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Le rapport du PNUD sur le développement humain au Maroc pèche par la mauvaise foi

Un rapport du PNUD (Programme des Na-tions unies pour le développement), publié récemment, a placé le Maroc au 126ème rang, bien après certains pays africains pour leurs efforts en matière de développement humain.

Le rapport du PNUD sur le développement humain au Maroc pèche par la mauvaise foi
On ne sait s'il faut en rire ou se lamenter, car notre pays vient après la Namibie et, de ce fait, selon le même document prétendument rigoureux - scientifique diront les adeptes fétiches - il perd trois places et se trouve parmi les Etats «à faible développement humain» ! Dérision, provocation, méconnaissance ahurissante des avancées que le Maroc réalise depuis quelques années et que tous les observateurs impartiaux reconnaissent ?
Les détracteurs du Maroc s'en donnent à cœur joie à cette perfide classification qui, non seulement pèche par une partialité criarde, mais puise dans l'erreur ses arguments et ses démonstrations. Ils estiment, jubilatoires mais peu enclins à procéder à une analyse pertinente qui tienne compte de critères sérieux, que notre pays soit «classé derrière l'Ouganda, le Kenya et Madagascar…». D'ores et déjà, il nous faut replacer les choses dans leur cadre réel : le mode de calcul de l'IDH, l'indice du développement humain, est totalement faux et aberrant, et ce n'est pas se justifier que d'annoncer que certains experts du PNUD eux-mêmes s'en trouvent choqués et le contestent.

Ce mode de calcul fait l'impasse totale sur les avancées significatives de notre pays, en matière d'accès à l'eau, à l'électricité, à la promotion des ressources humaines, au développement d'une politique d'accès aux Activités génératrices de revenus (AGR), aux nouvelles technologies, à l'habitat, etc. Le PNUD a décidé de baser son étude sur une enquête publiée en 2005, elle-même résultat d'une enquête plus ou moins partielle menée deux années auparavant. Qu'elle soit rendue publique seulement en 2007-2008, est une chose.

Elle peut s'expliquer par des retards bureaucratiques, comme il en arrive souvent. Mais, en revanche, elle ne peut traduire la réalité d'aujourd'hui, marquée par un dynamisme que tout le monde reconnaît et, notamment, servir de blanc-seing à une méthodologie pour le moins spécieuse et dénaturée de l'effort consenti par le Maroc dans son plan de développement global, humain s'entend. Le développement humain, c'est fort justement le critère sur lequel on apprécie le recul de la pauvreté. Or, celle-ci a enregistré un recul significatif entre 1994 et 2004 justement de 14 à 15% selon le Haut Commissariat au Plan (HCP).

L'organisme en question a mené une enquête concrète sur le terrain qui a la particularité d'être empirique, directe et prolongée sur le moyen et long terme.
Cette étude, intitulée « Pauvreté, développement humain et développement social au Maroc », opère sur la base d'enquête rigoureuse, au niveau des villes mais aussi des campagnes sur une période de dix ans. Il en ressort un recul progressif de la pauvreté, caractéristique à plus forte raison entre 2001 et 2004, période au cours de laquelle la pauvreté a été combattue efficacement, avec des résultats plus qu'encourageants.

« 5O% de la baisse enregistrée durant la période intercensitaire s'est opérée durant les trois dernières années », avait conclu le rapport du HCP qui souligne, entre autres impératifs et constats, « la nécessité de mettre en place un plan pour sortit le monde rural de l'enclavement où il se trouve, voire l'isolement dont il continue de souffrir ». Et le document d'ajouter : « Quoi qu'il en soit, il convient de saluer le recul de la pauvreté au Maroc pendant ces dernières années. Il faut y voir le résultat principalement de la “ révolution sociale ” initiée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI depuis son accession au Trône et qui a été couronnée par le lancement de l'INDH ».

Le mode de calcul douteux du PNUD se drape des apparences de l'objectivité, mais il ne fait aucun doute qu'il est faux, tendancieux et peu rigoureux, parce qu'on ne juge globalement jamais un pays sur deux ou trois secteurs, fussent-ils déficitaires comme l'enseignement ou l'alphabétisation. Les experts du PNUD, les pseudo- « développementistes » sacrifiant encore à la « langue de bois », ceux qui les relayent dans le même sillage, se « fourrent le doigt dans l'œil », car la méthodologie comme aussi les paramètres du développement ont bel et bien changé.

