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Le torchon brûle entre le DTN et certains athlètes

Interview • Said Aouita
«J'aimerais qu'on me laisse travailler»

Le torchon brûle entre le DTN et certains athlètes
Le Matin : Pouvez-vous nous expliquer la nature du conflit entre vous et l'athlète Hasna Benhessi ?

Saïd Aouita :
Il n'y a aucun problème avec Hasna Benhessi. Tout ce qui s'est passé, c'est que Hasna voulait effectuer une séance de musculation l'après-midi, tout en sachant que la salle est réservée pour les athlètes du lancer et du saut. Je ne lui ai pas donc permis d'y accéder. Je ne sais pas pourquoi elle a agit de la sorte… Pourtant, j'étais clair dès le début : les séances de musculation sont programmées le matin pour les coureurs. Vous savez, ce que je n'ai pas aimé, c'est le fait de qualifier les athlètes qui occupaient la salle d'inconnus. Je saisis cette occasion pour assurer que toutes les personnes qui font partie de l'équipe nationale sont traitées sur le même pied d'égalité. Il n'y a aucune différence entre elles. Je tiens aussi à signaler que Hasna Benhessi est poussée par d'autres personnes.

Accusez-vous quelqu'un de précis ?

Ma pensée va vers le mari de Benhessi en l'occurrence Mohcine Chehibi. Comme vous le savez, l'athlète Chehibi a aujourd'hui 31 ans. Inutile de vous expliquer que quelqu'un qui n'a jamais réalisé un exploit dans sa carrière sportive ne pourra jamais le faire à un âge avancé. Partant de ce fait, j'ai demandé à Chehibi de travailler au sein de l'équipe nationale en tant qu'entraîneur, mais il a refusé catégoriquement mon offre. Il faut me comprendre, je ne peux pas miser sur un athlète de 31 ans alors qu'il y a de jeunes talents prometteurs qui ont entre 15 et 23 ans. En ce qui concerne les autres athlètes, en l'occurrence Baba, Laâlou, Bilali et Ibn Seghir, ils ne sont jamais à l'institut. Cette situation me pose un énorme problème, puisque je n'ai aucune idée sur ce que font ces athlètes à l'extérieur.

Ces événements vont-ils avoir des répercussions sur votre travail ?

Absolument pas. Je sais très bien que ma mission n'est point facile et qu'il y a des personnes qui veulent semer la zizanie au sein du groupe, mais je suis prêt à surmonter tous les problèmes afin d'atteindre mon objectif. Il faut savoir que l'anarchie sévissait au sein de l'équipe nationale d'athlétisme. Je suis en train en ce moment de mettre en place une stratégie pour rompre avec le passé. Stratégie qui repose sur un seul pilier : la discipline. Par ailleurs, nous nous préparons pour le championnat du cross-country qui aura lieu bientôt. Toutes les conditions sont là pour encourager ces jeunes talents. Il faut signaler qu'il y a eu récemment des augmentations de salaires entre 250 et 1500 DH. Bref, je suis concentré sur mon travail et je ne quitterai pas mon pays comme je l'ai fait en 1993. Je veux rester au Maroc, mais de grâce qu'on me laisse travailler.
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Interview • Hasna Benhassi

«C'est navrant ce qui se passe»


Le Matin : Qu'est-ce qui s'est passé au juste entre le directeur technique national et vous ?

Hasna Benhessi :
Il s'agit d'un petit problème qui a pris une grande ampleur. Je voulais effectuer une séance de musculation avec un groupe de sept personnes, mais Saïd Aouita ne nous a pas permis d'accéder à la salle. Le gardien nous a expliqué que le DTN a donné ses instructions pour que notre groupe ne puisse pas s'entraîner dans ladite salle. Je ne vois pas pourquoi. Il a fait cela tout en sachant que j'ai toujours l'habitude de s'entraîner l'après-midi.
Voilà ma version des choses. Tout le monde en parle en ce moment alors qu'il fallait régler le problème entre nous sans arriver à cette situation… Je suis très choquée par ce qui se passe… Je n'ai jamais imaginé que j'allais avoir des problèmes avec Saïd Aouita que j'apprécie énormément.

Saïd Aouita a déclaré que c'est votre mari qui vous a poussé à créer ce problème. Qu'est-ce que vous en pensez ?

C'est complètement faux. Aouita a critiqué mon mari et a déclaré à maintes reprises qu'il n'a pas sa place au sein de l'équipe nationale, alors qu'il ne cessait pas de répéter, il y a peu de temps sur Al Jazeera notamment, que Mouhcine Chebihi est un grand athlète et entraîneur et qu'il a réussi à faire de Benhessi une grande championne. Tout ce que je reproche au DTN, c'est de ne pas convoquer notre groupe dans son bureau et d'essayer de régler le problème à l'amiable. Supposons que nous avons effectivement commis une erreur, pourquoi alors Aouita, qui est un grand champion, n'a pas tenté de discuter avec nous afin de trouver une solution à ce problème. Je trouve que le comportement du DTN est très décevant. Il fallait se comporter avec les athlètes autrement… Et puis, je pense que ses déclarations à propos d'Amine Laâlou ne sont pas à leur place. Contrairement au DTN, je pense que Laâlou a donné beaucoup pour l'athlétisme national. Il faut encourager les champions et non les détruire.
Malgré tout ce qui s'est passé, je tiens à signaler que j'ai beaucoup de respect pour Saïd Aouita. Il est et il restera mon idole.

Comment se passent vos entraînements ?

Tout se passe comme avant. Je m'entraîne comme d'habitude avec mon mari. Toutefois, je tiens à préciser que si le DTN n'a pas besoin de moi au sein de l'équipe nationale qu'il le dise officiellement. Je suis prête à participer dans des meetings mais non dans les championnats du monde. D'ailleurs, les autres athlètes, en l'occurrence Laâlou, Iguider, Bilali et Mannaoui, attendent eux aussi une déclaration de Saïd Aouita. Je sais que c'est navrant comme situation, mais on n'a pas le choix.
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