Avec leur progéniture, ils se mettent aux préparatifs dès les premières chaleurs estivales, et s'impatientent pour regagner les plages. Malheureusement, lorsque vient le jour «J», plusieurs familles se retrouvent déçues par la réaction de leurs bambins. Ces derniers refusent catégoriquement de plonger dans l'eau, et piquent de grandes crises à la vue des bassins ou des vagues. «Vous ne pouvez pas imaginer combien mon enfant me harcelait pour que je l'emmène à la plage. Son grand frère ne cessait de lui dire qu'ils allaient terriblement s'amuser. On a tout préparé, mais dès qu'on a mis le pied sur le sable, Naim a commencé à hésiter. Il n'avait plus qu'une seule envie, se blottir contre moi», raconte Imane, maman de deux petits garçons âgés de 2 et 5 ans. En effet, Imane n'est pas la seule à souffrir de la réaction phobique de son enfant, plusieurs adultes avouent qu'ils paniquent à la vue du grand bassin ou des vagues. Ils disent qu'ils sentent leurs cœurs battre la chamade et leurs membres s'alourdir. Les spécialistes appellent ce comportement, Aquaphobie.
L'origine du mot provient du grec «aqua», qui signifie eau, et «phobia», qui veut dire peur. «La phobie de l'eau est une peur spécifique qui fait partie des troubles anxieux de l'individu. Ce dernier est angoissé d'aller dans l'eau, de se baigner. Il craint, en fait, de se noyer, de mourir et de se faire engloutir par les vagues», explique Ghizlane Benjelloun, pédopsychiatre. C'est le cas de Samia, jeune demoiselle de 28 ans. «Je suis aquaphobe depuis ma toute première enfance. Mes parents ont compris ma peur et m'ont inscrite à des cours de natation, mais malheureusement, j'avais eu affaire à un maître nageur, qui se croyait psychologue et qui me forçait à plonger la tête dans le grand bassin. Il lui est même arrivé de me faire avaler une grande quantité d'eau car il pensait qu'ainsi je vaincrai ma peur».
L'aquaphobie est donc souvent liée à un traumatisme ou à une situation ressentie dès l'enfance. Cette peur, peut même accompagner le sujet jusqu'à l'âge adulte. De ce fait, la plage devient un environnement anormal pour l'aquaphobe. Car il perçoit la mer comme un grand espace, mystérieux, dangereux et source d'énormes bruits provoqués par les retombées des vagues. Toutefois, il sied de rappeler qu'il faut distinguer entre une aquaphobie et une simple panique de l'enfant ou l'adulte qui ne sait pas nager. Les spécialistes évoquent l'aquaphobie lorsque la peur de l'eau devient irrationnelle : «Une personne aquaphobe est une personne qui, malgré l'utilisation de certains moyens sécuritaires et anti-noyade comme la bouée ou les brassards, elle n'arrive pas à mettre un pied dans l'eau. En revanche un sujet qui ne sait pas nager et qui panique lorsqu'on lui demande de plonger, ne peut être qualifiée d'aquaphobe. La peur de se noyer est tout à fait normale et ne constitue en rien une affection psychique», ajoute Ghizlane Benjelloun.
Que faut- il faire?
«Il me paraît important de ne pas confronter l'aquaphobe avec son objet phobogène (l'eau dans le cas présent), ne pas le jeter dans l'eau malgré ses cris et sa panique, ne pas l'obliger à aller dans l'eau sans son consentement », explique notre spécialiste. La réponse parait raisonnable, mais comment s'y prendre concrètement ?
Pour aider un aquaphobe à s'accoutumer à l'environnement maritime, et vaincre sa peur, il faut suivre certains conseils. Tout d'abord, il ne faut absolument pas utiliser la force pour amener le sujet à se jeter à l'eau. Il faut procéder par étapes et progressivement tenter de le réconcilier avec l'eau. Si c'est un enfant, essayer de jouer avec lui, en construisant des châteaux de sable près de la plage, ou au ballon, remplir et vider des seaux d'eau. En principe, le résultat ne tardera pas à venir. Sans en avoir conscience, l'enfant se familiarisera avec la mer.
Si tout ceci échoue, sachez qu'il existe des traitements spéciaux pour aider les sujets hydrophobes à surmonter leurs craintes, notamment les thérapies cognitivo-comportementales où le patient est confronté à la situation redoutée, d'abord dans un contexte rassurant, puis de plus en plus intimement. Cette exposition progressive entraîne une diminution des réactions de peur et permet leur disparition pour certains cas, par désensibilisation. Aussi, sachez que les cours de natation dans des piscines clos sont l'une des anciennes techniques que conseillent les spécialistes. Le traitement dans ce cas se traduit par des méthodes d'exposition progressive aux situations angoissantes dans un bassin avec des exercices qui permettent d'apprendre à gérer et à contrôler petit à petit la peur. Celle-ci disparaîtra à jamais, lorsque le sujet apprendra à nager correctement et arrivera à rester à la surface de l'eau sans grand effort.
------------------------------------------------------------------
Les obstétriciens appellent cela «l'expulsion» et d'autres le traumatisme de la naissance.Par ailleurs, le rôle de la famille est toujours évoqué: La culture familiale peut également s'avérer comme un élément déterminant puisque les adultes autour de l'enfant transmettent leurs propres craintes. Dans certains cas, l'enfant est traumatisé quand son entourage ne respecte pas ses craintes ou lorsqu'il est victime des moqueries de ses semblables. Ainsi, quelle que soit l'origine de l'aquaphobie, les parents doivent montrer à l'enfant qu'il ne s'agit pas d'une honte et doivent l'aider à surmonter sa peur.
