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La poésie à portée humaniste

La culture catalane au cœur de l'idée d'altérité

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A la croisée des cultures, et dans un état d'esprit où ouverture et respect de la diversité culturelle ont une place de choix, une rencontre entre deux groupes de poètes qui ont en commun le souci de la promotion de leurs cultures et leurs identités. C'est dans cette optique que l'Institut Cervantès de Casablanca a accueilli, en partenariat avec l'Institut Ramon Llull et le ministère marocain de la Culture, une rencontre poétique autour du thème « La littérature catalane contemporaine ».

Cette rencontre a eu lieu le jeudi 15 février dernier, au théâtre de l'Institut. Au programme, un récital poétique, avec l'intervention de Josep Piera, David Castillo, Biel Mesquida, Manuel Forcano, Jaume Pont, Susana Rafart, ainsi que les poètes Imazighen Ahmed Aassid et Lahssen Laassibi du Maroc.

Coïncidant avec le SIEL 2007, cette soirée fut l'occasion de présenter un recueil de poésie catalane regroupant l'ensemble des poètes présents, doublé d'une traduction arabe coordonnée par le jeune traducteur Abdel Moughite Sabih, et édité chez «Marsam». Une seconde soirée organisée le 16, a eu lieu dans le cadre du Siel, histoire de faire partager au plus grand nombre possible la découverte d'une poésie qui se propose de bâtir des ponts entre Orient et Occident.

Parmi les invités de cette rencontre, Jaume Pont, poète catalan de renom, a donné à ses poèmes un souffle nouveau. Il s'est donné la tâche d'imaginer des tranches de vie venant de l'époque où les Arabes régnaient en maîtres sur l'Andalousie, relevant par là même tout le raffinement de la civilisation qu'ils ont bâtie sur la péninsule ibérique.

Au-delà de tout chauvinisme réducteur, le poète s'est aventuré à retracer des profils, parfois réels, d'autres fois imaginaires, dans le but de retracer un art de vivre, un apport civilisationnel souvent éludé, et une image de l'Arabe beaucoup moins stéréotypée. Carles Torner, représentant l'Institut Ramon Llull, affirme que « cette rencontre a eu un impact certain sur le public qui a manifesté un grand intérêt pour notre langue et notre poésie.

D'autant plus que l'effort de traduction de cette poésie vers l'Arabe a permis à l'assistance de découvrir et de comprendre la profondeur et la beauté de ces textes qui souvent restent confinés dans cette langue dont nous sommes fiers. D'ailleurs, le rôle de notre institut est justement de la promouvoir, de la faire découvrir aux autres ». L'Institut Ramon Llull, en fait, est une instance créée par le Parlement catalan en vue de donner une portée internationale à la langue et à la culture catalane dans toutes ses manifestations, notamment dans le domaine de la littérature, des sciences humaines et des arts en général.

Il s'implique aussi dans des dynamiques de coopération avec d'autre pays afin de promouvoir l'échange et le respect de la diversité, de l'altérité et de l'ouverture, Ô combien nécessaire, en ces temps de confrontation, voire de «choc des cultures ». De telles initiatives ne peuvent que contribuer à améliorer la compréhension de l'autre.
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«Nous sommes sensibles à la pluralité culturelle de votre pays»
Trois questions à • Carles Torner
Le représentant de Ramon Llull diagnostique l'échange culturel entre le Maroc et la Catalogne


Quel rôle joue votre institut dans la promotion de la culture catalane ?
C'est une institution qui a été créée pour promouvoir, à l'international, la langue et la culture catalanes. Nous nous occupons de l'enseignement de la langue à l'étranger, mais aussi de l'accompagnement des créateurs catalans dans les domaines de la littérature, de la musique, du cinéma, du théâtre, etc. Nous travaillons aussi dans la recherche en sciences humaines et la collaboration avec d'autres centres de recherche dans plusieurs domaines.

Comment évaluez-vous la présence de la culture catalane au Maroc ?
Il faut dire qu'elle est encore au stade préliminaire. D'ailleurs, ce n'est qu'à partir des années 70 que notre culture est sortie de sa clandestinité. Depuis, un travail de restauration de notre culture a été fait, nous avons œuvré pour introduire le Catalan dans les médias, dans les administrations, et dans l'enseignement.

Aujourd'hui, et avec tous les efforts qui ont été fournis, le Catalan est devenu une langue reconnue officiellement. La promotion que nous lui faisons à l'international est une sorte de continuité de cette dynamique. Par ailleurs, nous avons engagé des coopérations avec le gouvernement marocain surtout sur le plan de l'échange culturel, notamment avec les responsables et les créateurs de culture amazighe, d'où cette rencontre. Nous sommes d'ailleurs très sensibles à la pluralité culturelle de votre pays.

Le fait de militer pour la diversité culturelle est une bonne chose. Seulement, cette approche risque de dériver vers le nationalisme exacerbé. Qu'en pensez-vous ?

Il faut dire que notre institut a souvent été confronté à des questions pareilles. Seulement nous œuvrons dans ce sens pour dépasser toute manifestation de chauvinisme, justement en donnant une grande place à la coopération et à l'échange qui est plus une source d'enrichissement pour notre langue et notre culture dans le respect de l'altérité.
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