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Le ras-le-bol des employés des polycliniques des électriciens

Les établissements accusent un déficit de plus de 2 milliards de centimes

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Le syndicat des polycliniques des électriciens affilié à l'UMT a organisé, le jeudi 22 février, un sit-in de protestation à Casablanca. Quelque 300 employés se sont rassemblés devant la polyclinique située sur le bd 2 mars. Objectif : exprimer le ras-le-bol général après plusieurs années de mauvaise gestion. L'ambiance était tendue et la grogne omniprésente.

Il faut dire que la situation s'y prête, puisque la situation des employés ne cesse de se dégrader depuis plusieurs années, en raison de plusieurs années de mauvaise gestion.
Les salariés se plaignent des retards récurrents dans le versement des salaires, du non versement des cotisations de la CNSS et de la CIMR, alors qu'elles sont prélevées sur les bulletins de paie et du non payement aux retraités de la prime de caisse de fin de carrière (CFC).


Ce n'est pas tout. Des rumeurs persistantes parlent d'une éventuelle suppression des allocations familiales. Cette situation annonce une catastrophe pour plus de 300 salariés à cause d'un problème de gestion. Une situation qui met les employés dans une rage noire.

Un autre sit-in a été organisé le 15 février aux Roches Noires, suivi d'une réunion avec le gestionnaire des cliniques de l'ONE, qui est en même temps le responsables des polycliniques.
Cette réunion a été couronnée par l'engagement dudit responsable à verser les salaires à temps. Mais ce n'est pas leur unique problème. C'est pourquoi ils en appellent à la Caisse mutuelle des actions sociales (CMCAS), organisme de gestion, à intervenir.

La CMCAS est constituée de deux mutuelles : celle des régies de distribution d'eau et d'électricité et celle de l'ONE.
Néanmoins, les salariés ne perdent pas tout espoir. Selon nos informations, les régies et l'ONE sont apparemment parvenues à un protocole d'accord pour régler la problématique du patrimoine des polycliniques, détenu conjointement par les deux organismes précités.

En toute vraisemblance, les régies devraient céder leur part à l'ONE. Mais on ignore comment la transaction va se faire. Les deux parties sont parvenues à des arrangements dont la teneur demeure secrète. Le protocole est déposé chez un notaire. Si cette hypothèse se concrétise, l'ONE assurera tout seul la gestion des polycliniques. Et du coup, une solution pour les employés pourrait être trouvée.
Tout allait bien dans ces établissements depuis leur création en 1969 jusqu'en 1997.

A partir de cette date, les ennuis se sont enchaînés.
A commencer par la décision du COS des régies de suspendre la subvention mensuelle, de l'ordre de 500.000 DH, qu'il versait aux polycliniques. Sept ans plus tard (2004), le COS ONE a fait la même chose en décidant, à son tour, de bloquer sa subvention qui s'élève à 250.000 DH par mois. L'interruption de ces dotations a entraîné une profonde crise dans ces établissements de santé qui n'ont plus suffisamment de moyens pour assurer un bon fonctionnement. Aujourd'hui, ils accusent un déficit de plus de 2 milliards de centimes.

Pour voir clair dans ce dossier, il faut se donner la peine de remonter un peu dans le temps et voir pourquoi la situation de ces polycliniques s'est considérablement dégradée.
La CMCAS, on l'a dit, regroupe deux mutuelles : celle de l'ONE et celle des régies. Ces mutuelles versent toutes les deux de l'argent à ces polycliniques, moyennant des prestations médicales à leurs employés à des prix sociaux. La gestion de la CMCAS a été assurée par Mohamed Abderrazzak, ex-n° 2 de l'UMT.

Chemin faisant, il a régné également sur les œuvres sociales de la CNSS, dont il a été membre inamovible du Conseil d'administration et du comité de gestion pendant une quarantaine d'années, ainsi que sur celles de la RAD, actuelle Lydec, par une sorte de jumelage avec le COS ONE.

Après sa disparition, des langues commencent à se délier pour dénoncer une mauvaise gestion.
Le personnel de la clinique parle ouvertement de détournement de fonds. «Avant sa mort, il régnait sur un empire difficilement définissable. Il avait commencé par le social et a fini par devenir promoteur immobilier. Son empire s'étend du logement aux soins de santé, en passant par le loisir familial», a précisé un membre du bureau syndical.

Et d'ajouter, qu'au fil des années, sous le couvert de syndicalisme, le bonhomme a construit un empire. Les détournements réalisés ont fait que personne aujourd'hui n'ose se présenter pour assurer la gestion de la caisse. Personne n'a été désigné pour assurer l'intérim en attendant l'élection du nouveau bureau.

Il est à signaler que 80 % du personnel des établissements de santé sont payés moins que le Smig.
La majorité des retraités n'ont également pas touché de prime de départ à la retraite, estimée à 70.000 DH.

REPÈRES
Subventions
et déficit

> 2 milliards de centimes est le montant du déficit qu'accusent les polycliniques
> 500.000 DH est le montant de la subvention mensuelle que le COS des régies versait aux polycliniques en plus de 250.000 DH du COS
de l'ONE.
80 % du personnel sont payés moins que le Smig
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Création

Les polycliniques ont été créées et sont gérées par la Caisse mutuelle complémentaire et d'action sociale (CMCAS) instituée par le Dahir n° 1-57-187 du 24 Joumada II 1383(12 novembre 1963) qui a été modifié par le Dahir portant loi n° 1-76-388 du 25 safar 1379 (15 février 1977) portant statut de la mutualité.

Le conseil d'administration de cette Caisse est composé uniquement des représentants du personnel des entreprises de production, de transport et de distribution de l'électricité au Maroc, qui inclurait l'ONE et les régies de distribution d'eau et d'électricité.

Leurs ennuis ont commencé lorsque le COS des régies a décidé de suspendre la subvention mensuelle qu'il versait aux polycliniques.
Cette décision a été suivie par le COS ONE qui a fait la même chose en décidant, à son tour, de bloquer sa subvention.
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