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«Les jardins de Samira» en compétition à Bruxelles

Après le Festival international du film de Marrakech, «Les jardins de Samira», le dernier opus de Latif Lahlou, s'envole vers Bruxelles pour représenter le cinéma marocain lors de la 35e édition du Festival international du film indépendant (FIFI).

«Les jardins de Samira» en compétition à Bruxelles
L'événement très counu par les cinéastes et les médias du monde entier se tiendra cette année du 4 au 9 novembre. Le film de Latif Lahlou est programmé dans la section ‘'Compétition internationale'' et il concurrencera plus de 60 productions issues de différents pays: Indonésie, Philippines, Inde, Estonie, Etats-Unis, Belgique, Egypte… Le festival propose, cette édition encore, une programmation aux couleurs internationales. Les six jours de l'événement seront une belle occasion au public belge pour découvrir d'autres cinémas et d'autres cultures. D'ailleurs, l'un des objectifs de ce festival: la découverte qui est sa mission première depuis 35 ans maintenant. «Les jardins de Samira» sera diffusé dans le cadre de la Semaine arabe abritée par le Parlement européen du 3 au 7 novembre.

Seul film marocain de la compétition lors de la dernière édition du FIFM, ce long-métrage, signé Latif Lahlou, a déjà remporté plusieurs prix à Tanger (prix du meilleur rôle masculin par Mohamed Khouyi), à Montréal et le prix du public au Festival international du film hors-écran de Lyon. Il a été sélectionné également pour participer au Festival du film arabe à San Francisco et le Festival lumière d'Afrique de Besançon. Le film raconte l'histoire de Samira, une jeune fille pleine d'espérance qui ne rêve que du mariage. Pour elle, c'est un moyen d'émancipation et d'évolution sociale, elle en fait un objectif en soi.

Sa relation amoureuse foireuse avec son jeune petit ami, qui, lui, ne pense pas se caser aussitôt, va l'encourager dans sa démarche. Son père réussit toutefois à lui trouver un mari riche. Mais sa joie sera avortée aussitôt en découvrant que ce dernier est impuissant sexuellement. Déception, privation, frustration vont ponctuer ses journées longues et monotones dans la ferme retirée de son mari.

L'aridité sentimentale de sa vie avec ce dernier va en rajouter à sa souffrance. Son mari impassible ne va pas arranger les choses pour elle. Enfermé dans sa coquille, il érige aussitôt des barrières infranchissables entre eux, la laissant seule dans son débattement désespéré. Le jeune neveu de son mari, Farouk, va progressivement prendre de la place dans son univers désertique puis… dans son lit. Entre peur, remords et bonheur volé, la vie de la femme infidèle, du mari cocu et du neveu torturé devient de plus en plus difficile jusqu'au jour où le pot aux fleurs fût fatalement découvert. Au-delà du thème qui mérite d'être traité pour une fois dans le cinéma marocain, Latif Lahlou n'a pas manqué d'audace en élaborant son scénario et, après, en le mettant en scène. Il n'a pas hésité à s'infiltrer dans l'intimité d'une femme insatisfaite qui va essayer de survivre en devenant infidèle.

Sa caméra un tantinet voyeuriste n'a pas lâché prise et a tout traqué: états d'âme des personnages, émotions furtives, scènes d'amour et de rejet. Elle a tout mis à nu dans cette relation à trois pôles. «Les jardins de Samira» est une intrigue classique basée sur le trio amoureux, sur fond de drame social. Le casting a su porter le poids d'un thème tabou sans complexes. Mohamed Khouyi est magistral dans le rôle complexe du mari impuissant qui compense sa faiblesse par un excès de brutalité. Sanaa Mouziane, charmante et bien fraîche, livre également une
prestation remarquable dans un rôle pour le moins compromettant.

Quant au jeune talent Youssef Britel qui endosse le rôle du neveu Farouk, il serait la belle révélation de ce film. Juste et attendrissant, il a vite fait de séduire public et critiques. On dirait les prémices d'une carrière prometteuse.
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Sacrée Sanaa !

D'ailleurs très convaincante dans le rôle de la femme infidèle, la pétillante Sanaa Mouziane qui a fait là sa première apparition dans un film marocain, n'en cache pas sa fierté. «Ce que le public et les critiques ont apprécié dans «Les jardin de Samira» c'est son thème, son audace et son originalité.

On n'a jamais traité l'impuissance sexuelle dans le cinéma marocain et rarement dans le cinéma arabe en général. L'audace et le courage du réalisateur et la façon avec laquelle il a traité et mis en scène une question aussi sensible ont forcé l'admiration», analyse la jeune actrice qui a fait montre de grande loquacité lors de la dernière édition du FIFM. A propos de son rôle assez audacieux, elle n'a pas hésité à exprimer sa grande préférence des thèmes osés et des idées ‘'inconventionnelles''. «Depuis mes débuts, j'ai cherché toujours les défis.

J'aime à me pousser jusqu'aux limites, à me défier en tant qu'actrice. J'endosse des rôles qui sont tout à fait différents de ma vraie nature», nous explique-t-elle auparavant avant d'ajouter: «J'ai beaucoup aimé l'idée du film. C'est un message lancé à la société arabe qui vit beaucoup dans les apparences et qui condamne tous ceux qui ne collent pas à ses standards à devenir des victimes du silence et du mensonge». Touché!

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