On ne peut faire de manière aussi cavalière l'impasse du « boom » qui caractérise l'économie marocaine dont le taux de croissance- pour être modeste de 3 à 6%-fait pâmer d'envie bien des pays cités en exemple par le PNUD et qui ne réalisent même pas le quart des performances de l'économie de notre pays. Les nouvelles technologies, les investissements, le tourisme, l'agriculture, le bâtiment, l'immobilier, les infrastructures, le commerce sont-ils à ce point déficitaires et inexistants pour que le PNUD les occultent arbitrairement ?

L'idéologisme onusien a ses limites, bien sûr. Et les « experts » du PNUD, plutôt que de se pencher sur les avancées globales qui sont des indices significatifs et probants du développement, préfèrent recourir à la lorgnette, à l'argument spécieux. Ce sont 16% de recrutements dans le domaine des Technologies de l'information et de la communication (TIC) qui s'opèrent en moyenne. Comme le précise un expert qui préfère garder l'anonymat « comment comparer des réalités aussi différentes que celle du Maroc et de l'île de Saint-Kitts-et-Nevis ? Près de 60 places les séparent dans le classement du PNUD.

Or, les deux pays ont la même espérance de vie, soit 71 ans ? Pourtant, à l'échelle du Maroc, le minuscule Saint-Kitts-et-Nevis serait une petite ville de 40.000 habitants ». Et d'interroger, ahuri : Classer les pays de cette manière, sans prendre en compte les nouveaux critères liés à la mondialisation, dans laquelle le Maroc reste tout de même et à son niveau performant – par le biais des accords de libre-échange, d'association et autres échanges – revient à « handicaper les pays qui ont fait le pari de la modernité ». C'est dire que les modes de comparaison du PNUD restent, jusqu'à preuve du contraire, non seulement partiaux mais sectaires, redoutablement empreints d'idéologie, de dogmatisme et de misérabilisme. Sauf à verser dans cette eau trouble, on ne peut, on ne doit pas cautionner…

L'économie marocaine, et les témoignages sont nombreux pour l'attester – notamment l'avant-dernier numéro de la revue française « Challenge » - est performante. Elle ne le cède en rien à celles des pays démocratiques qui ont inscrit sur leur fronton cette devise sacrée de « développement partagé et de démocratie ». Elle affiche bon an mal an une croissance régulière de l'ordre de 5% en moyenne. Soit, assure-t-on, et ce n'est pas un paradoxe, deux points en plus que la moyenne européenne et même plus par rapport à certains Etats nouveaux de l'Union européenne. Bien entendu, le regard sourcilleux des stratèges du PNUD n'est pas allé voir de ce côté-là ! L'inflation semble maîtrisée et maintenu au niveau de 2 à 3%, là aussi quelque 2 points par rapport à la moyenne européenne.

Le Maroc reste le premier pays qui accueille le plus grand volume des Investissements directs étrangers (IDE). Il est le premier cluster en termes de nouvelles technologies et nanotechnologies en Afrique. Autrement dit, à l'horizon 2012, il se positionnera parmi les pays développés par rapport aux Objectifs du millénaire du développement (OMD).

On nous objectera que des secteurs restent entièrement dépourvus, que le développement est inégalitaire, que la pauvreté reste le point noir en certains endroits. Oui et oui, mais l'Etat n'est pas pour autant immobile, la politique de solidarité, l'Initiative pour le développement humain mise en œuvre depuis mai 2005, la mise en place d'une politique sociale, la réforme de l'enseignement et de la scolarité, la formation, la mise à niveau sociale de manière générale, ont fait reculer et « cahin caha » combattent les dysfonctionnements.

Alors que le pays, à l'instar des autres, mais mieux que ceux qui en sont dotés, fait face au surenchérissement du prix du baril et de l'énergie en général, la croissance est maintenue, les équilibres macroéconomiques soutenus et les fruits de la croissance de plus en plus partagés. Le nier, c'est sacrifier à l'idéologisme qui est à la raison ce que la perfidie est à l'objectivité. Nous ne pouvons accepter que le PNUD, dont on n'a jamais mis en doute la crédibilité proverbiale, eût pu à ce point – sauf incompétence - verser dans la mauvaise foi et l'aveuglement.
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