Il est donc tout à fait clair que certaines maladies ne riment pas avec le jeûne du ramadan et notre religion le permet. Quelles sont ces maladies? Dans quels cas les sujets atteints peuvent-ils jeûner et qu'est-ce que la religion en dit? Tour d'horizon de certaines pathologies.
Les patients diabétiques
Avant de parler de la relation jeûne et diabète, il est important de rappeler que le diabète est une maladie chronique caractérisée par une hyperglycémie, c'est-à-dire une augmentation du taux de sucre dans le sang. Dès que ce taux est supérieur à 1,26g par litre dans le sang à jeun, on parle de diabète. Ainsi, la gravité du diabète tient surtout aux complications cardiovasculaires qui peuvent survenir si cette hyperglycémie n'est pas corrigée. D'où la nécessité de prendre des médicaments adéquats, de manger régulièrement et de faire, si nécessaire, des injections d'insuline.
Néanmoins, les études s'accordent à dire que les diabétiques déséquilibrés ou présentant des complications dégénératives et les personnes âgées diabétiques, quel que soit leur type de diabète, ne doivent pas jeûner. Par contre, les patients présentant un diabète de type I non compliqué et nécessitant une seule injection quotidienne d'insuline peuvent jeûner.
Les hypertendus
L'hypertension artérielle (HTA) est l'élévation permanente des chiffres de la pression artérielle (dite tension artérielle ou TA) au dessus de 14/9, dite stade 1, et au-delà de 16/10, dite stade 2 et ainsi de suite. La pression artérielle normale est inférieure à 14/9.
Pendant le ramadan, l'hypertension devrait être confirmée avec une mesure de la tension artérielle au moment où certains symptômes se présentent.
Il s'agit de la sudation excessive, d'asthénie, de lassitude, de manque d'énergie, de vertige (particulièrement en passant de la position assise à la position debout), de pâleur et de sensation de défaillance. «Les personnes ayant de l'hypertension devraient ajuster leur prise de médicaments ou s'abstenir carrément de jeûner si le médecin le leur conseille», rappelle le docteur Benjdayen, et de poursuivre: «l'hypertension artérielle fait partie des maladies chroniques.
Quand elle est stable, cela n'empêche pas de jeûner, parce que le médecin va réévaluer le traitement pour donner un médicament qui a une durée d'action de 24h. Mais quand l'hypertension est instable, il n'est pas recommandé de jeûner et il faut 111venir le plus rapidement possible avant que ne surviennent des complications».
Les femmes enceintes ou allaitantes
Loin d'être des maladies chroniques, la vieillesse et la grossesse sont des états où il est recommandé de ne pas jeûner. «La plupart de nos personnes âgées jeûnent, donc il faut leurs donner des recommandations, parce que sur le plan physiologique, elles sont dans un état d'anorexie physiologique et d'asepsie, c'est-à-dire qu'elles n'expriment ni le besoin de la faim ni celui de la soif», précise Dr Benjdayen.
En effet, quand une personne prend de l'âge, plusieurs modifications physiologiques commencent à avoir des répercussions sur l'absorption des nutriments. C'est pourquoi, quand la personne âgée jeûne, il faut qu'il y ait un suivi pour qu'elle mange régulièrement: au ftour, avant de se coucher et au petit matin (shour).
Par ailleurs, les femmes enceintes de façon générale doivent s'alimenter régulièrement «Quand la maman allaite ou quant elle est enceinte, elle n'est pas seule, elle doit entre autre nourrir son bébé ou son fœtus à partir des apports extérieurs. Personnellement, je n'encourage pas le jeûne chez la femme enceinte, surtout en fin de grossesse», explique notre spécialiste.
En effet, durant le Ramadan, la femme allaitante ou enceinte doit manger de manière variée, équilibrée et saine, sinon elle va puiser dans ses réserves (la dénutrition endogène). Donc elle devient vulnérable aux infections et aux agressions bactériennes, ce qui fait qu'une petite grippe ou une petite infection respiratoire, aura des conséquences vraiment fâcheuses.
Toutefois, si les sujets précédemment évoqués sont amenés à jeûner (avec autorisation du médecin, bien sûr), une prise correcte de médicament et de compléments alimentaires s'avère nécessaire.
Mais, pour que le traitement réussisse, il faut que la prise soit adaptée aux horaires du ramadan, tout en sachant que oulémas et scientifiques sont unanimes pour déclarer que seule la voie orale et la voie intraveineuse rompent le jeûne.
Pour les médicaments à administration orale qui doivent être pris après la rupture du jeûne, l'adaptation de la prescription doit prendre en compte les quatre paramètres. Le premier est l'adaptation posologique. Etant donné qu'on ne peut pas toujours changer facilement les prises du jour vers la nuit, il est important de prendre certaines précautions, surtout quand il s'agit de médicaments à marge thérapeutique étroite et de médicaments indiqués dans les maladies chroniques.