L'origine du mot provient du grec «aqua», qui signifie eau, et «phobia», qui veut dire peur. «La phobie de l'eau est une peur spécifique qui fait partie des troubles anxieux de l'individu. Ce dernier est angoissé d'aller dans l'eau, de se baigner. Il craint, en fait, de se noyer, de mourir et de se faire engloutir par les vagues», explique Ghizlane Benjelloun, pédopsychiatre. C'est le cas de Samia, jeune demoiselle de 28 ans. «Je suis aquaphobe depuis ma toute première enfance. Mes parents ont compris ma peur et m'ont inscrite à des cours de natation, mais malheureusement, j'avais eu affaire à un maître nageur, qui se croyait psychologue et qui me forçait à plonger la tête dans le grand bassin. Il lui est même arrivé de me faire avaler une grande quantité d'eau car il pensait qu'ainsi je vaincrai ma peur».
L'aquaphobie est donc souvent liée à un traumatisme ou à une situation ressentie dès l'enfance. Cette peur, peut même accompagner le sujet jusqu'à l'âge adulte. De ce fait, la plage devient un environnement anormal pour l'aquaphobe. Car il perçoit la mer comme un grand espace, mystérieux, dangereux et source d'énormes bruits provoqués par les retombées des vagues. Toutefois, il sied de rappeler qu'il faut distinguer entre une aquaphobie et une simple panique de l'enfant ou l'adulte qui ne sait pas nager. Les spécialistes évoquent l'aquaphobie lorsque la peur de l'eau devient irrationnelle : «Une personne aquaphobe est une personne qui, malgré l'utilisation de certains moyens sécuritaires et anti-noyade comme la bouée ou les brassards, elle n'arrive pas à mettre un pied dans l'eau. En revanche un sujet qui ne sait pas nager et qui panique lorsqu'on lui demande de plonger, ne peut être qualifiée d'aquaphobe. La peur de se noyer est tout à fait normale et ne constitue en rien une affection psychique», ajoute Ghizlane Benjelloun.
Que faut- il faire?
«Il me paraît important de ne pas confronter l'aquaphobe avec son objet phobogène (l'eau dans le cas présent), ne pas le jeter dans l'eau malgré ses cris et sa panique, ne pas l'obliger à aller dans l'eau sans son consentement », explique notre spécialiste. La réponse parait raisonnable, mais comment s'y prendre concrètement ?
Pour aider un aquaphobe à s'accoutumer à l'environnement maritime, et vaincre sa peur, il faut suivre certains conseils. Tout d'abord, il ne faut absolument pas utiliser la force pour amener le sujet à se jeter à l'eau. Il faut procéder par étapes et progressivement tenter de le réconcilier avec l'eau. Si c'est un enfant, essayer de jouer avec lui, en construisant des châteaux de sable près de la plage, ou au ballon, remplir et vider des seaux d'eau. En principe, le résultat ne tardera pas à venir. Sans en avoir conscience, l'enfant se familiarisera avec la mer.
Si tout ceci échoue, sachez qu'il existe des traitements spéciaux pour aider les sujets hydrophobes à surmonter leurs craintes, notamment les thérapies cognitivo-comportementales où le patient est confronté à la situation redoutée, d'abord dans un contexte rassurant, puis de plus en plus intimement. Cette exposition progressive entraîne une diminution des réactions de peur et permet leur disparition pour certains cas, par désensibilisation. Aussi, sachez que les cours de natation dans des piscines clos sont l'une des anciennes techniques que conseillent les spécialistes. Le traitement dans ce cas se traduit par des méthodes d'exposition progressive aux situations angoissantes dans un bassin avec des exercices qui permettent d'apprendre à gérer et à contrôler petit à petit la peur. Celle-ci disparaîtra à jamais, lorsque le sujet apprendra à nager correctement et arrivera à rester à la surface de l'eau sans grand effort.
------------------------------------------------------------------
Caractère légendaire
Il reste difficile d'expliquer l'origine de l'aquaphobie puisque chaque cas présente ses propres origines caractéristiques. Certains chercheurs dans le domaine des phobies et plus particulièrement celles liées à l'environnement aquatique, attribuent cette peur à plusieurs causes. La première revêt plutôt un caractère légendaire. Elle remonterait très loin dans l'histoire de l'Homme qui est sorti des eaux et a été menacé d'y retourner lors des grands déluges. D'autres auteurs l'expliquent par la nature du milieu dans lequel vivent les bébés avant la naissance caractérisé par la tiédeur de l'eau du ventre maternel que nous devions quitter dans les cris et la souffrance pour trouver l'air.Les obstétriciens appellent cela «l'expulsion» et d'autres le traumatisme de la naissance.Par ailleurs, le rôle de la famille est toujours évoqué: La culture familiale peut également s'avérer comme un élément déterminant puisque les adultes autour de l'enfant transmettent leurs propres craintes. Dans certains cas, l'enfant est traumatisé quand son entourage ne respecte pas ses craintes ou lorsqu'il est victime des moqueries de ses semblables. Ainsi, quelle que soit l'origine de l'aquaphobie, les parents doivent montrer à l'enfant qu'il ne s'agit pas d'une honte et doivent l'aider à surmonter sa peur.
