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Khaleda Zia et Hasina Wajed, deux âpres rivales

Elles dominent la vie politique du Bangladesh depuis 20 ans, sont poursuivies par la justice et se vouent une haine inextinguible: les deux ex-Premiers ministres Khaleda Zia et Cheikh Hasina Wajed s'affronteront de nouveau lundi au cours des élections législatives.

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Tour à tour chefs de gouvernement, opposantes ou alliées de circonstance, les deux sexagénaires issues de dynasties politiques antagonistes ont monopolisé, entre 1991 et fin 2006, la vie politique de cet Etat laïc musulman parmi les plus peuplés du monde. Elles ont également connu des déboires jumeaux, placées toutes deux en détention à l'été 2007 pendant un an sur la base d'accusations de corruption. Mais, signe du pouvoir toujours fort des deux Bégums (titre honorifique dans l'islam): le gouvernement intérimaire soutenu par l'armée et nommé en janvier 2007 sous le régime de l'état d'urgence a dû les libérer sous caution l'été dernier pour qu'elles puissent participer au scrutin. Au printemps 2007, le gouvernement avait tenté en vain de contraindre à l'exil Mme Hasina et d'expulser en Arabie Saoudite Mme Zia dans le cadre d'une vaste purge de l'ancienne classe dirigeante accusée d'être corrompue.

Le parti de la Ligue Awami de Mme Hasina, formation nationaliste et laïque, et ses alliés, sont donnés favoris aux législatives de lundi censées ouvrir la voie à un gouvernement démocratique après deux années d'un régime de technocrates soutenu par les militaires. Premier ministre de 1996 à 2001, Cheikh Hasina Wajed avait auparavant vécu dans l'ombre de son père, Mujibur Rahman, tué en 1975 par des militaires alors qu'il était le premier président du Bangladesh, l'ex-Pakistan oriental devenu indépendant en 1971. Mme Hasina et sa sœur se trouvaient à l'étranger lors des violences qui avaient également coûté la vie à sa mère et à ses trois frères. Elle fut elle-même la cible d'une tentative d'assassinat en 2004 lorsque des islamistes présumés avaient lancé des grenades dans sa direction, tuant 20 personnes et faisant des centaines de blessés.

Née en 1947, Hasina Wajed fut active en politique dès sa jeunesse. En 1990, elle s'était alliée avec la chef de file du parti nationaliste (BNP), Khaleda Zia, pour évincer le dictateur d'alors, Hussain Muhammad Ershad, permettant le rétablissement d'une longue plage démocratique jusqu'à la fin 2006.
De son côté, Khaleda Zia est entrée en politique à reculons, après l'assassinat de son époux, le président Ziaur Rahman en 1981. Propulsée à 35 ans sur le devant de la scène, elle devint la première femme Premier ministre du Bangladesh malgré les critiques sur son inexpérience politique présumée.

Premier ministre de 1991 à 1996, puis de 2001 à 2006, elle est actuellement à la tête du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Son coup d'éclat fut le boycottage d'élections en 1986 censées apporter une légitimité au pouvoir de Hussain Muhammad Ershad. Les électeurs lui surent gré de cette décision et lui marqueront ultérieurement un franc soutien. L'alliance avec Cheikh Hasina pour évincer Hussain fut de courte durée et la victoire de Khaleda Zia aux élections de 1991 marqua également le début d'une âpre rivalité. Celle-ci s'est traduite par des violences politiques entre le BNP et la Ligue Awami, ayant fait des dizaines de morts à partir d'octobre 2006. En janvier 2007, l'armée était intervenue en annulant les élections, instaurant l'état d'urgence et mettant en place un gouvernement non partisan de technocrates.
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Rétablir la démocratie

Le Bangladesh organise lundi ses premières élections législatives depuis 2001, un scrutin entouré d'une sécurité exceptionnelle et censé rétablir la démocratie après deux années d'état d'urgence imposé par un régime de transition soutenu par l'armée. Ce pays musulman laïc d'Asie du Sud peuplé de 144 millions d'habitants, l'ex-Pakistan oriental avant son indépendance en 1971, espère ainsi mettre un terme à un cercle vicieux depuis près de 40 ans au cours desquels ont alterné coups d'Etat, violences politiques et plages démocratiques.
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