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Le «Sommet» CGEM-Medef renforce l'horizon franco-marocain des entreprises

Des plaidoyers sous forme d'hommage aux réformes du Maroc

A côté des dossiers de la maîtrise des flux migratoires, de la lutte contre le terrorisme, le développement des relations économiques semble figurer en bonne place lors de la prochai

Le «Sommet» CGEM-Medef renforce l'horizon franco-marocain des entreprises
En effet, le 5 juillet dernier, Laurence Parisot, présidente du Medef, recevait à Paris son homologue Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM, accompagné des deux coprésidents du Groupe d'impulsion économique France-Maroc, Mustapha Bakkoury et Jean René Fourtou, du président de la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc et plus d'une quarantaine de chefs d'entreprises.

Au menu des discussions, une question de fond a été posée : comment faire face aux enjeux de la mondialisation, comment faire bouger les lignes, accélérer le rythme des réformes de part et d'autre, et comme le soulignait la présidente du Medef, sans nuire à ce qui a été fait, comment travailler dans une vision maghrébine ? Une première structure, le patronat maghrébin a été créé et des idées sont lancées comme celle de l'ambassadeur Fathallah Sijilmassi qui souhaite "que le couple franco-marocain fonctionne à l'instar du couple franco-allemand pour l'Europe". En attendant que l'idée de Nicolas Sarkozy de création d'une zone euro méditerranéenne ne prenne forme, cinq ateliers se sont réunis.

Ils ont traité de l'investissement et de l'environnement des affaires, des infrastructures et équipements, de l'aéronautique, de l'automobile et de l'offshoring. Tous secteurs porteurs auxquels Maroc et France sont déjà attelés.

En séance plénière, ce sont les présidents des deux patronats Medef et CGEM, les présidents du GIEFM, le président du directoire de Safran et le directeur général de Percall qui ont donné le pouls et le ton des relations économiques entre la France et le Maroc.

Laurence Parisot, présidente du Medef : "Un plus Un égale Trois"

Présidente du Medef, Laurence Parisot, "La rencontre entre le Medef et la CGEM est très importante, pour des raisons politiques et économiques mais aussi parce qu'elle coïncide avec un double anniversaire.

Le 5 juillet 2007, en effet Moulay Hafid Elalamy fête sa première année en tant que président de la GGEM et moi-même ma deuxième année à la tête du Medef. Tout ceci pour vous dire que nous n'avons pas perdu de temps et que très vite nous nous sommes rencontrés pour faire mieux encore que ce que nous faisions déjà.

Entre nos deux pays, entre les entreprises de nos deux pays, beaucoup a été fait et bien fait et je profite de cette opportunité pour saluer Jean René Fourtou, président du groupe Vivendi, coprésident du Groupe d'impulsion économique franco-marocain (GIEFM), Mustapha Bakkoury, directeur général de la CDG et coprésident du GIEFM, Jean Paul Bechat, président du directoire de Safran et Daniel Braun, directeur général de Percall SA qui ont porté au plus haut les relations économiques franco-marocaines". Après ce préliminaire, elle annonce que " l'histoire de Percall SA est la démonstration de ce que nous voulons affirmer, à savoir que " 1+1 ne font pas 2 mais 3 " et que " si nous arrivons à travailler ensemble dans un esprit de complémentarité, les entreprises de nos deux pays peuvent avoir un très bel avenir devant elles". " Les relations économiques bilatérales entre la France et le Maroc, précise-t-elle, se portent très bien.

Il faut savoir que la France est toujours le premier partenaire du Maroc avec des échanges commerciaux qui ne cessent de progresser, elles ont atteint 6 milliards d'euros en 2006. Durant cette même année, la France reste le premier investisseur au Maroc où l'on enregistre une hausse des flux d'investissements étrangers.

Pour l'année 2006, nous avons comptabilisé 950 millions d'euros, et nous comptons dans ce pays 500 filiales d'entreprises françaises qui emploient 65.000 personnes. Si l'on compte en plus les sociétés marocaines dirigées par des entrepreneurs français, nous pourrons avancer le chiffre de 1.000 entreprises françaises directes ou indirectes au Maroc qui témoignent de l'excellence des relations entre nos deux pays.

On peut dire qu'il en est de même des relations entre le Maroc et l'Union européenne qui est le principal partenaire".
Mme Parisot ne s'en tient pas à ces chiffres porteurs.
Elle tire la sonnette d'alarme aussitôt : " Ce constat ne doit cependant pas nous endormir, car la concurrence est là, elle vient de la Chine, de l'Inde, des pays du Golfe, d'où l'importance des rencontres comme celles d'aujourd'hui pour intensifier la relation, la parfaire et la rendre plus performante encore.

