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La mise à niveau s'organise

Dans le secteur privé, il est dit que tout commerçant a le droit de gérer comme il l'entend sa propre affaire.

La mise à niveau s'organise
En effet, au nom de l'initiative privée, certains patrons clament haut et fort le droit d'ouvrir ou de fermer leurs boutiques quand ils le veulent. Et tout client qui s'aventure un jour d'interpeller un épicier sur les raisons de son retard pour ouvrir son commerce risque d'entendre la phrase habituelle : «Je suis chez moi et je suis libre de faire ce que je veux». L'on peut donc conclure que les commerçants pensent tous qu'ils ne sont pas assujettis aux contraintes imposées à l'administration publique. Et c'est d'ailleurs ce qui vient d'arriver au quartier de l'Agdal à Rabat où une enseigne de boulangerie et pâtisserie qui possède deux boutiques installées dans deux grandes avenues a fermé ses portes le jour du Ramadan. Raison de cet acte ? Permettre à l'ensemble des employés de prendre tous d'un seul coup leurs congés annuels.

Cette fermeture qui intervient durant ce mois de Ramadan où la consommation, notamment des gâteaux et autres viennoiseries, explose, a surpris plus d'un. «Durant toute l'année, ces deux boutiques, réputées pour la qualité de leurs produits (pain, viennoiseries et tous genres de gâteaux marocains), ne désemplissent pas. Je me rappelle l'année dernière au mois de Ramadan, dès le début de l'après-midi, de nombreux clients y affluaient pour acheter leur gâteau préféré : la chbakia», indique un témoin. Certes, d'autres boulangeries existent dans ce quartier, mais celles-ci sont incapables de répondre à la forte demande de la population. Du coup, les habitants se sont précipités chez les épiciers, qui arrivent à peine à satisfaire leurs demandes. «Aujourd'hui, il faut faire vite pour avoir la chance de trouver sa baguette de pain chez les épiciers», lance une cliente.

Que prévoit la loi face à cette situation ? Côté législation, il n'existe pas encore une réglementation qui précise aux commerçants des horaires précis à l'instar de ce qui se passe dans d'autres secteurs. «Pour ouvrir leurs commerces, boulangers, cafetiers, épiciers et autres sont soumis à un cahier des charges délivré au niveau local par la commune. Ce document ne contient pas encore des clauses fixant les horaires, les dates d'ouverture, de fermeture et les permanences lors des jours fériés et autres comme ce qui se fait pour les pharmacies, par exemple. Le cahier des charges se limite, en revanche, à mentionner quelques points comme l'hygiène et le respect de la sécurité sanitaire des aliments. Aujourd'hui, il existe un vide juridique à ce niveau qu'il faut combler», explique un responsable au ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies.

Et cela ne va pas tarder, puisque les pouvoirs publics sont déjà engagés avec cette filière dans la mise à niveau de ce secteur. «Pour la modernisation du secteur de la boulangerie-pâtisserie, nous avons reçu de la part du gouvernement en mars dernier un programme-cadre que nous avons envoyé à toutes nos représentations pour l'étudier. A la suite de cela, nous nous réunissons avec nos quatre ministères de tutelle : Affaires économiques, Industrie, Agriculture et Intérieur», souligne Houcine Azaz, président du Syndicat national unifié des patrons boulangers-pâtissiers du Maroc. «Pour ce qui est de la boulangerie du quartier de l'Agdal, le patron s'excuse auprès de ses clients et les assure que cela ne se répètera plus jamais», ajoute-t-il.

Par ailleurs, et dans le cadre du projet «Rawaj», qui vise la modernisation du secteur commercial, notamment les boulangeries et les pâtisseries, le gouvernement a tenu le 11 septembre dernier une réunion avec l'ensemble des acteurs du secteur de la boulangerie-pâtisserie pour discuter avec eux du contrat programme pour ce secteur. Amélioration des conditions d'approvisionnement tout en prenant en compte le pouvoir d'achat des consommateurs ainsi que la modernisation de leur outil de production et l'amélioration de la rentabilité figuraient au programme. Ce plan encourage également la création de réseaux et propose également la formation des professionnels et leur couverture sociale.
Après la fin du Ramadan, représentants et syndicats devront se réunir avec leurs ministères de tutelle pour recueillir leurs remarques sur ce plan de modernisation.
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Le prix du pain maintenu

Pour mettre fin aux rumeurs qui circulaient dernièrement, il a été décidé lors de la rencontre, qui a eu lieu jeudi 11 septembre, notamment entre le ministère des Affaires économiques et générales et les représentants du secteur de la boulangerie-pâtisserie, de ne pas augmenter le prix du pain pour ne pas mettre en cause le pouvoir d'achat des citoyens.
En contrepartie, les pouvoirs publics ont décidé d'alléger les charges qui pèsent sur les boulangeries par la mise en place d'une commission chargée d'étudier ce sujet dans le cadre du programme-cadre proposé par l'Etat pour la modernisation de ce secteur. Par ailleurs, l'Etat mettra la main à la poche, en subventionnant le prix de la farine destinée aux boulangeries avec réduction de la facture de l'eau et de l'électricité pour ces unités. Selon une étude du syndicat national unifié des patrons boulangers-pâtissiers du Maroc, aujourd'hui les coûts de production du pain dépasse le 1,20 DH. Pour les prochaines réunions entre les parties, il sera question des prix de matières premières, le bois et la farine.
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