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Le Liban paralysé par la grève

Des axes routiers bloqués avec des pneus brûlés

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Six manifestants ont été blessés par balles au Liban, paralysé hier par le mouvement de grève de l'opposition, dont les partisans ont bloqué les axes routiers avec des pneus brûlés.
Dans un climat de vive tension, des responsables de l'opposition, menée par le parti chiite pro-syrien Hezbollah, ont appelé leurs partisans à poursuivre le mouvement, alors que le camp de la majorité parlementaire et du gouvernement, soutenu par les Occidentaux, dénonçait un "coup d'Etat" et appelait les forces de l'ordre à rouvrir les routes.

Les Libanais hésitaient à sortir de chez eux, de crainte que la situation ne dégénère. La route reliant Beyrouth à Damas était coupée, le trafic aérien perturbé et huit vols ont été annulés à l'aéroport de Beyrouth, dont les accès étaient bloqués. Plusieurs accrochages ont été signalés entre les partisans des deux camps, qui se sont affrontés à coups de bâtons et de pierres. Au nord de Beyrouth, l'armée est intervenue en tirant en l'air.

Le ministre de la Communication, Marwan Hamadé, a parlé de "coup d'Etat contre le gouvernement", tout en appelant les citoyens "au calme" et en promettant la réussite de la conférence d'aide internationale au Liban, prévue demain à Paris. "L'armée et les forces de sécurité ont commencé à remplir leur devoir, en rouvrant les routes pour empêcher une confrontation", a-t-il dit.

"Ce qui se passe n'a rien à voir avec la démocratie. C'est un véritable coup d'Etat", a déclaré de son côté le leader chrétien Samir Geagea, allié du gouvernement, qui a qualifié les actions des manifestants de "terroristes". Répondant à ces accusations, le leader de l'opposition chrétienne Michel Aoun a qualifié le gouvernement de "criminel", demandant l'arrestation des personnes responsables de tirs contre les manifestants. Six d'entre eux ont en effet été touchés par des tirs d'inconnus alors qu'ils participaient au blocage des routes dans des régions à majorité chrétienne, selon la police.

A Baabda, dans la banlieue est de Beyrouth, une manifestante a été blessée par une voiture qui l'a renversée "intentionnellement", selon une source au Courant patriotique libre (CPL), le parti de Michel Aoun.

Quatre partisans du CPL ont en outre été arrêtés par les forces de l'ordre dans la plaine orientale de la Békaa, selon le parti. Les partisans de l'opposition étaient descendus dans les rues hier à l'aube, brûlant des pneus et même des voitures, utilisant du sable et des cailloux pour couper les routes. Dans certaines régions, ils se sont allongés à même la chaussée pour empêcher la circulation.


Huit vols ont été annulés au départ et à l'arrivée de l'aéroport international de Beyrouth, dont la route était totalement coupée. Des voyageurs arrivés dans la capitale libanaise étaient bloqués dans le bâtiment principal. "Nous voyons de la tour de contrôle les pneus brûler à environ 300 mètres de l'entrée de l'aéroport", a indiqué à l'AFP un responsable du trafic aérien.

Certains commerces, écoles et banques ont tenté d'ouvrir, mais la présence des employés et des élèves restait timide, la plupart d'entre eux n'ayant pas réussi à arriver sur leur lieu de travail. Les forces de sécurité et l'armée, qui participe traditionnellement au Liban au maintien de l'ordre et qui a déployé blindés et soldats, ont essayé dans certains endroits de rouvrir les routes, tout en évitant les affrontements avec les manifestants.
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Conférence de Paris

Six mois après le conflit entre le Hezbollah et Israël, la communauté internationale se mobilise pour apporter une aide financière au gouvernement libanais de Fouad Siniora, confronté à une double crise économique et politique, lors d'une conférence internationale demain à Paris.

Trente-six pays et une quinzaine d'institutions se réuniront autour du Président français Jacques Chirac pour cette rencontre où sont attendus la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, qui effectue sa première tournée internationale.

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