Il faut en effet anticiper les évolutions, penser au-delà de la simple relation France- Maroc et réfléchir pour l'ensemble de la Méditerranée. Au cours de nos échanges, nous avons tous compris la valeur ajoutée que nous aurions à renforcer les liens à l'ensemble méditerranéen, ce qui ne veut pas dire qu'il faille abandonner ce qui a été initié par le processus de Barcelone ou mettre en cause la relation qui s'est créée avec l'Union européenne".
Et de terminer sa prestation en affirmant que "la Méditerranée a toujours été un lieu d'échanges, de circulation, de commerce. Nous avons discuté avec les membres du patronat marocain de l'idée d'organiser une rencontre de tous les patronats du bassin méditerranéen.

Il y a là quelque chose d'intéressant à mettre en œuvre et nous réfléchissons à cette perspective qui s'inscrit dans le sillage de ce que le président de la République Nicolas Sarkozy a commencé à évoquer, à savoir l'idée d'une union méditerranéenne. Si on devait avancer dans cette perspective, je reprendrai les propos de Fathallah Sijilmassi qui me conviennent tout à fait et qui feraient du couple franco-marocain le moteur de cette union au même titre que le couple franco-allemand l'a été au sein de l'Union européenne avec la même force et la même envergure ".

Moulay Hafid Elalamy: "Relever les défis
de la mondialisation ?"


Moulay Hafid Elalamy, président de la CGEM, enchaîne à son tour : " Il y a un an déjà, dit-il, nous avions, au cours de notre première rencontre, partagé des valeurs communes et esquissé les contours de ce forum.

L'objectif de la rencontre d'aujourd'hui est de fertiliser des expériences d'opérateurs qui ont osé réaliser des projets au Maroc. Dans notre délégation composée de 37 personnes, se trouvent une vingtaine d'opérateurs français représentant des secteurs qui se sont fortement développés à savoir l'électronique, l'aéronautique et l'automobile.

Avec nos amis maghrébins, nous avons créé un patronat maghrébin qui anticipe l'espace économique maghrébin souhaité par tous.
Les différentes études que nous avons faites, ou celle de la Banque mondiale, font état d'une croissance immédiate de plus de 2% du PIB avec la simple ouverture des frontières.

Pour ce qui est de nos relations et du couple franco-marocain et au-delà d'une relation historique très dense, il nous faut affronter aujourd'hui une mondialisation qui modifie notre quotidien et qui nous bouscule chaque jour en posant une question de fond : comment être plus compétitif, comment préserver ses emplois, comment accroître son chiffre d'affaires, comment attaquer de nouveaux marchés ? C'est à ces questions là, dans une réflexion stratégique et une démarche volontariste que patronat et gouvernement marocains se sont attelés ". " Comment dans cette mondialisation, l'économie marocaine peut-elle trouver sa place ? Les opérateurs français qui ont compris cette démarche ont cherché au Maroc de la proximité, de la rapidité, de la capacité de production, parfois de la réduction de coût, et aussi de la qualité comme dans le secteur de l'assurance ? ", s'interroge-t-il

Fathallah Sijilmassi : "Ensemble plus forts dans la compétition mondiale "

Fathallah Sijilmassi, ambassadeur du Maroc en France, souligne pour sa part non sans émotion, la convergence avec les propos tenus et déclare : " Dans cette salle, il y a la délégation marocaine, des opérateurs français qui souhaitent travailler avec le Maroc, d'autres installés depuis très longtemps au Maroc, il y a aussi des Franco-Marocains qui représentent des entreprises françaises. Tout cela témoigne d'une interaction très forte, de cette intimité relationnelle qui nous permet de parler d'un partenariat gagnant–gagnant entre la France et le Maroc.

Chaque jour, nous continuons à renforcer cette relation bilatérale, à la rendre plus dynamique ". Et de préciser que " dans un monde en mutation, les pressions viennent de partout, exigeant de nous une adaptation permanente, une capacité d'innover et une créativité constante pour non pas subir cette mondialisation mais la gérer au mieux pour en tirer toutes les opportunités.

C'est la raison pour laquelle nous devons nous donner les moyens pour être plus offensifs, proactifs, pour que cette mondialisation soit source d'opportunité, d'expansion d'activité. Et le moment est des plus opportuns". Aujourd'hui, en effet, dit-il, le Maroc est dans une dynamique de croissance accélérée et dans une logique de travail et d'ambition. La croissance au Maroc en 2006 a été de 8,3%, sur une moyenne des dix dernières années, elle a été de 4,5%. Nous avons un développement qui s'articule sur deux axes principaux.

