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Une compétition en dents de scie

De l'élimination précoce du Sénégal, un des favoris, au très beau football joué par certaines équipes, sans oublier les failles de l'organisation, la 26e Coupe d'Afrique (CAN-2008) a connu des hauts et des bas lors du premier tour, achevé jeudi. Bilan des 12 premiers jours de compétition

Une compétition en dents de scie
Les moins : Quelques gros ont déçu: Le Sénégal, l'Afrique du Sud et le Maroc, trois solides outsiders, quittent la CAN avant même la phase à élimination directe. Les Lions de la Teranga ont replongé dans les mauvaises traditions africaines: le sélectionneur Henri Kasperczak a été remercié - il a officiellement démissionné - alors que la qualification était encore jouable. Les Bafana Bafana, qui venaient préparer leur Mondial-2010, n'ont rien montré de séduisant, et les Lions de l'Atlas ont probablement péché par orgueil: après avoir étrillé la Namibie, ils ne se sont pas méfiés de la Guinée (2-3) L'organisation très critiquée: Du "champ de patates" du stade d'Accra aux bagages des Camerounais qui ne suivent pas leur équipe de Kumasi à Tamale, du chaos des accréditations des médias aux problèmes de connexion internet, l'organisation ghanéenne a été critiquée par les entraîneurs, les joueurs et les journalistes.

Avions peu sûrs pour le Nigeria, pas d'avion du tout pour l'Egypte, une cité universitaire en guise d'hôtel pour les Tunisiens et les Sénégalais, trois jours sans terrain d'entraînement pour les Guinéens... Les ratés se sont accumulés.
Les plus : Pas de stades vides: Les défauts de l'organisation sont un peu compensés par la grande affluence aux matches même si les hôtes ghanéens étaient peu nombreux, ce qui est rare en Coupe d'Afrique. L'ambiance est chaleureuse dans les stades, et chaque équipe a son contingent de supporters. Les plus nombreux - derrière les Ghanéens! - restent les Ivoiriens, dont la frontière n'est qu'à 175 km de Sekondi, où les Eléphants auront joué trois matches en comptant le quart de finale de dimanche. Du très bon football: Le niveau de jeu est la meilleure surprise de cette CAN.

Jamais sans doute le plateau n'avait été aussi relevé ni le football aussi agréable dans une Coupe d'Afrique. La moyenne de buts du premier tour, 2,92 par match, est pour l'instant la plus élevée depuis la CAN-1976 en Ethiopie, et la CAN a offert plusieurs matches admirables (Egypte-Cameroun: 4-2, Guinée-Maroc: 3-2) ou moins spectaculaires mais de très haut niveau tactique (Mali-Nigeria: 0-0). Les stars d'attaque ont été au rendez-vous, à part le Malien Frédéric Kanouté et les Sénégalais El-Hadji Diouf et Mamadou Niang. L'Ivoirien Didier Drogba a marqué, l'Egyptien Abu Tereika aussi, l'Angolais Manucho s'est révélé et le Camerounais Samuel Eto'o a même battu le record de buts en Coupes d'Afrique (16 buts avant le début des quarts de finale, contre 14 pour l'Ivoirien Laurent Pokou).
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Eto'o à sa vraie place, seul au sommet

Avec un doublé face au Soudan qui fait de lui le meilleur canonnier de l'histoire de la CAN (16 buts), Samuel Eto'o a effacé d'un trait deux ans de malheurs avec la sélection camerounaise et l'anus horribilis de 2007 pour s'installer pour de bon comme un monument du football africain.
Nul doute que l'attaquant a goûté avec un plaisir particulier son entrée définitive dans la légende continentale après ses échecs personnels avec les Lions Indomptables (sortie de route en quarts de finale de la CAN-2006, absence du Mondial-2006) et diverses blessures et tensions avec Barcelone. Joueur fier et orgueilleux, Eto'o n'a jamais caché son penchant pour les honneurs personnels, loin de la langue de bois footbalistique exaltant le collectif et l'esprit d'équipe.

Sa discrétion inhabituelle pour célébrer l'évènement traduisait pourtant son malaise après un penalty qu'il a sans doute jugé indigne de son talent et de cet instant historique. Eto'o voulait à tout prix ce record mais pas de cette manière.
Après le duel remporté en fin de partie face au gardien soudanais qui reléguait l'Ivoirien Laurent Pokou à deux unités (14 buts), l'enfant de Douala a alors pu se laisser aller à une danse endiablée avec ses coéquipiers autour du poteau de corner. On avait retrouvé le grand Eto'o, inarrêtable une fois lancé, avec toujours le geste juste du buteur devant la cage adverse.
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