La prudence dans ces cas incite à procéder au changement de la prescription deux semaines avant le ramadan. Le second paramètre est le rythme d'administration. En effet, la prise orale unique le soir constitue l'idéal pendant le ramadan. Pour les médicaments qui nécessitent deux prises, leur répartition peut s'envisager par la désig110n de la première prise au moment de la rupture du jeûne. La deuxième, quant à elle, peut se situer alors juste avant le lever du soleil.
Le troisième point est l'111action avec les repas. Entre la rupture du jeûne et le lever du soleil, les pratiquants passent une bonne partie du temps à s'alimenter. De ce fait, il n'est pas facile de trouver des moments pendant cette période où l'estomac est vraiment vide. Cela pose donc un problème pour les médicaments qui doivent s'administrer à jeun. Dans ce cas, il y a lieu d'exiger une discipline alimentaire stricte en instaurant deux principaux repas bien séparés pendant les soirées du ramadan.
Et enfin le quatrième paramètre est la nature de l'effet thérapeutique. Il est important de savoir que l'effet thérapeutique de certains médicaments dont la prise orale a été reporté au soir, peut altérer la qualité du sommeil qui est déjà courte pendant la période du ramadan.
C'est le cas notamment des psychostimulants (antidépresseurs, théophylline etc.) ou des diurétiques qui réveillent à cause du besoin d'uriner qu'ils créent. Pour éviter ces inconvénients, il y a lieu d'envisager le changement de la thérapeutique, quand cela est possible. Des études cliniques spécifiques pour chaque médicament sont nécessaires pour établir les meilleures alternatives thérapeutiques.
REPÈRES
Critères autorisant le jeûne
chez les diabétiques
> Diabétiques non insulinodépendants, obèses ou de poids normal, diéto-sensibles, bien équilibrés, stables, traités par antidiabétiques oraux (comprimés) biguanides ou sulfamides
> Diabétiques indemnes de toute affection 111currente ou de complication dégénérative.
Ces malades doivent être soumis toutefois à une surveillance médicale régulière afin de détecter toute complication aiguë susceptible de faire 111rompre le jeûne.
---------------------------------
Diverses pathologies ne s'accommodent pas de privations de nourriture et d'eau pendant toute la journée. Pour les personnes qui en souffrent, l'islam prévoit des dérogations: le jeûne est l'un des piliers fondamentaux de la religion musulmane au même titre que la prière, la zakat, le pèlerinage et la profession de foi.
Il est prescrit comme une obligation pour tout musulman jouissant de ses facultés mentales et ne souffrant pas de maladie grave.
Cette dernière condition est importante, car le jeûne comporte des risques pour des gens atteints d'affections comme le diabète, l'ulcère gastrique , l'hypertension artérielle (HTA) et bien d'autres maux.
Les patients diabétiques
Avant de parler de la relation jeûne et diabète, il est important de rappeler que le diabète est une maladie chronique caractérisée par une hyperglycémie, c'est-à-dire une augmentation du taux de sucre dans le sang. Dès que ce taux est supérieur à 1,26g par litre dans le sang à jeun, on parle de diabète. Ainsi, la gravité du diabète tient surtout aux complications cardiovasculaires qui peuvent survenir si cette hyperglycémie n'est pas corrigée. D'où la nécessité de prendre des médicaments adéquats, de manger régulièrement et de faire, si nécessaire, des injections d'insuline.
Néanmoins, les études s'accordent à dire que les diabétiques déséquilibrés ou présentant des complications dégénératives et les personnes âgées diabétiques, quel que soit leur type de diabète, ne doivent pas jeûner. Par contre, les patients présentant un diabète de type I non compliqué et nécessitant une seule injection quotidienne d'insuline peuvent jeûner.
Les hypertendus
L'hypertension artérielle (HTA) est l'élévation permanente des chiffres de la pression artérielle (dite tension artérielle ou TA) au dessus de 14/9, dite stade 1, et au-delà de 16/10, dite stade 2 et ainsi de suite. La pression artérielle normale est inférieure à 14/9.
Pendant le ramadan, l'hypertension devrait être confirmée avec une mesure de la tension artérielle au moment où certains symptômes se présentent.
Il s'agit de la sudation excessive, d'asthénie, de lassitude, de manque d'énergie, de vertige (particulièrement en passant de la position assise à la position debout), de pâleur et de sensation de défaillance. «Les personnes ayant de l'hypertension devraient ajuster leur prise de médicaments ou s'abstenir carrément de jeûner si le médecin le leur conseille», rappelle le docteur Benjdayen, et de poursuivre: «l'hypertension artérielle fait partie des maladies chroniques.
Quand elle est stable, cela n'empêche pas de jeûner, parce que le médecin va réévaluer le traitement pour donner un médicament qui a une durée d'action de 24h. Mais quand l'hypertension est instable, il n'est pas recommandé de jeûner et il faut 111venir le plus rapidement possible avant que ne surviennent des complications».