En partenariat avec le secteur privé, nous avons d'abord déterminé des axes stratégiques fondés sur le travail, articulés sur le plan Emergence, sur une vision du tourisme et le développement social et humain à travers l'INDH. Nous ne concevons pas notre schéma de développement en dehors d'une croissance forte et d'un plus grand équilibre social pour un développement plus homogène.

A côté de ces axes, nous avons la volonté de pouvoir asseoir la relation franco-marocaine sur un plan concret et tangible de travail qui permette de mieux travailler ensemble, grâce à des mécanismes mis en place sous l'impulsion du politique et à travers la mobilisation du secteur économique.

La réunion d'aujourd'hui en est la parfaite illustration, résultat d'une dynamique créée entre les deux patronats, le Medef et la CGEM et leurs fédérations sectorielles qui ont donné l'élan nécessaire, il y a aussi le groupe d'impulsion économique France-Maroc très dynamique.

Jean René Fourtou :
" Le Maroc est un gisement d'opportunités "


Dans son intervention, Jean-René Fourtou, coprésident du Groupe d'impulsion franco-marocain, a tenu à mettre en exergue les potentialités du Maroc :
" Le Maroc, souligne-t-il, connaît un formidable développement, le Maroc est riche en ressources humaines et en managers.
En témoigne le flux téléphonique de Maroc Telecom qui a crû de 40% et l'année précédente de 37% !
C'est un pourcentage de croissance absolument exceptionnel qui montre aussi que tous les autres secteurs sont en développement.
Quand nous avions fait cette opération de 3,5 milliards, nous avions une quarantaine d'expatriés au Maroc.

Aujourd'hui, il n'y en a plus que quatre qui ne veulent plus rentrer en France.

Plus que cela, c'est à partir du Maroc que nous nous sommes développés en Afrique et c'est avec le management marocain que nous avons acquis les 51% du téléphone de la Mauritanie, du Burkina Faso, en attendant celui d'autres pays.
Ce sont des managers marocains qui ont réussi cette performance.
Sur mon expérience en tant que coprésident avec Mustapha Bakkoury du GIEFM, je voudrais dire que notre ambition n'est pas de nous substituer à quelque structure que ce soit.

Le Maroc fait tout ce qu'il peut pour nous offrir les conditions et les moyens d'être compétitifs. Cela fait avancer les choses car il y a une volonté manifeste pour faciliter les investissements des uns et des autres ".

Mustapha Bakkoury : " Ensemble pour élargir les horizons "

Mustapha Bakkoury apporte son témoignage avec cette note émotive : " Je voudrais dire toute ma fierté en tant que coprésident du GIEFM qui a été créé il y a un an et demi, de voir que tous les thèmes des ateliers portant sur l'environnement des affaires, sur les infrastructures, l'automobile et l'offshoring étaient ceux-là mêmes sur lesquels nous avons travaillé au sein de notre structure.

Quand il nous a été demandé par nos deux Premiers ministres de travailler sur la manière de " faire mieux et plus dans nos relations économiques ", nous nous sommes demandé pendant un laps de temps comment allions-nous nous y prendre pour traduire le mandat qui nous a été confié ? Aujourd'hui, 18 mois après la création du GIEFM, on peut dire que nombre d'opérations ont réussi, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres défis à relever.

Notre véritable succès tient au fait que le Medef et la CGEM prennent, de manière claire et volontariste, les problématiques qui ont été au centre de nos préoccupations".

Et d'ajouter : " Aujourd'hui, il y a un agenda, une conjoncture qui fait que nous parlons d'un espace, source d'opportunités pour toute la région euro méditerranéenne mais la question nodale est : comment s'y prendre pour créer cet espace maghrébin ? Nous avons une forte conviction que c'est là une bonne perspective à se donner avec des possibilités de co-développement, au moins en ce qui concerne la France et le Maroc en nous appuyant sur ce qui a été fait".
Mustapha Bakkoury souligne ensuite l'impératif de consolider l'acquis : " On pourrait alors s'appuyer sur ce qui a été fait et qui pourra rayonner sur d'autres pays de la Méditerranée. Je voudrais évoquer un partenariat dans lequel nous sommes directement impliqués, qui est celui du Club méditerranéen.

Nous avions commencé à parler, il y 5 ans déjà, du 5 plus 5 qui concerne les cinq pays de la Méditerranée occidentale du Nord et du Sud. Nous avons commencé avec Henri Giscard d'Estaing qui est toujours aux commandes du club à faire d'abord 1+1. Aujourd'hui, nous réfléchissons à ce qui peut se faire avec d'autres pays.

L'entreprise, dites-vous Mme la présidente, c'est la vie, c'est le slogan du Medef, à mon tour je vous dirai que la vie, c'est l'entreprise et la réunion d'aujourd'hui est la démonstration de cette conviction, car c'est l'entreprise qui crée de la richesse, de l'emploi et de la croissance.

