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Hommage à la population du Rif pour sa bravoure

Le peuple marocain célèbre ce lundi le 87e anniversaire de la bataille d'Anoual qui immortalise l'éclatante victoire, le 21 juillet 1921, des résistants rifains de Béni Ouriaghel sur les forces d'occupation espagnole.

Hommage à la population du Rif pour sa bravoure
La commémoration de cette épopée, considérée comme le premier soulèvement contre l'occupant, est l'occasion pour le peuple marocain de rendre hommage à la population du Rif pour sa bravoure, son esprit de sacrifice suprême et son héroïsme face aux visées colonialistes.

Ce glorieux anniversaire, qui marque une étape, gravée en lettres d'or dans les annales de la lutte du peuple marocain pour la défense du territoire du Royaume, constitue également l'occasion de se remémorer les lourds sacrifices consentis par les patriotes et les actions épiques qu'ils ont engagées pour contrecarrer les complots ourdis contre l'unité et l'indépendance du pays. C'est à Anoual, entre Mellilia et Al-Hoceïma, que le général Sylvestre qui commandait 60.000 hommes de l'armée espagnole installée dans cette région, avait concentré la plus grande partie de ses troupes.

Disposant d'une armée forte en effectifs et dotée d'un armement moderne, le général espagnol n'avait, à aucun moment, imaginé que ses troupes allaient essuyer une cuisante défaite par les résistants marocains ne comptant que sur 5.100 combattants répartis en plusieurs positions. La défaite des Espagnols dans cette bataille était si lourde que le général Sylvestre avait ordonné le retrait de ses troupes, aussi bien d'Anoual que des autres positions dans la région.
L'armée espagnole avait perdu lors de cette confrontation près de 16.000 soldats et laissé aux mains des combattants marocains un énorme butin de guerre : 150 canons, 400 mitrailleuses et 25.000 fusils.

Sept cents soldats espagnols furent emprisonnés. Ce fut la première défaite d'une puissance coloniale européenne équipée d'une armée et d'une artillerie modernes face à des combattants ne disposant ni de ressources, ni de logistique ni d'organisation conséquentes, mais animés par la foi en la cause de leur patrie. La victoire d'Anoual, qui a eu un retentissement non seulement au Maroc et dans le monde arabo-musulman mais aussi dans le monde entier a eu d'immenses conséquences psychologiques et politiques puisqu'elle allait prouver qu'avec un effectif aussi réduit, un armement très léger mais avec une mobilité exceptionnelle, il était possible de vaincre des “armées classiques''.

Cette bataille a également servi de référence et de leçon aux plus grands stratèges de l'époque, comme elle a constitué un catalyseur pour la conscience de tous les peuples colonisés. Elle fut l'une des grandes étapes du processus de lutte menée par feu S.M. Mohammed V pour la libération du Maroc, un processus sur lequel avait persévéré feu S.M. Hassan II et son digne successeur, S.M. le Roi Mohammed VI, pour le parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume. La bataille d'Anoual a aussi pu démontrer avec éclat que la réaction d'un peuple offensé dans sa dignité et privé de sa liberté par l'arbitraire le plus aveugle constitue toujours une arme redoutable contre les occupants les mieux équipés et les mieux au fait de l'art de faire la guerre.
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Tournant historique

La bataille d'Anoual, fréquemment appelée ‘'désastre d'Anoual'' en Espagne, avait opposé un contingent militaire espagnol à l'armée rifaine d'Abdelkrim Al Khattabi, dans la région du Rif en juillet 1921. Les affrontements ont eu lieu à 120 km de Mellilia dans le nord du Maroc et ont marqué le début de la guerre du Rif.

La victoire d'une petite troupe de résistants rifains sur l'armée espagnole devint un important symbole de la lutte anticoloniale et constitue un tournant de la résistance au double protectorat espagnol et français instauré au Maroc.
Le “désastre d'Anoual'' est une défaite cuisante de l'armée espagnole. Elle marque la naissance d'un mythe: celui d'Abdelkrim, héros de guerre, fin stratège et chef charismatique de la résistance.

Cette défaite cinglante des forces coloniales est lourde de conséquences, de part et d'autre de la Méditerranée. Car c'est cette «humiliation», qui, en 1923 à Barcelone, a incité le général Miguel Primo de Rivera à lancer un “pronunciamiento'' et à instaurer une dictature militaire. L'Espagne est tentée de se retirer du Maroc, mais la France, craignant la contagion dans sa zone du protectorat et dans ses autres colonies, a refusé de laisser les insurgés impunis.
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