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Les maladies du pied et de la cheville

Les pieds supportent notre poids lorsqu'on se tient debout et encore plus lorsqu'on bouge

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Notre pied est composé de 26 os, d'un réseau élaboré de muscles, de tendons et de ligaments. Tout au long de sa vie, l'homme marche environ 150.000 kilomètres, soit l'équivalent de quatre fois le tour du monde. Les personnes passablement actives font environ 5.000 pas par jour. Il n'est donc pas surprenant que le pied commence, au fil du temps, à montrer des signes d'usure.

Le Dr Ali Elkohen, chirurgien orthopédiste et traumatologue, confirme que «Les pieds sont soumis à rude épreuve chaque jour pour porter le poids du corps, marcher ou courir… Or, le pied est un organe sensible, et des callosités douloureuses, cors et durillons, peuvent se développer et handicaper sérieusement la marche. »

On constate que la plupart des gens se désintéressent totalement de cette partie du corps qui subit pourtant le plus de stress d'une journée à l'autre. Ils ignorent totalement que les pieds endoloris peuvent modifier la démarche et entraîner une kyrielle de problèmes secondaires (crampes dans les jambes, douleurs aux genoux et maux de dos, etc.).

Parmi les principales causes des douleurs liées aux pieds, on note les douleurs traumatiques (chutes, hématomes, entorses, blessures). Cependant, ces douleurs peuvent être dues à une autre maladie comme le diabète (infections, atteintes nerveuses), l'alcoolisme, l'insuffisance veineuse ou l'arthrite des membres inférieurs.

Il existe plusieurs maladies spécifiques du pied. Les plus courantes sont la tendinite d'Achille, l'entorse de la cheville et l'oignon. La tendinite d'Achille est une affection du tendon du même nom, ce dernier représentant une puissante structure fibreuse, située entre le mollet et le pied.

Le Dr Elkohen nous explique : «Imaginez un cordage tendu entre deux os, c'est ainsi que se présente un ligament. De structure identique et composée des mêmes fibres, le tendon bénéficie d'une plus grande élasticité, mais d'une moindre solidité. Ceci lui confère à la fois sa plus grande résistance aux traumatismes en vertu de son élasticité, mais une plus grande vulnérabilité aux phénomènes d'usure et de sollicitation excessive».

En effet, ce tendon joue le rôle d'un véritable levier, dont la force de traction se répartit sur toute la surface du pied.
Il s'enroule en grande partie autour du talon, qui lui sert de poulie, permettant la transmission des forces de contraction de la cuisse et du mollet, jusqu'au pied.

La tendinite la plus fréquente est due à une inflammation du corps du tendon ou de sa périphérie. Si elle est répétitive, on parle de tendinite chronique.

Quant à l'entorse de la cheville, qui s'avère fréquente, sa définition médicale concerne la lésion d'un ligament n'entraînant pas une perte permanente des rapports normaux d'une articulation. En effet, les ligaments sont des haubans tendus d'un os à un autre autour ou au milieu de l'articulation. Leur rôle est de permettre à la surface articulaire de rester bien en contact lors des mouvements. Ils assurent ainsi la stabilité de l'articulation.

L'oignon ou (hallux valgus), est en fait une bosse osseuse à la base du gros orteil. Le Dr Elkohen explique que «La déformation est bien connue chez l'adulte: le premier métatarsien est déplacé en dedans, alors que le gros orteil est couché en dehors ou valgus et réalise un angle dont le sommet crée une saillie interne (oignon).

La tête métatarsienne ne repose plus sur ses sésamoïdes (deux petits osselets qui se trouvent sous le premier métatarsien) ce qui la prive de leur force propulsive et surcharge les autres rayons du pied. Le tendon fléchisseur prend la corde de l'arc et pérennise la déformation.
C'est un problème extrêmement répandu, surtout chez les personnes qui portent des chaussures mal ajustées ou des talons hauts.

En effet, les oignons sont le résultat d'un mauvais alignement de l'os à la base du gros orteil. Selon A. Elkohen, «Une orthèse plantaire pour maintenir la cheville droite et dégager la pression sous l'articulation du gros orteil accompagnée d'une chaussure adéquate est à conseiller au début de la déformation.

Avec le temps, les rétractions s'installent, les lésions sont plus fixées et les douleurs de plus en plus importantes.
Cependant, la seule solution reste chirurgicale et il existe de nombreuses techniques»

Il existe bien évidemment d'autres maladies douloureuses du pied, notamment l'arthrose du pied, l'arthrose du gros orteil, l'épine calcanéenne, la maladie de Morton, la douleur étendue à la cheville et au pied et la douleur de l'avant-pied. Afin de venir à bout de toutes ces maladies, un traitement adéquat et une prévention s'avèrent nécessaires.

Cependant, une semelle de décharge avec un appui en arrière des métatarses phalangiens devrait être utilisée, le port de chaussures larges aux semelles épaisses et légèrement rigides est aussi conseillé.
Surtout, il faut se méfier des infiltrations de corticoïdes qui peuvent soulager temporairement. Ces diverses affections peuvent toucher le pied et la cheville. Les incidences seront en fonction de la pathologie recherchée. En effet, la recherche des désordres architecturaux se fait grâce à des radios réalisées en charge.

Le Dr Elkohen le confirme «Lors de n'importe quel malaise du pied, la radiographie standard du pied et de la cheville demeure une étape essentielle devant toute pathologie avant de se lancer dans des
examens complémentaires plus invasifs».

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Diabète et amputations du pied

Il est reconnu qu'une mauvaise gestion du diabète peut entraîner de graves complications, notamment les maladies du cœur, l'insuffisance rénale, la cécité, et les ulcères du pied.

Ce qui s'avère désolant, c'est que dans plusieurs cas, cet ulcère mène à l'amputation d'une jambe. Les ulcères diabétiques du pied sont très répandus. Dans les pays développés, 5 % des personnes atteintes de diabète souffrent d'un ulcère au pied, et une personne diabétique sur six aura un ulcère au cours de sa vie.

Dans les pays en développement, les problèmes des pieds liés au diabète sont probablement encore plus courants.

La moitié des amputations des membres inférieurs sont pratiquées sur des personnes atteintes du diabète. Dans certaines régions où l'origine ethnique, le climat et les conditions sociales multiplient les risques, le nombre d'amputations chez les personnes atteintes de diabète est même proportionnellement plus élevé.

Le pied «diabétique» peut avoir un impact dévastateur, en effet, chez la plupart des personnes amputées d'un membre inférieur, la vie ne reprend jamais son cours normal. Cette amputation peut entraîner une dépendance à vie, une incapacité de travail et un état de détresse important.

Les ulcères au pied sont principalement causés par des lésions nerveuses (neuropathie périphérique), des déformations communes comme les orteils en marteau, les oignons ou une forme inhabituelle du pied devenu extrêmement difficile à chausser, une mauvaise irrigation sanguine au niveau des pieds et des blessures, souvent d'apparence insignifiantes au départ.

Cependant, lorsque la peau est fissurée, des bactéries peuvent infecter le pied. La cicatrisation et la lutte contre les infections sont plus difficiles chez les personnes diabétiques, dont la sensibilité et la circulation sanguine sont altérées. L'infection n'est parfois détectée que lorsqu'elle a atteint un stade très avancé.
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