Les études menées par le HCP montrent les limites du transfert forfaitaire qui a prévalu dans l'affectation des ressources destinées à réduire la fracture sociale. Les ressources distribuées au moyen de ce ciblage, malgré leur importance, n'atteignent pas les résultats escomptés.
En effet, les 20% des ménages les plus aisés totalisent plus de 40% des subventions alimentaires et plus de 40% des crédits à l'enseignement secondaire et supérieur, selon l'enquête sur la consommation réalisée par le HCP en 2001. Plus précisément, la part du quintile le plus aisé dans les subventions alimentaires est de 40,2% pour la farine nationale de blé tendre et de 41,2% pour le sucre granulé.
Pour le quintile le plus défavorisé, ces proportions sont limitées à 6,1% et 9,3% respectivement. Par ailleurs, il est regrettable de noter que les subventions alimentaires (0,75% du PIB en 2004), forfaitairement transférés à l'ensemble de la population, auraient permis pratiquement d'éradiquer la pauvreté relative au cours de 2004 si leur montant avait été directement transféré aux seules populations pauvres. L'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est venue à point nommé pour promouvoir une approche globale de nature à corriger les distorsions sociales, notamment celles engendrées par les politiques de développement fondées sur les transferts forfaitaires. S'inscrivant dans cette approche, le HCP a orienté ses investigations vers la réalisation d'une carte géographiquement fine de la pauvreté et vers l'étude des politiques de ciblage géographique, espérant par là fournir un éclairage sur une distribution des ressources disponibles avec le souci de maximiser l'impact des politiques de développement sur la pauvreté.
Il a ainsi initié une étude visant à dégager la façon de répartir un budget dédié à la lutte contre la pauvreté pour atteindre la meilleure performance en termes de réduction de la pauvreté.
Cette étude permettrait, en outre, la mise à jour de la carte de pauvreté et l'établissement d'une première carte de malnutrition en 2009. Les résultats obtenus montrent que la réduction sensible de la pauvreté et l'économie des ressources publiques passent nécessairement par l'adoption d'un plan de ciblage optimal, conjugué à un ciblage subordonné à l'intérieur des localités pauvres. Un tel ciblage peut être à l'origine de plusieurs avantages. Pour illustrer ces derniers, la simulation de l'impact de l'adoption du ciblage optimal sur la base d'un budget arbitrairement fixé à un montant de 2% du PIB a été effectuée.
Appliqué au niveau communal, ledit ciblage réduit en une année le taux de pauvreté de 37% en milieu urbain et de 22% en milieu rural. Son application aux districts de recensement (localités de l'ordre du douar ou du quartier) réduit le taux de pauvreté de 53% et 23% respectivement. Ce ciblage, appliqué à un district pendant une année, permet par ailleurs une réduction presque totale de l'indice de sévérité de l'extrême pauvreté de 79% dans le milieu rural et 93% en milieu urbain.
L'affectation des ressources aux communes, par le biais du ciblage optimal à la place du transfert forfaitaire, permet de dégager une économie de ressources budgétaires estimée à plus des deux tiers (68,9%) en milieu rural et plus du tiers en milieu urbain.
Son objet ne consiste pas à aboutir à une répartition au dirham près des fonds de lutte contre la pauvreté, mais d'indiquer les provinces vers lesquelles d'importantes ressources doivent être destinées. Ainsi, et dans le milieu rural, le ciblage optimal viserait en priorité les cinq provinces d'Errachidia (11,4% du budget consacré au milieu rural), Essaouira (8,1%), Ouarzazate (6,9%), Taroudante (5,5%) et Taza (5,2%), avec en total, moins de deux cinquièmes du budget à transférer.
Dans le milieu urbain, le même ciblage appliqué au niveau communal montre que la province de Kénitra se classerait en tête avec une allocation de 10,1% du budget consacré à la lutte contre la pauvreté urbaine, suivie de la province de Marrakech-Ménara (8%), Tanger Asilah (6,8%), Fès Jdid-Dar Dbibagh (5,9%), Salé (4,7%), Skhirate-Témara (4%). Sans atteindre les performances d'un ciblage parfait, le ciblage optimal pourrait être renforcé par la mise en place, au sein des localités pauvres, d'un répertoire des ménages et des individus à haut risque.
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L'indice de développement humain tel qu'il est calculé actuellement reflète peu l'état des lieux et ne permet pas de saisir la dynamique et les progrès réalisés par certains pays comme le Maroc. Les responsables du HCP ont également exprimé leur désaccord avec certaines données utilisées pour le calcul de l'indice, ces données ne sont pas mises à jour, ce qui se répercute négativement sur la valeur de l'Indice de développement humain (IDH), voire sur le classement du Maroc.
Ils ont demandé en conséquence une actualisation des données marocaines dans le prochain rapport sur le développement humain, dont la sortie est prévue en octobre 2008. Une requête qui ne peut être exécutée puisque le prochain rapport est déjà achevé.
