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Des autocars supplémentaires seront mis en service

Il est 10h30. «Friquia», le célèbre souk de moutons de Casablanca est déjà en ébullition. Une foule bigarrée anime les lieux. Adultes, jeunes et moins jeunes sont venus en masse pour flâner dans ce souk.

Des autocars supplémentaires seront mis en service
Dès les premières lueurs de l'aube, des véhicules de tous genres et de toutes les tailles commencent à y élire quartier. Les éleveurs arrivent des quatre coins du pays pour proposer leurs moutons dans ce souk qui a acquis au fil des années une grande renommée.

Cependant, bon nombre de vendeurs affirme que les ventes sont encore limitées. Cette situation peut être expliquée par la flambée des prix de vente cette année. Les informations fournies dernièrement par le ministère de l'Agriculture n'ont pas eu l'effet escompté sur le marché.

En effet, l'offre en animaux d'abattage pour le sacrifice de l'Aïd Al Adha est estimée à 6,8 millions de têtes. Cette offre, estimée «satisfaisante» puisqu'elle permettra de couvrir une demande évaluée à 5 millions de têtes, n'a pas empêché la hausse des prix. Tous les observateurs sont d'ailleurs unanimes sur ce constat même si les avis divergent sur les causes de cette situation. Pour certains, l'augmentation des prix de l'alimentation du bétail est la principale cause. «Les prix de la betterave, l'orge et le foin, ont augmenté durant cette année. Bien évidemment, cela va se répercuter forcément sur le coût», affirme un éleveur. Pour d'autres, les frais de transports et les taxes sont pour beaucoup dans cette situation. «Je suis venu de Guisser dans la région de Settat. Le déplacement à Casablanca nous coûte au minimum des milliers de dirhams.

Outre les frais de transport, les vendeurs doivent s'acquitter d'une taxe fixée selon le nombre des moutons», explique M'hamed, un éleveur-engraisseur.

«Sank»
Il s'agit d'une taxe qui date de plusieurs décennies. Aujourd'hui, tous les marchands et les vendeurs dans les souks hebdomadaires doivent payer cette taxe pour faire entrer leur marchandise. Au souk Friquia, tous les éleveurs payent le sank. «Il y a quelques jours, les vendeurs ont voulu manifester pour protester contre les taxes imposées par les gestionnaires du souk. On doit payer quotidiennement jusqu'à 30 DH pour chaque mouton. De même, l'éleveur paye plus de 1.500 DH comme droit d'entrée au souk. Cela fait une somme importante qui va certainement pousser les vendeurs à augmenter les prix», s'indigne Abdelkébir, un éleveur venu de Safi. Pourtant, ces propos sont complètement réfutés par le gestionnaire du souk. Ce dernier a déboursé environ 1,4 million de DH pour exploiter le souk durant une dizaine de jours. «Les taxes sont fixées par un arrêté municipal. Ainsi, les éleveurs doivent payer quotidiennement 5 DH seulement pour chaque mouton. Aussi, les vendeurs payent 30 DH pour un grand camion et 15 DH pour les petits véhicules. Je peux vous assurer que ces taxes sont respectées», assure un gestionnaire. Difficile cependant de vérifier la véracité des deux versions puisque le paiement se fait loin des regards. Mais les dépassements ne sont pas à exclure puisque les gestionnaires ne disposent que d'une courte durée pour recouvrir la somme, plus au moins importante, payée aux autorités locales pour l'exploitation du terrain et faire des bénéfices. Dès lors, c'est une véritable course contre la montre qui est enclenchée. Toutefois, une catégorie bien spéciale de vendeurs, semble échapper au contrôle et aux taxes.

«Chenaka»
Ils sont de retour encore une fois. A l'occasion de chaque Aïd-el-Kébir, ils se déploient partout dans tous les souks. Pour eux, la fête du sacrifice est l'occasion rêvée pour faire de gros bénéfices. La prononciation du mot Chenaka suffit pour susciter la crainte des acheteurs qui préfèrent les éviter pour acheter le mouton. Pour ces vendeurs occasionnels, les règles du jeu sont simples. Ils achètent un mouton qu'ils vont revendre après, tout en augmentant le prix. Samir alias Zrikka, boucher de son état, est l'un des Chenaka les plus connus dans le souk. En compagnie de deux autres amis, ils achètent des moutons chez des éleveurs à l'intérieur du souk pour les revendre. Une activité qui peut générer quotidiennement plus de 2.000 DH de bénéfice. «Il n'existe pas une grande différence entre nos prix et ceux des autres vendeurs. On essaye même de réduire notre marge de bénéfice qui ne dépasse dans certains cas 200 DH pour écouler facilement et rapidement les moutons», témoigne Zrikka.

Le consommateur, lui, se trouve face à un dilemme: acheter un mouton quel que soit le prix ou attendre encore un moment pourvu d'une chute probable de ces derniers. «Je suis venu au souk pour acheter un mouton croyant que les prix seront abordables, mais j'ai été surpris de voir des moutons proposés à 7.000 DH. Je pense que c'est une somme qui est loin d'être à la portée de toutes les bourses. C'est pour cette raison que j'ai décidé de reporter l'achat en espérant que les prix chutent», déclare Saïd, un instituteur. Tout comme Saïd, de nombreux citoyens partagent ce souhait. Au souk, plusieurs vendeurs affirment que les prix pourront chuter ce week-end mais rien n'est sûr. Les prix obéissent à la règle de l'offre et de la demande. C'est en fonction de cette règle qu'ils seront donc déterminés. Les vendeurs se frottent déjà les mains, car le gros du business se fera samedi et dimanche.
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Les précautions à prendre

Les consommateurs doivent adopter certaines mesures de prévention pour éviter de porter préjudice à soi ou à ses voisins. Le jour de l'Aïd, nos villes pullulent de nombreux bouchers d'occasion. Ce sont généralement des personnes n'ayant aucune notion sur le métier de boucher et sur les conditions de l'hygiène dans lesquelles devrait se pratiquer le sacrifice. Ils se prennent pour bouchers dès qu'ils enfilent une blouse blanche et s'équipent en coutelas.

C'est pour cette raison qu'il faut éviter de faire appel à des personnes inconnues, car ils peuvent transmettre certaines maladies contagieuses par le soufflement des carcasses. En outre, il faut préparer le lieu du déroulement du sacrifice par un lavage intense et une désinfection à l'eau de javel. Après abattage, dépouillement, éviscération et nettoyage, la carcasse devrait être laissée suspendue dans un endroit propre et loin des sources de pollution pour être bien égouttée. Il est préférable de la laisser évoluer pour atteindre sa maturité pour être tendre à la consommation. Car toute viande provenant d'un animal nouvellement abattu passe par un stade de rigidité cadavérique qui la rend très dure à la consommation. Cette phase dure entre six heures et douze selon la température du milieu.
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