Jean Paul Bechat, président du directoire de Safran :

"Créons des cercles vertueux"
Jean Paul Bechat, président de Safran, annonce que celui-ci " est un grand groupe, qui fait 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires, et emploie 60.000 personnes ". " Nous sommes, dit-il, au Maroc dans le domaine de l'aéronautique, de l'espace, de la défense et nos clients sont très largement en dehors de l'Hexagone, car nous exportons près de 90% de nos produits ". " Nous avions choisi un partenaire, Royal Air Maroc qui est une excellente compagnie aérienne, qui s'est choisi les bons moteurs et c'était une opportunité de se développer ensemble ".
" Nous avons ainsi découvert la dimension industrielle du Maroc en terme d'autorisations, du foncier et d'autres moyens qui doivent être disponibles. Aujourd'hui, ce sont 30 compagnies aériennes qui confient leurs moteurs à réparer à notre société commune qui est à Casablanca.

Nous avons réussi à avoir tous ces nouveaux clients avec les équipes commerciales marocaines. A partir de ce moment là, nous sommes entrés dans un cercle vertueux ou un effet de domino.
La deuxième opportunité a été que Boeing veuille investir au Maroc, nous nous sommes proposés comme partenaires industriels entre la RAM et Boeing et Sa Majesté le Roi a inauguré notre société.

La deuxième opportunité a été qu'un fournisseur d'Airbus se retrouve en difficulté. Nous avons monté un site industriel très rapidement et Sa Majesté le Roi nous a fait de nouveau l'honneur d'inaugurer ce site industriel.

Aujourd'hui, avec 100 millions de dollars d'investissement, avec notre bureau d'études, nous en sommes à 5 sociétés qui regroupent nos ingénieurs et 1.300 salariés et nous sommes fiers de nos
réalisations.

" Nous avons un certain nombre de PME de l'industrie aéronautique qui nous rejoignent et qui ont vu que l'on peut se développer en France mais aussi au Maroc et ce n'est pas incompatible. Concernant ce problème de délocalisation, j'affirme en tant que président d'un grand groupe que l'on peut se développer ensemble sans tuer des emplois en France, et Safran est là pour en témoigner.
Nous avons recruté en France plus de 2.500 personnes en 2005 et le même nombre en 2006.

Daniel Braun, directeur de Percall : " Le Maroc est en marche "

Daniel Braun, directeur général de Percall, est intervenu pour donner la démonstration que le Maroc reste une terre d'accueil pour les métiers innovants : " Mon témoignage, affirme-t-il, est celui d'une entreprise de haute technologie qui s'est appuyée sur une démarche innovante. Elle crée des emplois au Maroc et en France.

Percall a été créée en 2000 et son cœur de métier est l'informatique et le support technique. En 2002, nous avons proposé au marché une offre spécifique d'externalisation de services dédiés aux métiers de haute technologie. Le Maroc offre des atouts de proximité culturelle linguistique et géographique et nous avons choisi Rabat pour établir notre filiale Percall Développement.

" Il fallait apporter, ajoute-t-il, des solutions à distance à des milliers d'utilisateurs dans des secteurs d'activité de haute technologie dans des environnements complexes comme ceux de l'aéronautique ou l'automobile et s'adapter aux langues et aux cultures tout en garantissant la stabilité des équipes.

Le Maroc est l'un des rares pays au monde à répondre à l'ensemble des données de cette mission qui nous a été confiée.
Avec ses cadres au Maroc et à l'étranger, le Maroc possède des atouts humains pour répondre aux enjeux de la mondialisation et particulièrement dans le domaine de l'offshoring en terme de compétences linguistiques, techniques, multiculturelles.

Daniel Braun conclut sur cette note : " Nous avons aussi prouvé qu'en travaillant en partenariat avec un pays comme le Maroc, il était possible de développer des emplois en France et en Europe.

Cette stratégie porteuse nous a permis de développer de nouvelles activités et de nouveaux contrats tant au Maroc qu'en France avec de grands groupes de logiciels tel Microsoft. Ceci grâce aux meilleurs services offerts par nos collaborateurs .
En quatre ans, nous avons vu le Maroc s'ouvrir.
Partout ont fleuri des projets industriels touristiques, portuaires, ferroviaires.

Ce pays est en marche et je voudrais dire toute mon admiration à Sa Majesté et à son gouvernement pour en si peu de temps avoir réussi à créer les conditions d'accueil d'offshore Maroc de demain et qu'avec un partenariat France-Maroc nous pourrons faire face à la mondialisation ".
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