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L'accalmie n'est pas pour demain !

La route continue d'allonger son funeste bilan chaque semaine. Malheureusement, le nombre des accidents est reparti crescendo en cette période estivale.

L'accalmie n'est pas pour demain !
Les chiffres sont, à ce sujet, très éloquents. Selon les statistiques de la DGSN (direction générale de la Sûreté nationale), la dernière semaine du mois de juillet est l'une des plus meurtrières. En effet, vingt-et-une personnes ont été tuées et 1195 autres blessées, dont 61 grièvement, dans 934 accidents de la circulation survenus à l'intérieur du périmètre urbain lors de la semaine du 21 au 27 juillet. Selon les services de la DGSN, ces accidents sont principalement dus au défaut de maîtrise des véhicules, à l'inadvertance des piétons, à l'excès de vitesse, au non-respect du code de la route et des feux de signalisation, à la circulation sur la voie de gauche, à la conduite en état d'ébriété et à la circulation en sens interdit, explique la même source.

Face à cette situation, les responsables marocains multiplient les actions pour minimiser l'impact des accidents de la route. En témoigne l'actuelle campagne de sensibilisation sur différents supports médias que les départements concernés ont voulu choquante pour mieux impacter les comportements des usagers de la route. La réforme du code de la route est également considérée comme une priorité. En juillet dernier, Karim Ghellab, ministre de l'Equipement et du Transport lors d'une conférence tenue à Casablanca a fait référence, encore une fois, à la question de la révision du code de la route qui suscite depuis des mois une vague de réactions mitigées. Selon les observateurs, le code actuel n'est pas suffisamment répressif à l'encontre des automobilistes qui redoutent déjà un nouveau code plus «musclé». Pourtant, n'a-t-il pas été réformé depuis mars 2005 ? Ce qui est récent.

De plus, des mesures élargissant les cas de retrait de permis de conduire ont été récemment prises, mesures normalement dissuasives pour des automobilistes qui, parfois, ont des comportements «toxicomaniaque» lors de la conduite. En observant la manifestation concrète de la mission de répression des infractions au code de la route, on constate, en premier lieu, une traque sélective des infractions. En ville notamment, la posture même de l'agent, se tenant en milieu de chaussée, face aux véhicules qui arrivent renseigne sur sa cible de prédilection : le téléphone mobile et la ceinture de sécurité. Le maniement de l'un et l'omission de l'autre sont visibles de loin chez un automobiliste en approche. En second lieu, sont pourchassés, par les véhicules de ronde, les arrêts et stationnements interdits. Et ce n'est pas ce qui tue le plus, même si cela gêne.

Sur les “autoroutes”, la vitesse est quasiment libre, malgré la présence des radars fixes, mis en place il y a deux ans par le département de Karim Ghellab, et qui n'ont pas encore apporté l'effet escompté. Il nous reste à espérer que les radars mobiles distribués par le ministère de l'Equipement et du Transport sous les flashs des photographes fassent mouche là où leurs illustres prédécesseurs radars fixes ont pêché. La prédilection pour les barrages fixes au détriment de la surveillance mobile fait que ce désordre en mouvement est très répandu entre deux points de contrôle fixes. Et c'est peut-être ces no man's land routiers que constituent certains tronçons qui font le plus de victimes. Revoir encore le code de la route ? Peut-être. Revoir la manière de l'imposer ? Probablement. Mais revoir aussi l'environnement du transport, en termes d'aménagement du territoire et d'aménagement urbain, et de qualité des routes, c'est certain.
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Des bilans très lourds

L'année 2007 a enregistré 58.924 accidents de la circulation qui ont causé la mort de 3.838 victimes, en augmentation de 2,24% par rapport à 2006, et la blessure de 89.264 personnes, dont 12.406 blessés graves. La tendance à la hausse s'est confirmée durant les cinq premiers mois de l'année 2008. Le nombre d'accidents a augmenté de 13,69% et celui des tués de près de 14% par rapport à la même période de l'année dernière. Le nombre de blessés graves a enregistré également une hausse de 10.38%.Globalement, on peut considérer que la stratégie de lutte contre l'insécurité routière est en mesure de donner des résultats, puisque l'objectif de stabilisation des nombres des tués est atteint. En effet, ce nombre en 2007, malgré l'augmentation enregistrée, reste inférieur à celui de 2003, année de référence pour la stratégie.

* journaliste stagiaire
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