En effet, les 20% des ménages les plus aisés totalisent plus de 40% des subventions alimentaires et plus de 40% des crédits à l'enseignement secondaire et supérieur, selon l'enquête sur la consommation réalisée par le HCP en 2001. Plus précisément, la part du quintile le plus aisé dans les subventions alimentaires est de 40,2% pour la farine nationale de blé tendre et de 41,2% pour le sucre granulé.
Pour le quintile le plus défavorisé, ces proportions sont limitées à 6,1% et 9,3% respectivement. Par ailleurs, il est regrettable de noter que les subventions alimentaires (0,75% du PIB en 2004), forfaitairement transférés à l'ensemble de la population, auraient permis pratiquement d'éradiquer la pauvreté relative au cours de 2004 si leur montant avait été directement transféré aux seules populations pauvres. L'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) est venue à point nommé pour promouvoir une approche globale de nature à corriger les distorsions sociales, notamment celles engendrées par les politiques de développement fondées sur les transferts forfaitaires. S'inscrivant dans cette approche, le HCP a orienté ses investigations vers la réalisation d'une carte géographiquement fine de la pauvreté et vers l'étude des politiques de ciblage géographique, espérant par là fournir un éclairage sur une distribution des ressources disponibles avec le souci de maximiser l'impact des politiques de développement sur la pauvreté.
Il a ainsi initié une étude visant à dégager la façon de répartir un budget dédié à la lutte contre la pauvreté pour atteindre la meilleure performance en termes de réduction de la pauvreté.
Cette étude permettrait, en outre, la mise à jour de la carte de pauvreté et l'établissement d'une première carte de malnutrition en 2009. Les résultats obtenus montrent que la réduction sensible de la pauvreté et l'économie des ressources publiques passent nécessairement par l'adoption d'un plan de ciblage optimal, conjugué à un ciblage subordonné à l'intérieur des localités pauvres. Un tel ciblage peut être à l'origine de plusieurs avantages. Pour illustrer ces derniers, la simulation de l'impact de l'adoption du ciblage optimal sur la base d'un budget arbitrairement fixé à un montant de 2% du PIB a été effectuée.
Appliqué au niveau communal, ledit ciblage réduit en une année le taux de pauvreté de 37% en milieu urbain et de 22% en milieu rural. Son application aux districts de recensement (localités de l'ordre du douar ou du quartier) réduit le taux de pauvreté de 53% et 23% respectivement. Ce ciblage, appliqué à un district pendant une année, permet par ailleurs une réduction presque totale de l'indice de sévérité de l'extrême pauvreté de 79% dans le milieu rural et 93% en milieu urbain.
L'affectation des ressources aux communes, par le biais du ciblage optimal à la place du transfert forfaitaire, permet de dégager une économie de ressources budgétaires estimée à plus des deux tiers (68,9%) en milieu rural et plus du tiers en milieu urbain.
Son objet ne consiste pas à aboutir à une répartition au dirham près des fonds de lutte contre la pauvreté, mais d'indiquer les provinces vers lesquelles d'importantes ressources doivent être destinées. Ainsi, et dans le milieu rural, le ciblage optimal viserait en priorité les cinq provinces d'Errachidia (11,4% du budget consacré au milieu rural), Essaouira (8,1%), Ouarzazate (6,9%), Taroudante (5,5%) et Taza (5,2%), avec en total, moins de deux cinquièmes du budget à transférer.
Dans le milieu urbain, le même ciblage appliqué au niveau communal montre que la province de Kénitra se classerait en tête avec une allocation de 10,1% du budget consacré à la lutte contre la pauvreté urbaine, suivie de la province de Marrakech-Ménara (8%), Tanger Asilah (6,8%), Fès Jdid-Dar Dbibagh (5,9%), Salé (4,7%), Skhirate-Témara (4%). Sans atteindre les performances d'un ciblage parfait, le ciblage optimal pourrait être renforcé par la mise en place, au sein des localités pauvres, d'un répertoire des ménages et des individus à haut risque.
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Les limites d'une évaluation
Lors des réunions tenues avec Alison Kennedy, chef des statistiques au Bureau du rapport mondial sur le développement humain au PNUD, les responsables du HCP n'ont pas hésité à souligner les limites de l'approche du PNUD pour évaluer le développement humain. Une approche jugée partielle et statique.L'indice de développement humain tel qu'il est calculé actuellement reflète peu l'état des lieux et ne permet pas de saisir la dynamique et les progrès réalisés par certains pays comme le Maroc. Les responsables du HCP ont également exprimé leur désaccord avec certaines données utilisées pour le calcul de l'indice, ces données ne sont pas mises à jour, ce qui se répercute négativement sur la valeur de l'Indice de développement humain (IDH), voire sur le classement du Maroc.
Ils ont demandé en conséquence une actualisation des données marocaines dans le prochain rapport sur le développement humain, dont la sortie est prévue en octobre 2008. Une requête qui ne peut être exécutée puisque le prochain rapport est déjà achevé.
