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Un outil de développement durable

Depuis quand le chasseur aime-t-il la nature? Depuis toujours, répondent des associations qui ajoutent que ces «soldats à la bandoulière» sont les véritables défenseurs de l'environnement, puisque la nature est leur cadre d'activité et sa dégradation les prive de la reproduction du gibier.

Un outil de développement durable
«A partir du début du XIXe siècle et jusqu'au XXe, la chasse a contribué à la diminution de la pauvreté rurale comme le prouve le début du mouvement de conservation et des parcs nationaux et plus tard, vers la fin du siècle dernier, l'implication des communautés rurales dans les programmes de gestion des ressources naturelles par les communautés locales. Ce partenariat culturel commun des chasseurs avec les écologistes pour ce qui concerne la protection de la faune sauvage d'un pays est souvent oublié», indique Gerhard Damm, membre du Conseil international de la chasse et de la conservation du gibier qui organisera du 22 au 26 avril à Marrakech sa 55e assemblée générale sur le thème «La chasse, un outil de développement rural durable». Le potentiel de la chasse durable dans le cadre du développement rural en Afrique devrait être au cœur des travaux de ce rendez-vous mondial auquel sont invités de nombreux scientifiques et praticiens.

Chez nous, la chasse a toujours été ancrée dans les traditions profondes. Elle regroupe aujourd'hui quelque 40.000 chasseurs nationaux et environ 3.000 touristes pratiquent ce sport dans notre pays. Les espèces considérées comme gibiers sont de trois types: grand gibier (sanglier), petit gibier (lièvre, lapin, perdrix, etc.) et gibier migrateur terrestre (caille de blé, tourterelle, etc.). Par ailleurs, le droit de chasse appartient à l'Etat, qui en délègue l'exercice sous certaines conditions. La chasse dominante est celle pratiquée dans les territoires ouverts à tous les chasseurs «chasse banale» qui rassemble 30.000 chasseurs.

Dans le but de valoriser et repeupler les écosystèmes, le Haut commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification (HCEFLCD) encourage la chasse organisée en collaboration avec des associations ou sociétés de chasse. Toujours dans le cadre de cette politique, le HCEFLCD a lancé dernièrement une première opération de translocation d'antilopes sahélo-sahariennes vers une station d'acclimatation de la faune saharienne au niveau du site de Safia à Bir Guendouz (région de Dakhla).

Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre des activités d'un programme national de réhabilitation de la faune saharienne, a permis d'établir des populations captives d'antilopes “Addax et Oryx'' au niveau du parc national du Souss-Massa (Agadir) et de gazelles “Dama mhorr'' au niveau de Rmila Marrakech, précise le texte. L'objectif de cette première opération de transfert d'animaux est d'initier l'établissement de groupes fondateurs antilopes “Addax'' et de gazelles “Dama mhorr'' au niveau de l'aire historique de leur répartition en vue d'assurer leur réintroduction progressive dans leur habitat naturel. Au cours des dernières décennies, le nombre des animaux sauvages dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne et du Maghreb a diminué. Les causes en sont principalement l'accroissement de la pression humaine et la perte d'habitats, ainsi que le braconnage. Les interdictions de chasse en vigueur depuis des années dans certains pays n'ont pas permis de freiner cette tendance.

Au contraire, le gibier ayant perdu sa valeur aux yeux des villageois, qui ont décidé de ne plus le protéger pour la simple raison qu'il ne représente aucun intérêt. La stratégie contraire, à savoir la revalorisation de la faune dans des pays comme le Bénin, la Tanzanie, la Namibie, a été un succès. De grandes populations de
certaines espèces qui avaient presque disparu réapparaissent et peuvent de nouveau être chassées. Là où l'on a accordé aux propriétaires fonciers (communautaires ou privés) le droit «d'utiliser» durablement le gibier vivant sur leurs terres, les autorités ont créé des avantages financiers les incitant à attirer les animaux, à en prendre soin et à gérer de manière durable cette ressource naturelle.

Sur le terrain, ces avantages économiques se sont avérés plus fructueux que des interdictions ou la gestion exclusive de la faune sauvage par l'Etat. L'utilisation durable, elle, connaît beaucoup de formes comme le tourisme photographique, les safaris de chasse, la chasse sous licence, la location de terrain de chasse, la production de viande de gibier, etc.

Autre activité avantageuse : la chasse aux trophées par des hôtes payants que certains experts annoncent comme prometteuse. Elle génère des
revenus plus élevés, tout en ayant les taux de prélèvement les plus bas.
Par conséquent, le recours à la chasse dans des régions pauvres sur le plan agricole est un outil important de développement durable et un moyen de lutte contre la pauvreté.
Dans beaucoup d'endroits, elle offre une solution alternative à la fois prometteuse et respectueuse de l'environnement aux monocultures et l'utilisation dégradante des sols.
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Espèces protégées

Au Maroc, la faune sauvage est riche et diversifiée avec plus de 24.000 espèces comprenant 92 types de mammifères terrestres, 334 types d'oiseaux, 104 types de reptiles et d'amphibiens et plus de 15 000 types d'invertébrés terrestres parmi eux le sanglier, le lièvre, la perdrix gambra, la caille, le chacal et le renard.

D'autres espèces comme le mouflon à manchettes, les gazelles dorcas et de cuvier, la panthère, le lynx, le fennec, l'outarde houbara, l'ibis chauve et les rapaces sont protégées. Il existe des espèces migratrices comme la bécasse, la tourterelle des bois, la caille des blés, la grive, le flamant rose et de nombreuses familles de canards. D'autre part, il existe des espèces qui ont disparu et font aujourd'hui l'objet d'un programme de réintroduction comme le cerf de berbérie, la gazelle Dama mhorr, l'Oryx, l'Addax, l'autruche à coure rouge et la pintade sauvage.
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