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La scolarisation de la fille rurale pour lutter contre la précarité

Fatima Imloul, brillante élève de 17 ans de Ait Sbaa, rêve de devenir médecin, soigner les malades de son village, surtout les enfants en bas âge dans une région montagneuse qui connait un taux élevé de mortalité infantile faute de personnels et d'équipements de santé. « Je suis la deuxième d'une fratrie de quatre enfants.

La scolarisation de la fille rurale pour lutter contre la précarité
Orpheline de père et issue d'une modeste famille d'Ait Sbaa, situé à une dizaine de kilomètres de la ville d'Imouzzer, je n'aurais jamais pu poursuivre mes études sans l'existence du Centre Social d'Imouzzer Kandar pour les jeunes filles.
Après l'obtention cette année de mon bac, je compte entamer des études de médecine, réaliser mon rêve et avoir une vie meilleure » témoigne t-elle avec une grande lueur d'espoir dans les yeux.

De nombreuses filles issues de la région d'Imouzzer, comme Fatima Imloul, auraient pu devenir ouvrières dans les champs ou dans les meilleurs des cas mariées et femmes au foyer. Mais leur destin est aujourd'hui autre grâce à cette unité d'accueil qui permet à des jeunes filles de milieu rural de poursuivre leurs études. "Depuis sa création en 2002 à l'initiative de SOS Villages d'Enfants Maroc, l'établissement accueille chaque année des jeunes filles issues de familles modestes du milieu rural et les prend en charge pendant trois années, la durée en principe des études secondaires. Cela implique l'hébergement, la nourriture, une partie de l'habillement et la scolarité. Cette année nous hébergeons 16 filles âgées de 15 à 18 ans Mais le centre en comptait près de 32 l'année dernière", indique Zahira Damouny, responsable du Centre.

Les meilleures élèves décrochent leurs bacs et poursuivent des études supérieures à l'université ou dans les grandes écoles de commerce ou d'ingénieurs. Celles qui s'arrêtent au niveau bac, sont orientées vers les centres de formation: ITA, école hôtelière…L'établissement assure à ses pensionnaires les meilleures conditions pour qu'elles réussissent leurs études: cours de soutien scolaire par des enseignants dans différentes matières, bibliothèque, formation aux nouvelles technologies, responsable d'orientation à leur disposition, stages pendant les vacances d'été et même le suivi des inscriptions après le bac dans les universités ou écoles ou dans les centres de formations pour celles qui se contentent d'un niveau bac. Au-delà de l'appui scolaire, l'établissement assure surtout à ces jeunes pensionnaires un encadrement pour qu'elles soient mieux outillées et intégrer la vie active après la pension avec beaucoup d'assurance et de confiance. " Avec notre règlement intérieur notamment en matière d'horaire, discipline et gestion interne, nous tenons à ce que les filles soient bien disciplinées, organisées et fortes de caractère.

On les implique dans la gestion quotidienne du centre pour qu'elles soient aussi plus autonomes. On tient surtout à ce que nos pensionnaires aient les mêmes chances de réussite que des élèves issus de milieux plus confortables", ajoute t-elle. Une stratégie qui donne chaque année ses fruits puisque la plupart de ces jeunes filles arrivent aujourd'hui à réussir leurs études et leur formation et s'insèrent dans le marché du travail au niveau national et même à l'étranger. "Deux de nos anciennes pensionnaires travaillent aujourd'hui à Dubaï et en Espagne dans le secteur de l'hôtellerie" précise fièrement Zahira Damouny .

Et ce n'est pas tout, le Centre social d'Imouzzer Kandar propose aux femmes de la région des ateliers de formation professionnelle dans les activités génératrices de revenus: couture, broderie et tricot. " Les ateliers comptent aujourd'hui 26 femmes et jeunes filles. La formation leur permet d'avoir un diplôme, d'accéder au marché du travail et de se prendre en charge", explique la responsable.

Le Centre met aussi à la disposition des familles démunies un dispensaire de santé avec un médecin et une infirmière pour consultation, planification familiale et don de lait artificiel pour les enfants. "Nous ne pouvons pas à notre niveau lutter contre la marginalisation dans la région d'Imouzzer mais nous essayons avec les moyens dont nous disposons de répondre aux besoins de la population notamment en matière d'éducation et de santé" explique Zahira Damoun. Les responsables du SOS Villages d'Enfants Maroc comptent d'ailleurs beaucoup sur les mécènes et le monde des affaires pour soutenir la scolarité de la fille rurale, aider davantage les plus démunis et prévenir ainsi en amont l'abandon des enfants.
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Cartables et circoncision

Le Centre Social d'Imouzzer Kandar a mené récemment une opération de distribution gratuitement de 130 cartables
aux enfants issus de familles démunies. Il a également financé la circoncision de près de 70 enfants.

«Nous procédons aussi à la distribution des couvertures et des denrées alimentaires de première nécessité aux familles pauvres selon la nature des dons que nous recevons. Nos moyens demeurent toutefois limités et ce n'est pas évident de répondre à tous les besoins de la population démunies de la région sans le soutien de nos partenaires et des bienfaiteurs", précise la responsable du Centre Social.
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