Les femmes enceintes ou allaitantes
Loin d'être des maladies chroniques, la vieillesse et la grossesse sont des états où il est recommandé de ne pas jeûner. «La plupart de nos personnes âgées jeûnent, donc il faut leurs donner des recommandations, parce que sur le plan physiologique, elles sont dans un état d'anorexie physiologique et d'asepsie, c'est-à-dire qu'elles n'expriment ni le besoin de la faim ni celui de la soif», précise Dr Benjdayen.
En effet, quand une personne prend de l'âge, plusieurs modifications physiologiques commencent à avoir des répercussions sur l'absorption des nutriments. C'est pourquoi, quand la personne âgée jeûne, il faut qu'il y ait un suivi pour qu'elle mange régulièrement: au ftour, avant de se coucher et au petit matin (shour).
Par ailleurs, les femmes enceintes de façon générale doivent s'alimenter régulièrement «Quand la maman allaite ou quant elle est enceinte, elle n'est pas seule, elle doit entre autre nourrir son bébé ou son fœtus à partir des apports extérieurs. Personnellement, je n'encourage pas le jeûne chez la femme enceinte, surtout en fin de grossesse», explique notre spécialiste.
En effet, durant le Ramadan, la femme allaitante ou enceinte doit manger de manière variée, équilibrée et saine, sinon elle va puiser dans ses réserves (la dénutrition endogène). Donc elle devient vulnérable aux infections et aux agressions bactériennes, ce qui fait qu'une petite grippe ou une petite infection respiratoire, aura des conséquences vraiment fâcheuses.
Toutefois, si les sujets précédemment évoqués sont amenés à jeûner (avec autorisation du médecin, bien sûr), une prise correcte de médicament et de compléments alimentaires s'avère nécessaire.
Mais, pour que le traitement réussisse, il faut que la prise soit adaptée aux horaires du ramadan, tout en sachant que oulémas et scientifiques sont unanimes pour déclarer que seule la voie orale et la voie intraveineuse rompent le jeûne.
Pour les médicaments à administration orale qui doivent être pris après la rupture du jeûne, l'adaptation de la prescription doit prendre en compte les quatre paramètres. Le premier est l'adaptation posologique. Etant donné qu'on ne peut pas toujours changer facilement les prises du jour vers la nuit, il est important de prendre certaines précautions, surtout quand il s'agit de médicaments à marge thérapeutique étroite et de médicaments indiqués dans les maladies chroniques.
La prudence dans ces cas incite à procéder au changement de la prescription deux semaines avant le ramadan. Le second paramètre est le rythme d'administration. En effet, la prise orale unique le soir constitue l'idéal pendant le ramadan. Pour les médicaments qui nécessitent deux prises, leur répartition peut s'envisager par la désig110n de la première prise au moment de la rupture du jeûne. La deuxième, quant à elle, peut se situer alors juste avant le lever du soleil.
Le troisième point est l'111action avec les repas. Entre la rupture du jeûne et le lever du soleil, les pratiquants passent une bonne partie du temps à s'alimenter. De ce fait, il n'est pas facile de trouver des moments pendant cette période où l'estomac est vraiment vide. Cela pose donc un problème pour les médicaments qui doivent s'administrer à jeun. Dans ce cas, il y a lieu d'exiger une discipline alimentaire stricte en instaurant deux principaux repas bien séparés pendant les soirées du ramadan.
Et enfin le quatrième paramètre est la nature de l'effet thérapeutique. Il est important de savoir que l'effet thérapeutique de certains médicaments dont la prise orale a été reporté au soir, peut altérer la qualité du sommeil qui est déjà courte pendant la période du ramadan.
C'est le cas notamment des psychostimulants (antidépresseurs, théophylline etc.) ou des diurétiques qui réveillent à cause du besoin d'uriner qu'ils créent. Pour éviter ces inconvénients, il y a lieu d'envisager le changement de la thérapeutique, quand cela est possible. Des études cliniques spécifiques pour chaque médicament sont nécessaires pour établir les meilleures alternatives thérapeutiques.
REPÈRES
Critères autorisant le jeûne
chez les diabétiques
> Diabétiques non insulinodépendants, obèses ou de poids normal, diéto-sensibles, bien équilibrés, stables, traités par antidiabétiques oraux (comprimés) biguanides ou sulfamides
> Diabétiques indemnes de toute affection 111currente ou de complication dégénérative.
Ces malades doivent être soumis toutefois à une surveillance médicale régulière afin de détecter toute complication aiguë susceptible de faire 111rompre le jeûne.
---------------------------------
Dérogations
Diverses pathologies ne s'accommodent pas de privations de nourriture et d'eau pendant toute la journée. Pour les personnes qui en souffrent, l'islam prévoit des dérogations: le jeûne est l'un des piliers fondamentaux de la religion musulmane au même titre que la prière, la zakat, le pèlerinage et la profession de foi.
Il est prescrit comme une obligation pour tout musulman jouissant de ses facultés mentales et ne souffrant pas de maladie grave.
Cette dernière condition est importante, car le jeûne comporte des risques pour des gens atteints d'affections comme le diabète, l'ulcère gastrique , l'hypertension artérielle (HTA) et bien d'autres maux.
